Un acte de survie sacrificiel
Des flammes, rugissant en accord avec les cris d'effroi des damnés. Tel Lucifer, j'avais apporté un jugement divin particulièrement flamboyant. Pour autant ce n'était pas cet événement-ci qui me comblait de joie.
Tuer n'était pas un plaisir, mais dans ce monde de brutes, il s'avérait particulièrement nécessaire.
Je me fourvoyais, la sensation m'avait saisi lors de leur meurtre. Voir ce sang couler, une partie du mien en plus, fut comme une révélation du sacré. Light m'avait confié son pouvoir dans ce but. Il souhaitait que je redonne de la force au clan céleste ou peut-être que je devienne puissant au point que notre nom soit de nouveau reconnu.
Durant la journée qui suivit cette nuit « horrible », Esuke-Sama dut gérer la panique qui régnait dans le clan. Certains appelaient à la mutinerie, D'autres pensaient que c'était le fait d'un étranger venu déclaré querelle au clan.
Aucunement, je ne fus l'objet des soupçons, mais désormais je devais m'occuper d'éliminer pleinement Myaki. J'avais tiré mon coup, elle ne m'était d'aucune utilité. De surcroît, elle ne serait plus dans mes pattes.
Mon plan conférait un seul élément matériel : les gants, que j'avais utilisés, possédaient des restes d'Adn et de sang. Cela servirait au moins à en faire une suspecte. Je les avais placés donc chez elle avant de rentrer profiter encore des joies de sa chair.
Donc au moment de l'interrogatoire de tous les membres, je me prononçai ainsi devant le kinbara responsable des interrogatoires :
« Je ne souhaitais pas l'avouer, mais vu que je suis contraint de dire la vérité. J'ai eu une relation intime hier soir avec Myaki Kinbara. Ce matin, elle m'a invité chez elle et j'ai pu voir des gants posés sur une table. Il semblait rougi à certains endroits. Se pouvait-il que cela soit du sang, je ne peux le certifier. »
Avais-je oublié de préciser. Oui, Myaki et moi prenions le thé chez elle ce matin. Un prétexte excellent pour placer la fameuse preuve.
À peine sorti de la salle, une main dans mes cheveux comme d'habitude, j'allais me placer près de mon grand-père. Je savais que beaucoup de membres n'appréciaient guère cette familiarité, mais honnêtement, leurs avis à tous finiront dans leur derrière.
Oui aujourd'hui, je suis particulièrement médisant et insultant. Peut-être le stress de ne pas voir mon plan se réaliser.
Mais ce ne fut point le cas. Sans préavis, les responsables de la sécurité au sein même du clan entrèrent chez Myaki, suivi par mon grand-père. De rapides fouilles détirèrent les objets de sa culpabilité ( la mienne, mais chut). Elle fut traînée comme une chienne sur le chemin principal. Nous devions obéissance à une loi qui s'intitulait d'une manière commune : un kirijin n'avait pas le droit de tuer un autre à part par self défense. Myaki venait d'être suspecté de ce fait. Donc elle serait amenée devant les autorités du village.
La pauvre, me dis-je, mais mieux valait-elle que moi. Le sang serait analysé par la section scientifique et elle serait donc jugée pour la peine capitale : une exécution en bonne et du forme. De plus, le gant comportait des traces de brûlures ne laissant presque aucun doute.
Je regrettais un peu de lui avoir fait cela, notre nuit avait été agréable, mais je devais assurer ma survie par tous les moyens. Je restai donc stoïque devant ses cris, ses réclamations d'innocence, mais aussi ses répétitions incessantes de mon prénom. Une faible, voilà ce qui s'appliquait en ce moment, sa faiblesse. Elle ne restait même pas digne et honorable devant la mort. Elle pleurnichait. L'armée céleste n'avait pas besoin de ce genre de membres.
Cependant en regardant le visage de mon grand-père, je compris qu'il se doutait de quelque chose. Myaki avait été exemplaire, mais ne s'était-elle aussi jamais entendue avec la femme de mon géniteur, c'est ce qui avait fait d'elle mon premier choix.
Me retournant face à cette honte, je rentrais dans l'appartement. La mort nous prenait tous, mais aujourd'hui n'était pas mon jour, mais celui d'un autre.
Fin du rp