Le Sommet des anges

Le Sommet des Anges.

Esuke-Sama avait réuni le clan en urgence. Le clan ayant une assez forte densité démographique, seul les élus au conseil et les shinobis avaient étés convoqués. Hilarant, du moins élections bien entendu truqués. Un kinbara était soit un commercial soit un stratège. Entre membres, nous utilisions sans vergogne les secrets les plus enfouis de nos semblables. Mais revenons en à nos affaires.
C'est cette réunion qui m'empêchai en cette si bonne matinée de pratiquer mon entraînement physique. Il me fallait gagner en muscles pour soulever la «  Lame Divine » et ainsi développer ma prochaine technique qui consisterait à la porter en permanence pour trancher mes futurs adversaires. J'en tremblais déjà d'excitation d'avance. Punir était une passion pour l'adolescent fou que j'étais.
M'habillant de mes linges éternels, dits éternels car ils étaient des copies des autres, donnant l'impression que je mettais la même chose tous les jours. Cette réunion promettait d'être fort intéressant.
Notre grande famille, notre clan devait opérer des garanties à l'arrivée de ce nouveau Mizukage sur le trône. Les empereurs avaient tout pouvoir dans leur demeures et même si cela fait mal de l'avouer, nous n'étions que des chiots recueillis par ce berger. Maintenant que nous étions adultes, il pourrait nous abandonner sans l'ombre d'un doute. Connaissant mes pairs, si nous devions partir de ce maudit village de la pluie, on ferait de notre sortie un mémorable événement. Dans le sang et par le fer…

Descendant au rez-de chaussée, je me servis un bon petit déjeuner. Laissant mon regard dérivé sur la pendule, je pus constater qu'il me restait au moins une bonne heure avant que mon grand-père ne vienne me chercher. Le clan avait été fort diminué par la maladie ( chut, oublier l'incendie) et notre véritable chef ainsi que certains de nos guerriers n'auraient pas la chance d'assister à ce sommet.

Elypse

Entrant dans la salle de réunion, tous nos confrères nous dévisagèrent. En effet cela n'était pas commun, le bâtard officiel et le second du chef qui avançaient, côte à côte, vers l'estrade. Je bondis vers une place assez éloignée de l'estrade. Mon grand-père monta les marches pour se retrouver entourer des Aînés, les survivants à la maladie. Il se retourna vers nous en disant :

« Membres du clan, mes chers frères d'armes, nous sommes aujourd'hui réunis dans le but de discuter de la situation politique qui secoue le village de Kirigakure no Sato. Le nouveau Mizukage a été élu. Désormais, il est en droit de faire ce qui lui convient de tout son peuple, dont nous. Il faudrait que nous nous mettions d'accord sur notre prochaine destination en cas de second bannissement. »

Pendant que les membres débattaient entre eux, une femme qui était un bonne kunoichi d'après mes infos se leva et d'une voix puissante, très puissante pour un membre féminin :

« Cher Chef, chers et éminents Anciens, Pourquoi ne tenterions pas notre chance, en cas de bannissement, au Pays de la terre et donc prêter allégeance au Tsuchikage et Iwagakure no Sato. »

un autre membre, ce coup-ci un civil prit la parole :

« Pourquoi ne pas rentrer sur nos terres d'origines. Nous serons des étrangers dans n'importe quel pays. Si nous revenons à Kaze no Kuni, c'est un risque mais nous serions reconnus comme des natifs. Depuis notre ancien Kazekage, les choses ont changés à Suna. La domination ne l'oublier pas d'après certaines rumeurs, n'était pas aux mains de ce vieux con du pays du fer mais dans celle d'une Esuki, mentor d'un Sabaku. Ne l'oublier point, chers compatriotes, les Sabaku, les Yokka, les Shikaku et les Sabaku sont les clans de l'âge d'or du désert. Nous pourrions tenter notre chance. »

Ces deux propositions furent les plus sérieuses, les autres concernant des petits pays comme les pays de la vapeur, du thé etc. Ces pays ne nous offriraient ni un cadre d'évolution nécessaire pour nos plans, ni une protection effective contre les vengeances manifestes des grandes puissances de ce monde.
De mon point de vue, impossible que lors du vote qui aurait lieu, nous soyons en accord pour prévoir Suna comme un plan de secours. Les Anciens étaient jeunes à cette époque mais ils avaient vécus dans leur chair, ce bannissement dégueulasse que nos compatriotes du vent nous ont fait subir. Un retour de ce fait demeurait impossible. Les Kinbara assiégeraient le village caché du désert et ne se prosterneraient devant aucun Kazekage. Ils avaient crus en cette vaste blague durant près de quatre décennies, cela n'allait pas s'arrêter du jour au lendemain.

Après près d'une demi-heure de délibérations, mon grand-père se présenta de nouveau et nous fis signe que le vote allait bientôt débuter. Alignés en bataillon, chaque Kinbara attendait son tour pour mettre son vote dans l'urne. Lorsque ce fut mon tour, sous l’œil désapprobateur des autres qui n'arrivaient pas à dépasser le stade de ma condition illégitime, je déposais un papier avec le mot Iwa écrit dessus. Valait mieux rejoindre le pays d'un démon et le tuer plutôt que de mourir comme un animal sauvage dans des terres dont je n'avais conscience du nom. Oui un Uchiha dominait le pays depuis la mort d'un certain Ashiro d'après mon grand-père. Nous étions assez fiers de notre réseau d'informations même si depuis la fermeture des frontières, il était difficile de rester informé.


Quelques heures plus tard, comme j'avais prévu, le vote avait été en faveur d'Iwa. Quelques votes négligeables pour Suna, mais rien de bien dangereux. Ainsi mon grand-père mit fin au sommet et nous purent vaquer à nos occupations. Je le raccompagnais au bureau et il se permit de me poser une question :

«  Eidan, qu'en penses-tu ? Le Mizukage nous bannira selon toi ?

- Grand-père, je ne pense pas. L'épidémie a décimé une bonne partie de la population du village. Tu le sais comme moi, que les épéistes ont connus une défaite qui a causé la mort de la neuvième ainsi que de l'affaire de Kusa. La guerre se profile à l'horizon et chaque chef militaire a besoin d'une armée. De surcroît, notre nature de chakra demeure un élément de surprise pour nos adversaires. Nous sommes les armes de Mizu les plus empoisonnés. Ils ne vont pas nous bannir mais ce n'est pas pour cela qu'ils nous apprécieront. Nous devons rester sous nos gardes et défendre les plus faibles de notre clan.

- Très bien mon garçon, très bonne analyse. Je vois que les intérêts de notre clan te tiennent à coeur et notre mission aussi évidemment. J'ai commencé à mettre en place des mesures pour nos frères d'armes. Motoki-Sama à son retour continuera sur cette lancée. Mon cousin a toujours eu confiance en mon jugement et il t'estime particulièrement sache-le.

- J'en prend notre, vénérable Esuke-Sama. »

Je continuai ma route ensuite sans un regard en arrière. La mission en effet me tenait à coeur, pas celle de détruire Suna, mais la mission originelle : éradiquer le mal dans toutes les terres de Mizu no Kuni, puis à plus grande échelle, c'est-à-dire tout le Yuukan. Comme cela, Motoki-Sama m'estimait. Dans un rictus, je pensai que oui j'étais l'un des seuls et le plus puissant des Kinbara de ma génération mais surtout j'avais le sang direct du bourreau de Suna, en ma qualité d'arrière petits-fils.
Il me voyait comme l'arme parfaite et comme un successeur comme bras droit pour le pupil de Motoki, l'un de ses fils. Il espérait que son aîné devienne chef et que je sois parmi ses meilleurs hommes. Folie que cela, j'étais seul à bord du vaisseau de ma destinée. J'étais l'élu d'Hikari, personne dans ce clan ne pouvait me donner des ordres si je n'en voulais pas. J'étais l'arme de Shiva et d'Amaterasu, et de personne d'autre.

Fin de Rp