Shinki JishakuRang A
Messages : 762
Fiche shinobi Grade: Nombre de missions effectuées: 0 SS - 0 S - 1 A - 0 B - 2 C - 0 D Talents: | Sujet: Homme et bête Mar 26 Sep - 20:17 | |
| Le pas chancelant, Shinki émergeait des galeries souterraines où étaient rangées les archives du village, gardées par son clan. Cela faisait maintenant quarante-huit heures qu'il n'avait pas fermé l'œil, quarante-huit heures qu'il étudiait sans trêve la monstrueuse bête avec laquelle il avait été forcé de coexister. Le sommeil lui avait été égoïstement retiré par son cousin Dorumo sans le consulter et n'évoquait à présent en lui qu'un lointain souvenir dont il ne pourrait sûrement plus jamais profiter... Les cernes immenses qui sculptaient son visage, lui donnaient un air sévère et sinistre. Les terribles informations sur le démon à une queue qu'il avait pu récolter au court des derniers jours, l'avaient résigné à ne plus jamais succomber à la torpeur qui le guettait. Le vil et malveillant tanuki qui résidait dans son corps, possédait en effet la capacité perverse de prendre le contrôle de ses hôtes une fois endormis. Une torture insoutenable qui poussait ses jinnchurikis à s'isoler et sombrer dans la folie... Shinki était déjà bien parti...
Seul, abandonné, le Jishaku regagnait le domaine désert et vide dans lequel il vivait sans aucune compagnie. Cette demeure autrefois pleine de vie, n'était aujourd'hui plus que l'ombre de ce qu'elle avait pu être dans le passé... Éteint prématurément à cause de la maladie qui avait emporté un sixième de la population, le grand-père de Shinki, dont il avait appris le décès avec désespoir et regret, s'était envolé lors de la mission de son petit-fils se déroulant à Kusa... Maigo, Akane et Mugen lui avaient quant à eux été retirés "pour leur sécurité" dès son retour au village. Jugé trop dangereux et encore instable suite à sa nouvelle situation de réceptacle... Le jeune père avait tout perdu... Il était isolé, esseulé...
Trainant des pieds jusqu'à sa chambre à coucher, Shinki, désespéré, comptait céder à la tentation suave des bras de Morphée lorsqu'un étrange aigle de sable présent sur son bureau éveilla sa curiosité.
Dorumo !
L'animal ailé, qui tenait un message au creux de ses serres, se désagrégeait peu à peu retournant progressivement à son état d'origine : sans vie. La vision de la créature ensablée se consumant au fil des secondes ne fit qu'un tour dans l'esprit du Jishaku pour en déduire une triste réalité : il était arrivé quelque chose à son cousin. Saisissant le papier du volatile avec précipitation, Shinki dévora des yeux le contenu de la missive avant de la laisser tomber sur le sol tandis qu'un frisson d'horreur lui parcourait l'échine...
« Shinki, La vie est étrangement faite et j'apprends de mes erreurs jour en jour. Tu m'as dit autrefois que j'étais un être bien trop cinglé pour prétendre être la justice de ce monde, je ne t'ai pas cru. Aujourd'hui je vois ou tu voulais en venir. Je n'ai pas les capacités pour être le dirigeant de Suna, je ne serai jamais quelqu'un de bien. Je m'en vais, pour le bien de l'humanité. Tu es le meilleur prétendant pour prendre la tête du village, tu devrais être le prochain Kazekage... Mais Soufuku est là, il guidera Suna vers la lumière. C'est un homme bon, fait lui confiance, faîtes lui tous confiance. Embrasse ma mère pour moi, dit à Kankuro que je suis désolé pour tout, je ne suis pas digne d'être son petit-fils, ni même l'héritier du clan Sabaku ; j'en suis la honte. »
Dorumo ?! Qu'avait-il fait ?! Les dents crispées, le regard vide : Shinki était perdu. À la l'incompréhension suivit alors la colère. La rage et la rancœur brûlait dans ses veines. Son camarade, son ami, son propre sang l'avait condamné avant de disparaître égoïstement sans lui adresser un quelconque mot quant à son nouveau statut de jinnchuriki... Délaissant son peuple, sa famille, le Sabaku venait de réduire à néant le moral de son confrère déjà bien assez démuni...
Soudain, tel un poison insidieux s'imprégnant dans l'esprit du jinnchuriki : des paroles sournoises et âpres résonnèrent dans la tête du jeune père, déjà affligé. Le tanuki, qui résidait en son être, se manifestait pour la première fois à la lumière du jour, profitant de l'état de son hôte pour le torturer d'inepties de sa voix crécelle et désagréable.
« Tout le monde te tourne le dos gamin, tu fais peine à voir. D'abord abandonné par ton idole, puis incarcéré par celle que tu admirais... C'est aujourd'hui ta famille qui te condamne avant de te fuir... Tss... Les humains, je ne vous comprendrai jamais. Comment peux-tu toujours vouloir rester fidèle à cette cité de poussière lorsque te venger et la détruire serait plus facile et infiniment plaisant ? »
Les deux entités ne faisant plus qu'une, Ichibi semblait, au même titre que son jinnchuriki, s'être renseigné sur son nouveau colocataire. Connaissant les moindres bribes de la vie de son réceptacle, la bête à une queue avait ainsi tout le loisir de tourmenter son nouveau sous-fifre en choisissant les mots qu'il fallait pour éveiller la haine enfouie du garçon... L'hostilité de la bête pour le village du sable se confrontait à l'attachement que Shinki pouvait ressentir envers son peuple et foyer. Les deux esprits aux idées divergentes ne semblaient clairement pas faits pour s'entendre. Qui des deux auraient le dernier mot ?
Les paroles piquantes mais véridiques de Shukaku ressassaient en l'éphèbe une rancœur que celui-ci portait envers les trois derniers Kazekages. Trahi par la triade des ombres du vent de trois manières différentes, Shinki commençait à penser que sa nation ne serait jamais mieux servie que par lui-même. Bien que jeune et sans expérience, lui n'était au moins pas du genre à délaisser sa patrie et abandonner son peuple...
Oui ! Shinki était décidé. Il ne serait plus déçu par ses pairs, les figures emblématiques ayant bercé sa jeunesse par leurs exploits passés. Il dépasserait ses supérieurs et réussirait là où les anciens avaient échoué. Il le devait. Pour Suna. Le village du sable avait besoin d'un nouveau leader qui penserait avant tout au bien commun avant sa propre personne... Mais... Était-il seulement bien placé pour s'engager dans un tel rôle ? Sa nouvelle condition lui permettait-elle de mener son pays à la paix lorsque son propre corps n'était pas en phase avec lui-même ? Il n'en savait rien, mais la cité du désert devait être menée. Et elle le serait...
« Imbécile... » |
|