Anzu Okuni (en cours)

« Cher journal,

Aujourd’hui, mon crétin de père m’a encore qualifiée de « caractérielle », ce qui a déclenché l’hilarité générale dans le bar. Je t’en foutrais du caractérielle… Je déteste ce mot. Comme si c’était une mauvaise chose d’affirmer sa différence, de clamer son opinion, de ne pas être soumise, en bref… d’avoir du caractère. Bien sûr, il y a caractère et caractère. Si je devais définir le mien de la même manière qu’on définit celui d’un personnage au théâtre, j’aurais sans doute beaucoup de mal.

Ce qui est sûr, c’est que j’ai le contact facile : j’aime discuter avec les autres, peu importe qui ils sont. Ça ne m’empêche pas d’avoir des opinions bien tranchées sur certains, mais je refuse jamais d’écouter ce que les gens ont à dire, même les plus débiles. D’ailleurs, c’est comme ça que je finis par les trouver débiles : quand ils ont raconté un taux de conneries qui dépasse mon seuil de tolérance. Et quand je mets les pieds dans un endroit que je connais pas, ce seuil est plus flexible, bien sûr. D’ailleurs, j’adore découvrir de nouvelles choses. Mettre mon nez un peu partout, être curieuse. Du coup forcément, le voyage c’est mon truc. Ça doit être un truc d’artiste.

Par contre, c’est pas parce que j’aime bien apprendre des autres que je pense qu’ils sont plus intéressants en soi : ils sont intéressants parce que je les connais pas encore, nuance. Certains diront que je suis égoïste. C’est pas tout à fait faux : je préfère penser à ma santé, mon bien-être, mon bonheur, avant quoi que ce soit d’autre. Je conçois pas comment je pourrais être heureuse autrement. D’ailleurs, je les trouve un peu louches les shinobis. Faut cacher un sacré complexe, ou au moins être vraiment tordu, pour être prêt à sauver la veuve et l’orphelin au prix de sa vie. Des héros, qu’ils disent ! Je dis pas qu’ils sont inutiles, au contraire, mais on a tendance à un peu trop manger dans leur main.

Ah, et je sais pas si c’est vraiment un trait de caractère, quoique ça aurait son importance si j’étais un personnage : je supporte pas les gosses, c’est viscéral. Ça n’a pas toujours été comme ça, bien sûr… Mais c’est plus fort que moi. Dès qu’un gosse se trouve dans mon champ de vision, je vois rouge, sans mauvais jeu de mot. On n’a pas intérêt à se trouver sur mon chemin dans ces moments. En même temps, faut dire qu’ils sont vraiment casse-pieds à geindre pour un rien et à courir partout. Et puis qu’est-ce qu’ils sont cons. « On est tous passés par là » disent certains. Ben c’est pas un cadeau de grandir : si on pouvait tous naître adultes, ça arrangerait bien des choses. Je suis sûre que c’est pas impossible… les ninjas c’est déjà des as du clonage, non ? »

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