Momochi Yojimbo, le tueur-né

Je ne me regarde jamais dans un miroir mais je vais un effort pour aujourd'hui. Je suis grand, mon torse est imposant quant à mes cuisses, elles le sont aussi. Maintenant, dans l'ordre des choses. Mes cheveux sont longs et noirs attaché par un petit élastique à peine visible. Mon visage est balafré en diagonale, en partant de en haut à droite à en bas à gauche. Mes yeux sont aussi noirs que mes cheveux et mon regard est glacial. J'en frémis moi même, je n'imagine pas ce que doivent ressentir ceux qui croisent mon regard, brr. Mon nez est fin pour un garçon mais m'octroie néanmoins un flair aussi doué que celui d'un chien. Mes lèvres sont saccadés par d'étranges fissures blanchâtres qu'il fasse chaud ou froid. En descendant, on aperçoit mon haut, une veste basique qui me laisse libre de mes mouvements. En dessous, je ne porte rien.

Il est courant de me voir combattre torse nu, que ce soit en hiver ou en été. Plus bas, il s'agit de mon pantalon ninja auquel est attaché ma sacoche ninja et mon étui dans lequel je range mon ami ou mon sabre pour ceux qui n'auraient pas compris. À mes pieds, je chausse des sandales ninjas noirs dont les semelles supportent mes cabrioles les plus saugrenues.

Je ne suis pas normal, je vous le dis tout de suite. Mais qu'est-ce qu'un être normal ? Ne nous sommes pas tous différents ? Je me qualifierai d'extravagant et provocateur. J'adore être irrationnel et mettre ma vie en péril, drôle de mentalité peut être mais il s'agit de la mienne.

Dans un combat, qui ne tente rien périt. Oui, je métamorphose les proverbes à ma façon, je suis désireux d'affranchir les règles de ma société.  Je peux tuer mon propre frère s'il me met des bâtons dans les roues, je n'ai aucune pitié. Non, je ne suis pas le stéréotype du shinobi froid, glacial. Je respecte un certain code, le mien. Si tu me demandes grâce, je t'en ferai cadeau. Cependant si tu m'attaques dans l'idée de m'ôter la vie, je te tuerai avant que tu n'ai le temps d'y penser, que l'on soit bien d'accord.

Autrement, je suis un fanatique des combats à mains nues ou aux sabres. Je haïs à l'évidence les combats basés sur le ninjutsu. Un combat avec du ninjutsu n'est pas un combat ; ne te prétends pas homme lorsque tu utilises cet art. Un véritable combat n'oppose que deux sabreurs ou deux maîtres du corps à corps, où la sueur gicle et où l'on croise le fer. Je t'en ai trop dit sur moi, je suis dans l'obligation de te tuer maintenant, désolé.

Je suis né, je sens mes bras ballants, une étreinte soudaine sur mon dos. J'ouvre les yeux, je cris pour vivre, je cris pour respirer. J'affronte les prémices de la vie. La première chose que j'aperçois c'est le blanc total. Cet individu qui me tient est masqué et est vêtu de blanc. Plus tard, je saurai qu'il s'agissait d'un médecin. Il me dépose délicatement sur un drap doux, je me souviendrais toujours de la douceur de ce drap. Il me lave, quelle sensation désagréable. Je préfère l'air. Je suis nu et l'air flirte avec ma peau, je souris. Je ne suis encore qu'un simple bambin et je souris, je croque déjà la vie à pleines dents. Je grandis et observe mes semblables, me voilà âgé de cinq ans. Cinq ans que je côtoie ce monde, cinq longues années. J'en suis lassé, oui déjà. Je longe cette longue avenue et déboule dans un vaste terrain que l'on nomme plus communément terrain d'entraînement. Au loin, j'aperçois une silhouette qui m'est semblable. Il ne s'agit que de mon père, ce grand sabreur. C'est de lui que viendra ma passion pour le sabre. Il est vêtu d'une longue tunique grisâtre qui lui donne un air sérieux et le vieillit de quelques années. Il s'approche de moi à pas lents puis accentue la cadence entre ses pas, il s'approche de plus en plus vite vers moi. Sans crier gare, il me charge à mains nues ! Je ne peux rien faire, il s'empare de mes bras et me soulève promptement vers le haut ; il me projette violemment en arrière. Je tombe sur le sol, je sens la douleur s'emparer de mon cœur fébrile. Je ne peux pas me mouvoir, il s'avance vers moi, enfant de cinq ans.

- Tu es faible, je suis indigné de t'avoir en tant que fils.

Je suis aussi indigné de l'avoir comme père. Comment peut-il me traiter ainsi alors que je ne suis âgé que de cinq ans ? Mon regard ne fuit pas le sien, je le regarde fixement dans les yeux. Je ne faiblis pas et je ne faiblirai pas, c'est une vérité générale. Il recule et quitte le terrain d'entraînement, je reste abasourdi. Que lui a-t-il pris ? Je ne sais pas et ne saurai jamais. Je me relève et tâte mes habits pour les nettoyer de la poussière qui les salissait. J'entame une marche vers la maison, voilà déjà dix minutes que je marche. Je ne comprends pas, j'ai l'impression de refaire cent fois le même trajet.

- Bip, bip, bip..

- Momochi, arrête de rêver et lève-toi, il est temps d'aller à l'école!!

Je me réveille, il ne s'agissait que d'un méchant cauchemar, heureusement. Je me tire de mon lit, je n'en ai pas envie mais je suis obligé. Je m'habille rapidement, je ne prends pas le temps de me coiffer, je suis déjà bien assez en retard comme ça. Habituellement, on sort par la porte mais ce mot n'existe pas dans mon vocabulaire. Ni une, ni deux, je bondis par dessus la fenêtre et glisse sur le toit du voisin. Sa réaction ne se fait pas attendre, il scande mon nom et y ajoute un « sale garnement ». Je m'y attendais, il s'agissait des risques ; je cours dans cette ruelle et fonce vers l'académie. Et puis zut, aujourd'hui je n'ai pas envie d'y aller. À quoi bon rester six heures cloîtré dans une salle à écouter un chuunin qui ne sait même pas faire cuir un œuf seul. Je fais peut-être mauvaise route mais il s'agit de ma route, vous n'avez aucune chose à dire. Il n'y a que moi qui peut dire. Je suis quelque fois philosophe, quelque fois seulement, j'insiste. Je m'élance vers le terrain d'entraînement à vive allure, enfin arrivé je glisse ma main dans ma sacoche ninja et en extirpe un kunai. Je me place face à un pantin et m'adonne à un entraînement original. Il me fallait être imprévisible en combat et la chose la plus imprévisible dans le monde n'était d'autre que la danse. On ne peut jamais prédire les mouvements d'un danseur tout simplement car ils ne sont jamais identiques. Fléchissant mes genoux, je bondis en avant et tournoie sur moi-même dans les airs dans le sens des aiguilles d'une montre ! Dérapant sur le sol vers la gauche, je reprends ma course effréné vers le pantin ! Zigzaguant de droite à gauche, ma silhouette se multiplie ma vélocité crée en effet un léger reflet de ma personne. Cabriolant dans les airs une seconde fois, je propulse puissamment mon kunai vers la tête du pantin ; le kunai n'eut guère de difficulté à pourfendre le cou du pantin.
Atterrissant prodigieusement au sol, je reprends mon souffle après un tel effort lorsqu'une voix rauque mais pour autant féminine vient briser ma quiétude.

- Tss.. tss.. Ton dernier geste était inutile, tu as abandonné ta garde stupidement. Ce genre de mouvement peut te valoir la mort en combat, tu devrais le savoir non ? Quel âge as-tu?

Je fais soudainement volte-face au pantin et dévisage la jeune femme masqué qui demeure face à moi. Elle porte la tenue d'Anbu avec l'emblème du clan Yojimbo sur l'épaule gauche et s'avance rapidement vers moi. Je reste jusqu'à là silencieux et m'exclame brisant ainsi mon silence assourdissant.

- Treize ans.

La jeune femme reprend de plus belle, me rabâchant ses conseils qui passaient par une oreille et sortaient par l'autre.

- Tu es doué pour ton âge, c'est un fait ; néanmoins tu as encore beaucoup à apprendre. Tu sais manier le sabre ?

Elle glisse sa main dans son dos et s'empare du manche de son arme, l'ôtant de son étui dorsal. Elle me tend alors son sabre dont la lame refléte mon visage. Je ne peux déceler aucune expression, son masque limpide me complique la tâche. Elle est néanmoins digne de confiance, je ne sais pas pourquoi. Sans hésiter, je m'empare de son sabre et relève la lame vers le haut, verticalement.

- Non, je ne sais pas..

- Alors, je vais t'enseigner cet art.. Tu es un Yojimbo, tu te dois de le maîtriser! Tu peux m'appeler Yuyu ! OK Momochi ?!

Elle connaissait mon prénom, je ne pouvais me contenter que de sourire. Vraisemblablement cette Yuyu me connaissait mieux que moi même.
Les jours passaient et je m'entraînais sans relâche, ma sueur humidifiait le sol sec du terrain d'entraînement. La ferveur qui m'animait me permettait d'aisément accroître ma maîtrise du sabre entre les cris de joie, les pleurs, les lamentations, les pertes de motivation, les lueurs d'espoir, les blessures. Vint un jour où cette si belle dame fut absente. J'attendais une heure, deux heures. Elle ne pointait pas le bout de son nez. Soit, je lui pardonnais et rentrais chez moi. Elle avait eu très certainement un empêchement. Le lendemain, ce fut la même chose et ainsi de suite durant une dizaine de jours jusqu'à ce jour. Je marchais dans la rue, une nouvelle fois en route vers le terrain d'entraînement lorsqu'une affiche interpelle mon intention, aux premiers abords, il s'agissait d'une affiche comportant une photo et quelques informations sur un déserteur. Abaissant mon regard sur les informations du recherché, je restais figé.

« Auteur du meurtre de Yuyu Yojimbo, Juunin aguerri et épéiste de Kiri.  Non.. non !!!»

Tout était clair, son absence était dûment justifié. Elle était tout simplement morte. Mon cœur se fendait en deux, j'étais pris d'une ardente sensation. Je sentais en moi cette flamme consumait mon cœur petit à petit. La haine s'emparait de moi, de ma pensée. Je n'étais qu'un banal genin et pourtant, j'avais déjà l'audace et le courage d'un juunin. Désormais ma vie serait consacrée à la vengeance de Yuyu. Je comptais retrouver celui qui avait eut la cruauté de commettre un tel acte et de lui faire avaler ses propres boyaux. Plus les jours passaient, plus je passais devant cette affiche, plus cette haine conquérait mon cœur. Au fil du temps, on ne me reconnaissait même plus, mon regard était devenu limpide, glacial, stoïque. Arpentant le fleuve sinueux de la vie, je m'efforçais à aguerrir ma maîtrise du sabre, grimpant les échelons, combattant sans relâche lors des nombreuses batailles qui permirent à Kiri d'accroître son territoire. Mes faits d'armes étaient respectable, j'avais aussi participé à l'invasion de Konoha et mon palmarès ainsi que mon expérience m'avait permis de mettre à mal d'innombrables opposants. Mais un vide pesait en moi, un vide que je n'arrivais pas à combler, que même l'amour n'aurait pu combler. Je penchais lentement mais sûrement dans les ténèbres, je m'isolais. Et à l'heure où j'écris mes mémoires, j'y patauge encore. Les sentiments ça ralentit, le cœur fermé là je suis à fond. J'accomplissais correctement les missions qui m'étaient confiés mais cette routine me taraudait et une idée machiavélique perturba mon esprit. Je répandais la haine sous la banderole de Kiri en torturant les nukenins qui croisaient mon chemin. La chose était jouissive, j'adorais tuer à petit feu ces mécréants, les entendre me supplier d'achever leurs souffrances. Ce vide qui autrefois me pesait tant se refermait petit à petit.

La page suivante est arrachée néanmoins une tâche de sang est percevable de quoi laisser le lecteur perplexe.

An 114.

J'ai trente ans maintenant je voyage à travers les ténèbres et je ne sais pas où ce voyage compte me mener. Je suppose que la seule issue possible est la mort ? Je n'en vois pas d'autres. Cette confusion m'obsède, je ne sais pas où je vais. Mes pas sont hasardeux et il s'agit d'un blasphème pour un maître du sabre. Je me hais. J'ai l'impression de suivre les pas du démon de la brume, Zabuza Momochi. J'ai lu des récits sur mes prédécesseurs et certaines biographies m'ont influencé, vous voulez des exemples ? La première -comme vous vous en doutez- est celle du démon de la brume, Zabuza Momochi mais j'ai aussi apprécié les articles sur Uchiha Itachi et le massacre de son clan, un homme dont le passé troublant et dont l'esprit était tiraillé entre ténèbres et un semblant de bonheur. Mais ce qui m'a interpellé dans ces deux récits distincts est que ces deux personnages atypiques étaient assoiffés de sang. Je n'ai que survolé leurs histoires mais ait pris le temps de me délecter des paragraphes relatant leurs assassinats sanguinaires. Dernièrement le Mizukage m'a promu Anbu et m'a fait passer une série de tests physiques pour évaluer mon niveau. En conséquence, j'ai intégré l'unité mercenaire de Kiri. Je passe la plupart de mon temps en dehors du village à chasser les déserteurs et à les ramener mort ou vif. Enfin un travail qui me correspond parfaitement cependant ce travail bien que jouissif reste dangereux. Je ne suis malheureusement pas sorti indemne d'un dernier combat et pourquoi ? Je me suis laissé emporter par mes émotions, je me sens faible, j'ai failli à ma mission.

Si vous avez lu ce recueil du début jusqu'à ici, vous aurez su qu'un individu avait tué une personne chère à mes yeux. Je n'ai pas besoin de vous faire un dessin, j'ai croisé cet individu et il ne s'agissait pas d'un misérable adversaire. S'il avait réussi à terrasser Yuyu, il était certain d'être redoutable et j'allais m'en apercevoir très rapidement. Le combat avait à peine débuter qu'il m'avait coupé un bras. Oui, un bras, j'avais à peine cligner des yeux. La douleur était insoutenable et son ton hautain m'agaçait d'autant plus. Il me méprenait.

- La prochaine fois, c'est ta tête que je tranche.

J'étais impuissant et seul face à ce monstre, je ne pouvais rien faire. Je me mettais à la place des précédents nukenins que j'avais torturé, tué. Je ressentais pour la première fois de ma vie ce sentiment. Ce sentiment tant mystique que refoulé par la plupart des hommes, la peur. J'étais apeuré et vous l'avouer me pourfend. Mais heureusement, je suis sorti vivant de cet affrontement sinon je ne serai pas ici à relater mon histoire. Revenons à nos moutons, le combat débutait et j'étais déjà amputé d'un bras. Tandis que mon membre volait au gré du vent, le sang affluait. Je déposais un genou au sol, le bras encore en état de marche enveloppant le second à moitié coupé. Je relevais mon regard vers mon tortionnaire, cette fois-ci les rôles s'inversaient. Il s'avançait à pas nonchalant vers moi et chacun de ses pas sonnait comme un glas. Il érigeait son sabre étonnamment propre face  à moi. Je me contentais de sourire, que pouvais-je faire de plus ?

- Du renfort. Je vois, tu n'es pas venu seul. Je tire ma révérence.

Il disparaissait dans un reflet de vitesse. Je ne comprenais pas et je n'avais pas eu le temps de comprendre car l'inconscience se saisit de moi. J'avais perdu énormément de sang, mes jours étaient comptés, non plus encore ; mes minutes étaient comptés. Par chance une escouade des forces spéciales en mission de reconnaissance avait entendu le grabuge et avait décidé de jeter un œil. Dès qu'ils m'aperçurent inconscient, ils me prirent en charge. Je n'ai qu'une seule à dire : la chance avait tourné en ma faveur. Il est clair que je suis miraculé mais vais-je blâmer celle qui m'a sauvé la vie ? Jamais. Plus tard et comme vous l'aurez vous aussi compris, mon assaillant faisait allusion à cette escouade qui passait par là.

Mais le fait d'être sorti vaincu de cet affrontement me taraudait d'autant de plus, je ne pouvais pas rester en place. Cette haine ainsi que ce désir de vengeance non assouvie me poussaient à commettre un acte qu'autrefois j'aurai condamné, je décidais de quitter mon village. Cet heurt m'avait ouvert les yeux. J'allais consacrer mon existence à pourchasser cet individu qui me mutila tout en aguerrissant mes maîtrises. Cet adversaire de taille méritait amplement que je prenne de telles résolutions

• Âge : 17
• Localisation : Île-de-France
• Prénom : Walid
• Nindo : Si la souris est verte, elle est jalouse.
• Passions : Naruto, rap, foot
• Personnage du manga préféré : Itachi & Minato
• Comment avez vous découvert le forum ? : Par le saint-esprit
• Comment trouvez vous le forum ? : Design époustouflant
• Que faudrait il changer ? : Rien
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• Avez vous lu le règlement ?* : Oui et le contexte