L'air était lourd et maussade. Derrière son masque, le jeune Hakka regardait autour de lui avec attention et tristesse. La nostalgie s'emparait lentement de lui. Il avait voyagé, il avait vu le monde. Du haut de son dragon, il avait visité le ciel et des bateaux qu'il avait emprunté il avait découvert les secrets de la mers. Il avait grimpés les montagnes, traversé le désert et les plus grandes plaines, mais il n'y eût aucun endroit ailleurs qu'ici d'où il se sentit mieux. Le vent frais poussait les arbres autour de lui. Le teint grisonnant du village frappait partout, sur les magasins, les gens. À la fois souriant et maussade, ceux-ci transportait leur besogne, parlait ensemble, s'amusait. C'était une belle journée. De tout les villages qu'il avait pu visité, c'était de loin celui qu'il préférait.
Les magasins étaient ouverts. Il était en plein centre du village. Ceux-ci étaient bondés. Les gens entraient avec des objets et ressortaient avec d'autres, souvent heureux, parfois triste. Le soupire de Tsuku se transforma lentement en sourire. Il mit ses mains dans ses poches. L'air froid lui rappelait à quel point il avait été longtemps de sa maison, de son pays. Faisant quelques pas de côté pour apercevoir une longue affiche au loin, il y vit inscrit le mot vêtement. Il mit sa main sur son masque et l'ôta, le jetant aux poubelles. Il n'en aurait plus besoin. Personne ne le reconnaîtrait ici.
Son visage était frappé par la tristesse, la douleur et la maladie. Les joues creusées, des cernes profondes tailladaient son visage en pièce et ne laissait que l'ombre de l'homme qu'il avait été autrefois. Il franchit le pas du magasin. Partout autour de lui, il y avait de grands manteaux ainsi que des gants et des tuques. Il s'acheta un gilet chaud noir ainsi qu'une tuque noire qu'il se mit rapidement sur la tête. Dans un soupire de soulagement, il se frotta la barbe naissante qu'il avait au visage. Il reprit sa marche. Parmi tout ces hommes, ces enfants et ces dames, il passait complètement inaperçu. Les gens passaient autour de lui comme s'il était un fantôme, comme s'il n'existait pas vraiment.
Il reprit sa marche, titubant quelque peu sur des jouets ou des objets divers au sol. Les cris autour de lui le rendait alerte. Pour la première fois depuis longtemps, il se sentait chez lui. Il avait l'impression que ce qui l'entourait n'était pas réel, n'était en réalité qu'un rêve. Alors qu'il s'achetait de l'alcool fort ainsi qu'une petite flasque qu'il se mit dans la poche de son manteau, il repensait à sa grotte. La grotte. Celle-ci, une cache de l'Akatsuki, l'avait vu s'entraîner, dormir, pleurer et y rire. Ça avait été son refuge pendant toutes ces années où il se baladait sous les couleurs de l'organisation la plus dangereuse de l'histoire shinobi.
Rapidement, une idée lui traversa l'esprit. Il avait grandit non loin d'ici. Il se rappelait les endroits des magasins, ainsi que des fontaines qui jonchaient le sol, créant un environnement envoûtant, particulièrement beau. Le jeune Hakka marcha quelques minutes, les mains dans les poches, prenant soin de mettre sa tuque en place pour ne pas attraper froid. Au loin, une maison de bonne taille se dessinait de plus en plus nettement. Les pas qu'il faisait vers celle-ci le perturbait de plus en plus, lui faisant perdre son sang-froid à chaque pas qu'il faisait. Cette maison, c'est là qu'il y avait apprit ce qu'il savait. C'est là qu'il était devenu un Hakka. C'est là qu'il était devenu un ninja. C'est aussi là qu'il avait vu mourir tous les êtres qui lui était chers. Il franchit la clôture. La maison était dans un état lamentable. Abandonnée depuis que Tsuku était partit, personne ne semblait en avoir prit soin. Il ouvrit la porte qui grinça fortement, laissant le jeune Hakka plonger dans la pénombre. La large pièce, remplie de toile d'araignée, donnait une allure cauchemardesque à l'endroit. Là où les gens se serait arrêtés avec effroi, lui, il y continuait en souriant, se rappelant les bons et les mauvais souvenirs qu'il y avait passé. Il traversa la maison de part en part, jusqu'à ce qu'il atteigne le fond de la maison. Une fenêtre cassée laissait place à un grand terrain rocailleux, ancien jardin particulièrement accueillant.
Tsuku revint sur ses pas puis passa par la porte pour allez dans ce vieux jardin décrépi. Souriant, il regarda ce spectacle en respirant fort, sans dire un mot. Il avait apprit tellement de techniques ici.