Retour... Ou pas ? [ Pv Hayabuza ]

Dans une pièce sombre ou le silence étouffant s'étendait de toute sa longueur, se trouvait une jeune femme qui pleurait. Elle pleurait tellement qu'elle ne pouvait s’arrêter... Ses larmes résonnèrent puis sombrèrent aussi tôt dans les méandres de ce lieu cauchemardesque. Cette étrange femme qui semblait se donner aux ténèbres n'était autre que moi. La vie m'épuisait, la traque m'épuisait, respirer m'épuisait ! Je n'avais jamais encore ressenti une telle angoisse en mon seins ! Ma folie de pouvoir combattait avec mon désespoirs. Un long combat dont les coups ne faisaient que retentir dans ma tête. Cela faisait désormais des mois que j'avais entreprit mon voyage... Bien sur, j'avais pu rencontrer diverses personnes toutes aussi intéressantes les unes que les autres mais ma seule compagne durant mon voyage avait été la solitude. Mon esprit fragile et pourtant si fougueux n'arrivait plus à faire la cohérence entre ces deux aspects. Bien sur je voulais le pouvoir ! Évidemment ! La volonté de pouvoir était ce qui m'avais permis de tenir jusqu'ici ! Malheureusement, la cruelle vérité ne se faisait que plus frappante chaque jour. Je ne pouvais me résigner à tuer ! Il était normal de tuer quand notre propre survie en dépendait ! Mais tuer pour assouvir une soif aussi horrible que celle du pouvoir était une autre affaire !

Je n'étais pas une tueuse ! Je ne l'avais jamais été d'ailleurs ! J'avais passé ma vie à apprendre pour acquérir de la puissance et éviter de refaire les erreurs de mon père ! Ce crétin de père ! Mais voila ! Si je tuais des gens dans cet unique but, jamais je ne pourrais rivaliser avec lui par la suite ! Ce n'étais pas dans mon tempérament ! Mais l'envie se faisait tellement oppressante ! Je voulais du pouvoir ! Mais je ne voulais tuer pour en arriver là ! Mes mains tremblaient comme des feuilles durant une averse et ma tête était comme une bombe à retardement attendant le bon moment pour exploser ! J'avais acquis énormément de puissance durant cette aventure. Jamais je n'aurais pu imaginer développer tant de réflexes de survie aussi extrêmes. Cette aventure m'avait rendu forte pendant qu'elle me détruisait petit à petit. Je ne savais que faire hormis me morfondre dans l'endroit étroit et psychédélique qu'était mon âme. Mes bouteilles de sakés étaient vides comme ma volonté pourtant à toute épreuves. Il me fallait une motivation, il me fallait un renouveau, il me fallait agir pour survivre ! Les images de mon père et de ma mère s'invitèrent à la discutions avec moi même. Plus je pensais plus je pouvais revoir d'autres images: celles d'enfants que j'avais brièvement vu à Kiri, celles de mes camarades de beuveries, celles de mes frères de combats. Je ne devais pas laisser tous cela périr sous prétexte d’assouvir une soif de pouvoir !



N'écoutant que mon esprit de survie, j'essuyais mes larmes avec mon bras droit. Je ne savais pas ce que je faisais, je ne savais pas pourquoi je le faisais, mais à cet instant précis, une chose pouvait être sur... Je le faisais ! Je pris mes bagages d'un élan très rapides, je jetais un dernier regard à cette pièce ou sombraient mes incertitudes et mes angoisses et je partis de cet endroit. Il fallait que j'agisse, il fallait que je sache où je devais aller ! Et pour cela la seule solution était de retourner au commencement, il fallait que j'écoute le mizukage de mes propres oreilles et que je vois son comportement de mes propres yeux. De ce tout peut être que la solution me sautera à la figure. Peut être pas d'ailleurs, mais ceci était bien mieux que de me morfondre jusqu'au restants de mes jours. Je ne savais pas comment on allait m’accueillir , ni même si j'allais pouvoir atteindre mon objectif qui était de voir le mizukage mais j'y mettrais tous les moyens à ma disposition pour pouvoir le faire !  Le voyage était long mais mes jambes avait connu bien pire. Guidée par mon instinct naturel, par ma bonne étoile, pas mon envie de savoir quel choix s'offrirait à moi, j'avais sans jamais reculer, sans jamais regretter. Mes pensées étaient toujours aussi floues qu’auparavant mais dans cette brume j'avais réussi à entrevoir un objectif. Ma volonté gonflée à bloc, la marche ne s'en faisait que plus rapide.

Quelques jours après seulement, je me retrouvais face aux portes que j'avais fuit il y avait seulement quelques mois auparavant. Mon bandeau caché, je pouvais entrer sans que l'on m’aperçoive. Plus je m'approchais du seuils de la porte plus je me souvenais des habitudes des gens vivants ici. Il me parut tous naturel de se comporter alors comme eux et ce fut avec une certaine consternation que je passais facilement les portes de Kiri pourtant si bien gardées à mes yeux auparavant. L'angoisse se faisait présente en parallèle avec la nuit qui commençait à recouvrir le monde de toute sa noirceur. Mes mains s'agitaient instinctivement à cause du mélange de l'excitation et de la peur mais mon esprit gardait un contrôle exemplaire. Je pu voir quelques doutes en ce qui concernait mon identité dans les yeux de certains shinobis mais le temps qu'ils se puissent se rendre compte de qui j'étais réellement, je serais déjà au bureau du mizukage. Je ne savais nullement comment sortir si la réponse venait à être déplaisantes à mes yeux. Mais, l'excitation cachait trop bien ces réflexions. Le bureau du mizukage se faisait proche, mes jambes voulaient se laisser aller et courir mais je ne devais pas tous gâcher si prêt du but ! Mon corps s'engouffrait dans l'ombre en même temps que je m'engouffrais dans le bureau du mizukage. J'avais pu apprendre à repérer si il y avait des personnes présentes ou non dans une pièce et à mon grand soulagement il n'y avait personne. Je m'installais alors dans un coin reclus du bureau en attendant l'heureux élu qui portait le titre du mizukage. J'entendis alors la porte grinçante derrière moi,  je me retournais pour apercevoir celui qui obnubilais mes pensées depuis plusieurs jours ! D'un ton instinctif, je commençais alors à parler sans prendre en compte le fait qu'il pouvait très bien venir m'agresser en se sentant menacé.

-Je suis Reiko Yuzu !

Mon excitation monté en flèche à tel point que j'avais du mal à rester sur place. Voici que l'homme dont j'attendais la présence depuis tant de temps se trouvais là devant moi. Après mes mots qu'on pourrait qualifier de "présentation", le mizukage ferma la porte derrière lui prenant le risque de me laisser seul avec sa personne. Il n'en restait pas moins sur ses gardes, je pouvais apercevoir un certain crispement au niveau de sa main droite signe d'une nervosité certaine. Néanmoins, j'étais surprise à l'idée que le reste de son corps cachait aussi bien cette nervosité.

-je sais qui tu es ! Je suis Hayabuza Ryukù, je pense que tu le sais aussi. Maintenant que les présentations sont faites, je voudrais bien savoir par quel bon vent tu trouve ici Reiko Yuzu ?

Hayabuza... Il est vrai que je n'avais pas tendance à penser à lui sous son prénom, mais même mizukage il en restait pas moins un simple humain comme nous tous dans ce monde. Il me fixait étrangement, j'allais lui répondre mais un pressentiment me stoppa dans mon élan de parole. Il n'avait surement pas terminer sa prestation et je devais intervenir au bon moment. A vrai dire, je ne savais pas pourquoi je trônais ici, je cherchais des réponses à des questions d'un flou grandissant. Sa nervosité toujours aussi présente il se mit à rétorquer de plus belle ce qui confirma mes intuitions.

-Je te préviens que si c'est ma tête que tu veux, tu risque de perdre la tienne bien avant...Au contraire, si tu ne souhaite qu'une simple discussion je t'en pris assis toi !

Un sourire que je n'arrivais pas à dissimuler apparaissait petit à petit sur mes lèvres. Cet homme était fou ou tous simplement idiot ? Ou alors, il devait être suffisamment aveuglé par l'arrogance pour me traiter ainsi. Il venait de me provoquer et en même temps de m'inviter à discuter comme si de rien n'était. Cette rencontre n'avait ni queue ni tête et mon excitation ne faisait que s'accroitre. Plus je l'observais plus je me demandais ce qu'il avait en tête. Certes si il le voulait il aurait pu me tuer quand il voulait. Mais plus le temps passait et plus sa nervosité semblait s'estomper au fil du temps. Intriguée par son comportement en somme peu commun, je le regardais s'assoir sur une chaise tranquillement en prenant même le risque de lâcher son arme. Que cherchait il à faire à la fin !? Un certain agacement se fondait avec mon excitation.


-A présent, je t'écoute que viens tu quérir à Kiri ? Ce village que tu as quitté depuis un bon moment déjà !

Il se posait alors confortablement sur son fauteuil comme si il ne pressentait aucune menace émanant de moi. Débarrassé de son arme et ayant l'avantage à cette distance il m'aurait été simple de le tuer. Mais puisqu'il voulait jouer à ce jeu là, j'allais me prêter à ce même jeu. Je me posais alors, en m'affalant de tous mon long avec un regard provocateur à l'encontre du mizukage.

- Cela va faire environs 6 mois je crois... un peu plus surement non ? Ah ah ! On compte même plus ! Je ne croyais pas tu allais aussi aisément te décontracter face à moi. A vrai dire cela me vexe carrément mais, ne t'inquiète pas on pourra dire qu'on est quitte ! Ah ah ! A vrai dire ta tête ne m’intéresse pas trop, par contre ta place je ne cracherais pas dessus !

Je laissais alors éclater un rire propre à moi même pour reprendre de plus belle par la suite.

- A vrai dire... Durant cette période j'ai su devenir puissante... très puissant même et ceux dans l'unique but de t'affronter un jour et de te vaincre. L'envie de pouvoir m'a monté à la tête si tu veux savoir. Mais plus le temps passe et plus le dénouement approche... J'ai des amis ici, plusieurs personnes ne méritent pas de mourir à cause du simple fait que j'ai une envie oppressante de pouvoir. Crois le ou non mais j'ai eu largement le temps d'étudier tous les plans possibles et inimaginables... D'ailleurs à ce sujet Kiri est comme un gruyère mais on en parlera après de tous cela ! Ce que je veux dire, c'est qu'il n'y a aucun moyen de faire une guerre propre sans dommage collatéraux... Et je ne peux me résoudre à tuer des personnes innocentes... Alors me voila ! Je suis revenue pour trouver une réponse à une question que je ne me suis même pas encore formulée !

Plus je parlais, plus l'envie de me défiler se faisait pressante. Malheureusement, mon impulsivité ne m'avait pas permis de prévoir de plan de secours. Là ou j'étais, je ne pouvais aller nul part hormis en prison si Hayabuza en décidait ainsi. Témoin de mon impuissance plus que flagrante désormais, je lâchais un regard déterminé auprès du mizukage. Je ne savais pas quoi dire mais je n'avais pas d'autre choix que de me plier...

- ... A vrai dire... j'aimerais revenir ici... J'ai déjà monté une armée de mercenaire assez conséquente mais je doute vouloir l'utiliser... Je suis dans une pure impasse et mon envie de pouvoir quand à elle ne me lâche pas. Je ne sais pas quoi faire... Mon esprit me ferme les portes de mes possibilités une par une... Je comprendrais que tu ne veuilles plus de moi à Kiri... Alors sur ce, je me dois d'y aller... Si tu me laisses partir sache le que j'irais faire en sorte de ne rien engager comme attaque envers Kiri.

Je me levais alors en direction de la porte, j'attendais une réponse du mizukage du style "Hey reviens nous t'acceptons !" mais je doutais que cela advienne. Les longs mois d’entrainement, de réflexion à divers plans, d'analyses des défenses de kiri. Tous ceci m'auraient été finalement inutile. Je maudissais mon incroyable impuissance face à cela et mon incroyable malchance d'être rongée par le pouvoir. J'osais espérer finalement que servir une personne aurait pu m'aider l'espace de quelques instants à balayer cette envie cauchemardesque...

-Où compte tu aller, cette conversation n'est pas terminé Reiko ! Approche !

Je me tournais vers l'homme du nom d'Hayabuza, et me rapprochais de lui avec une certaine forme de curiosité. Il y avait seulement quelques secondes je m’apprêtais à partir, et voila que maintenant j'étais toujours dans le bureau du mizukage.

-Tu as bien du courage tu sais ! Tu viens dans mes appartements alors que tu as déserté et tu m'avoue avoir levé une armée !...Bien, je n'ai jamais rencontré un tel shinobi aussi franc, honnêtement, lorsque je t'ai vu dans mon bureau je me demandais si je devais te tuer, j'ai préféré te laisser parler pour ensuite t'envoyer dans un prison ou tu y serait morte sans y revoir la moindre lumière.

Ce petit cloporte avait le don de mettre les nerfs ! Pour qui il osait me prendre ? Une petite nana avec une grande gueule !? Si il avait continué sur ses discours énervant, on aurait pas donné cher de sa peau. Comme si il venait de capter mon agacement dans mon regard, il s’arrêta net pour enchainer avec un ton qui calma ma colère grandissante.

-Tu souhaite donc revenir à Kiri, Bien que tu es quittée le village, le pays n'a souffert d'aucun de tes agissements. J'allais moi même entreprendre la chasse de ton armée très prochainement. Mais j'ai une toute autre idée. Tu peux bien comprendre qu'il m'est difficile de te reprendre dans le village sans test.

Je ne pouvais qu'acceptais ses paroles. Même moi, si j'avais été à ça place, j'aurais douté de mes intentions. Ma curiosité montante, je me demandais étrangement quel test il allait me donner. Néanmoins, je ne pouvais me permettre de refuser le test quel qu’il soit, si je voulais revenir à Kiri je devais faire mes preuves et montrer mon engagement. Il se leva hors de sa chaise et d'un pas sur il s'approcha de moi sans hésitation. Par réflexe je me préparais à contre attaquer si il venait à me tendre un piège, mais rien de cela se passa. Il venait de s'approcher pour donner encore plus de portée à ses paroles dans ma petite tête.

-Tout les hommes que tu as engagé son des mercenaires, des brigands ou bien des déserteurs. Retrouve les et débarrasse ton pays de ce danger. Ainsi tu retrouvera ta place au tant que shinobi de Kiri et si tu es devenu si puissante et que tu me montre que je peux te faire confiance, on verra si tu mérite une meilleure place que juunin.
Tu pars dès maintenant. Attends un peu a la porte du village, deux de mes hommes t'accompagneront.

Les paroles qui venaient d'être prononcé de la bouche d'Hayabuza mirent quelques temps à être comprirent par mon cerveau. Il me demandait vraiment d'abattre tout mes mercenaires que j'avais pris environ un an à regrouper ?! Il me demandait vraiment de tuer des milliers de gens ! Une colère sans nom montée en moi, je n'arrivais pas à me calmer. Je voulais revenir à Kiri mais faire un massacre de la sorte c'était tout bonnement inimaginable pour mon esprit. Je regardais Hayabuza d'un air de colère, comment pouvait il me mettre dans une telle position d'ultimatum ? Une certain incompréhension se fondait avec ma colère donnant un mélange prêt à exploser à tout moment. Je voulais lui dire mes pensées les plus profondes, mais l'idée de rayer ma chance de revenir à Kiri réussit à me faire taire de justesse, il se retourna pour se diriger vers la baie vitrée et prononça quelques mots :

-Je compte sur toi !

Je ne pouvais rien y faire, la seule opportunité de revenir à kiri était de l'écouter. Ravalant ma fierté et mes incompréhensions, je sortis de la pièce en prononçant quelques mots vers lui :

- Tu as pas intérêt à me trahir.


Me remettant rapidement de mes pensées, je me dirigeais vers les portes de la ville à la rencontre de ces deux ninjas.