Il était temps. [PV Sergerk]

Tout s’enchaînait vite apparemment... Sergerk avait l'impression de ne jamais avoir ressenti le réel poids des responsabilités qu'on lui avait donnés. Une semaine qu'il était à la tête du village, deux après le massacre des Pro-Gaaras, il n'avait pas eu de temps de répits depuis bien longtemps. Même si on y réfléchissait, avant cela, il y avait eu sa formation dans le désert et encore avant l'examen Junnin ainsi que la nuit mémorable qui en avait découlé. Et même encore avant, à Suna, il avait enchaîné ses missions sans grand de répits autre que ses entraînements répétés. Et puis, à cette époque pas si lointaine, il n'avait que le grade de Chunnin... Il soupira avec un sourire en coin et referma la main sur la pomme tenant dans sa paume avant de la porter à sa bouche et de croquer dedans.

Être Kazekage n'était pas de tout repos. Bon il s'y attendait, mais la paperasse l'avait emmené à un ennui beaucoup plus rapidement que ce qu'il avait prévu. Il n'aimait pas être statique. Et être obligé de l'être... Même si c'était pour le mieux, ça le mettait en rogne. Ou non, ça l'énervait carrément. Il jeta la pomme dans la corbeille devant lui pour ne pas l'écraser d'un geste involontaire. Il fit pivoter sa chaise pour consulter la pile de papier qui traînait encore sur son bureau parfaitement rangé. Il soupira en constatant qu'elle avait drastiquement diminuée par rapport à l'heure précédente. Déjà qu'au bout d'une semaine de travail il avait demandé la réduction de ces corvées manuscrites, pour ne laisser que l'essentiels à sa disposition... Cependant l'essentiel pour un village avait quand même de quoi remplir ses casiers. Il posa négligemment sa tête sur ses mains, essayant de se calmer un peu. Pas le moment de piquer une crise à la manière de son prédécesseur. La situation du village n'était pas stabilisé avec les mouvements révolutionnaires encore existant et surtout les relations avec le pays de la roche qui s’empirait. Et s'il de parlait que d'Iwa, c'était bien parce que les autres pays semblaient éviter le sujet du village du sable.

Le Rasack attrapa un papier en haut de file, le lut rapidement, et signa le budget accordé à l'armurerie de la ville. Malgré toutes les menaces qu'avait put envoyé Shunsuke, Suna n'était pas encore prête à la guerre. Les rébellions silencieuses, l'armurerie dégradée par le Godaime, l'hôpital en manque de matériel et de plantes médicales... des faiblesses non-négligeables malgré tout l'effectif de qualité qu'il avait à sa disposition. Il mit la feuille sur sa main et souffla dessus en direction d'une fente dans un mur. Le bout de papier s'envola et alla alors se glisser dans le trou, directement pour ceux qui gérait la redirections des papiers. C'est à dire les conseillers qui s'alternaient. Ça avait de pratique comme système d'éviter la perte de temps et de faire réfléchir sur les décisions. Si un de ceux derrière la porte voulait contester, il pouvait directement venir le voir sans qu'il est besoin de les consulter pour des futilités.

Ce fut l'autre porte de la pièce qui lui fit tourner la tête. Une jeune femme entra en uniforme de Chunnin, déposa un tas de feuilles sur un coin du bureau attribué par avance à ce genre de papiers, avant de tourner les talons et de sortir en refermant la porte non sans s'être incliné devant le Kazekage avant de partir. Le blond lui, n'avait pas regardé ce salut, déjà plongé dans la lecture des nouvelles arrivantes. Les rapports de missions. Quel merdier ça aussi. Il tourna deux trois pages de corvées de rang D et C inutiles, avant de passer directement aux différents rapports d'espionnages, bien plus intéressants. Tout les pays étaient surveillés de plus ou moins loin après tout. C'était difficile avec Iwa mais l'opportunité de l'examen avait permis le placement de bons éléments à l'intérieurs du pays. Ils ne resteraient pas longtemps, mais c'était toujours ça de prit.

Une heure plus tard, il déposa le dernier rapport sur les autres, classés selon l'importance des missions effectués. Il se leva cette fois-ci, se dirigea vers sa commode et y rangea certaines feuilles avec précisions selon leurs domaines de prédilections, et avant de prendre l'autre tas identique et de le déposer dans le casier en direction du Conseil. Toujours faire les rapports en double et les ranger à différents endroits. Prudence est mère de sûreté. En tout cas, il avait fait du bon travail. Ne restait que quelques questions économique et il aurait finit sa journée. Sergerk se rassit dans son fauteuil, prit une feuille et se tourna vers la vitre pour lire. Pas pour la lumière, non il n'en avait pas besoin. Mais pour la vue sur Suna. Cette impression de domination... Surement installé par le Kinbara. Deux coups à la porte surement trois mais le dernier était insignifiant. Qui était donc là ? ceux lui apportant sa paperasse rentrait sans frapper, c'était une règle générale... Seule de hautes personnes venaient comme cela dans son bureau en frappant...

Ou alors... Juste un idiot qui n'avait pas encore tout compris à son système, ou qui n'avait pas compris qu'il y avait un nouveau système. Huit jours après la proclamation de Sergerk au poste de Kazekage, c'était très insultant. Enfin... Quelqu'un se chargerais de le ré-indiquer si tel était le cas. Mais la porte s'ouvrit, sans que le grand Rasack eut décidé de quoi que ce soit. Va pour l'idiot. Qui n'avait visiblement pas peur de la mort. Tenant toujours sa feuille de la main gauche, il porta la droite à sa ceinture, au cas où. Vive la paranoïa...

- Je suis Soufuku Nitobe, Chuunin de Suna, je suis ici pour vous faire le rapport de ma mission à Konoha no Kuni.

Un idiot donc. Et pas n'importe lequel. Celui qui aurait du mourir après être entrer dans le pays sans autorisation. Il l'avait prévenu à l'époque cet ignorant. Il lui avait laissé une chance. Pourquoi ne l'avait-il pas prise pour se taire. Ce Nitobe qui avait avec sa promotion contribué à la démonstration sunienne... Téméraire ? Surement. La main droite du jeune homme se replaça dans son dos et il fit pivoter doucement sa chaise pour faire face à l'arrivant. Puis, d'un geste rapide, il lança le kunaï qu'il tenait pour que celui-ci aille se ficher juste devant les pieds du nouveau Chunnin.

- Il me semblait t'avoir prévenu, non ? Je t'ai laisser la vie sauve une fois et tu recommence à jouer avec la frontière de la mort ? Ce kunaï ne s'est pas fiché dans ta gorge parce que tu est un shinobi et donc tu es utile au village. Mais un shinobi doit faire preuve de respect envers les règles. Je ne suis pas le bureau des rapports de missions. Tu n'as rien à faire ici, et surtout pas entrant sans autorisation.

Il soupira et posa ses coudes sur la table. Ne pas s'énerver. Un ignorant est un ignorant, rien de plus. Mais dieu que ça le démangeait de se défouler un coup sur cet... Idiot... Son sabre gagnerait à trancher une tête en ce moment ou il ne bougeait que sa main pour signer et remplir des formulaires. Il ferma les yeux deux secondes, se remémorant la mission qui avait été confié au jeune Chunnin en retour de l'examen. Et le rapport d'espionnage de Konoha. Il se leva doucement, et, contournant le bureau, se dirigea vers l'ancien samouraï.

- Ensuite, par quelle... Témérité vient tu en face de moi me conter ton échec ? Konoha est un gruyère en ce moment, ton emprisonnement n'est passé inaperçu.

Il se mit en face du concerné, un air de dédain ne trahissant que l'agacement qui cachait l'envie de... découper rapidement ce gars qui avait faillit à sa mission. S'il répondait mal à sa question, qu'il aille au diable. Il aura été bon en tant que défouloir.

- Les habitants du village souffres, je ne critiques points votre point de vue sur votre manière de diriger, mais il faudrait peut être penser à avancer ensemble. Si un jours un mal extérieur sabbat sur le village pensez vous que Suna s'en sortira ? Non je ne suis pas ici pour vous faire la guerre. Il faudrait tout de même que le village avance dans l'harmonie. Je voudrai vous demander, mais l’adage ne dit pas que l'union fait la force ?

Sergerk ne pouvait penser qu'il y est de tel ignorant dans ses rangs. Dès la première réplique de l'inconscient se trouvant dans son bureau, son sang c'était quelques peu mit à bouillir. Maintenant un étranger arriver depuis peu de temps essayait de lui faire la morale. Essayait de... Lui dicter comment diriger un pays. La folie d'un homme, de cet homme, atteignait des sommets. Surtout qu'il le prenait pour son prédécesseur. S'il aurait été hautement méprisable de se voir considérer de boulet vis-à-vis de Shunsuke, prendre ce dernier pour un idiot pacifique était de l'ignorance pure.

- Te rends-tu seulement compte d'à QUI tu parles ?

Le Rasack avait haussé la voix, plutôt rare pour être remarqué. Non il ne le tuerait pas comme l'aurait fait son prédécesseur. Mais la correction serait à la hauteur. Et sa main parti à une vitesse que le nouvellement Chunnin ne put comprendre son mouvement qu'à l'instant où le poing heurtait sa figure l'envoyant voler contre un des murs du bureau. Le nez probablement cassé, peut-être une dans en moins, rien de très grave en soit. Mais il n'allait surement pas s'arrêter là.

- L'audace de rentrer sans permission, l'incapacité de mener une mission simple à bien et la folie de pas savoir à qui l'on s'adresse devant le Kazekage sixième du nom ne sont que fioritures devant l'auto-permissions de juger la politique d'un village n'étant pas le tien.

Le sabreur attrapa le jeune samouraï par le col en le plaquant contre le mur pendant que deux arrivaient dans la salle alerter par le bruit. Sergerk sortit son sabre de son fourreau tout en maintenant Soufuku au mur, avant de rapprocher son visage de l'oreille de ce-dernier :

- La prochaine fois qu'il te viens l'idée de me contester moi Sergerk Rasack ou Shunsuke Kinbara, rapelles-toi déjà que tu me dois la vie deux fois. L'une à ton entrée au village..., la lame se planta dans le côté droit du ventre du Nitobe doucement arrachant une grimace de douleur à celui-ci. La deuxième à cet instant précis. Ta seule possible utilité en tant qu'arme et ce pour le village, te maintiens en vie.

Il se décolla en laissant l'autre tomber au sol, le ventre ouvert avec une plaie traversant son corps entier. Le Kazekage retourna son katana et frappa son shinobi avec la garde, l’assommant d'un coup sec. Puis il se tourna vers les deux autres ninjas dans le bureau et leur indiqua le corps inconscient à ses pieds.

- Allez le faire guérir. Proprement. Mais qu'il garde la marque de son affront. Une fois rétabli, mettez-le en geôle pendant une semaine. Il prit du tissu du jeune homme évanoui et essuya calmement le sang sur sa lame. Rien d'inutile. Juste lui faire comprendre son erreur. Il peut encore servir.

Puis il s'en retourna vers son bureau pendant que les deux shinobis emportaient le troisième. Sergerk regarda par la fenêtre en soupirant. Son maître aurait été moins "sympathique" que lui... Mais à se voir dans un miroir, le nouveau chef du village savait qu'un tel shinobi pouvait devenir une  pièce maîtresse pour plus tard. Il avait l'avenir du village dans ses mains. Et à l'aube de la guerre, l'erreur n'était pas admise.