Groupe n°4 : Rojira Chisana VS Hazuka Shiimata

Les pieds bien encrés dans le sol, vous n'attendez qu'un signal de la part de votre nouveau Kazekage pour vous élancer vers vos nouveaux ennemis. Tu clignes des yeux. Le soleil est bien là, et cette poussière argentée est elle aussi bien là, présente dans le ciel à la vue de tous. Et que dit-elle ? Tu ne daignes même pas lever un œil pour y lire les inscriptions. Tu attends. Patiemment. Ou, non, tu comptes les secondes qui s'écoulent tout en imaginant tout ce que tu pourrais faire à cet instant. Manger un gâteau ? Recompter la monnaie de ton tiroir-caisse ? Ou alors faire une sieste en haut, dans ton endroit à toi ? Oui. C'est plutôt ça. Faire la sieste et réfléchir à ce que tu vas faire le lendemain.

La voix du tsuchikage retentit, en face. Tu es en première ligne. Ce n'est pas que tu avais été assignée ici, mais, malgré le respect que tu dois à Sergerk, tu n'avais aucune envie de te faire placer comme un pion. Les pions, ce ne sont que tes marionnettes. Toutes les marionnettes de ce prochain spectacle affligeant qui va se passer. Tous sur cette terre. Et puis d'ailleurs, tu n'as pas pris connaissance de ta place. Il doit y avoir un trou en ce moment même. Ou bien n'avais-tu pas de place désignée. Enfin, peu importe. 
Tu relèves la tête. Ça y est. Les premiers sont partis. Tu sautes alors sur ton dragon de sable que tu avais préalablement créé, et le fais décoller du sol. Ou aller ? À droite, à gauche, tout droit ? Sur qui foncer ? Qui attaquer ? Tu observes la scène du haut de ta monture et esquisses des virages serrés afin d'éviter les quelques attaques qui parviennent jusqu'à toi. Dans le genre visible, on aurait pu faire mieux... mais puisque servir de cible n'est pas tout, tu sors un rouleau et l'ouvres :

- Buttai shikki fuinka. Sceau des objets animés. Haremi !

Et ta nouvelle marionnette couleur d'eau apparait sur le champ de bataille tandis que tu ranges le rouleau. Tu attaques les quelques shinobis d'Iwa qui se trouvent sur ta route et les envoies valser au loin, sans grande conviction. Force pathétique face à un maitre marionnettiste... force pathétique face à Kazehaya... force pathétique face à Sergerk. C'est sur cette pensée que tu baisses la tête et plisses les yeux, pour entrapercevoir une Iwajienne à l'air immobile. Tiens donc ?

  Haut dans le ciel, tu inspectes la zone de combat. Ton dragon fait une sorte de sur-place stationnaire qui te permet d'y voir bien plus clair que dans ce fouillis de shinobis dont on ne peut distinguer l'appartenance tellement ils sont amochés ou embuscadés avec un autre ninja. Mais surtout, c'est que tu lui as fait stopper cette vitesse insensée qui t'aurait fait traverser ce champ de bataille en un temps record jusqu'à la dernière ligne de combattants iwajiens. Et parmi les iwajiens, non pas dans les dernières mais plutôt vers celles du milieu, presque effacée par toutes ces présences incessantes qui remuent, se trouve une iwajienne. C'est ainsi qu'elle a attiré ton attention : en restant quasiment immobile malgré le contexte que vous tous traversez en ce moment. Tu la fixes. Aurait-elle les yeux fermés ? Son assurance te touche. Enfin un adversaire digne de ce nom.

  Ta marionnette Haremi, le dragon de sable Ryû que tu chevauches, ainsi que toi-même, vous situez à plus de 4 mètres d'altitude, plus ou moins à une distance respectable de 8 mètres d'elle. Oui, une adversaire digne de ce nom... Qui prend soin de reconnaitre ceux qui sont capables d'être à la hauteur de ses espérances. Tout comme ce petit Naeko, un adversaire à la hauteur lui aussi... Enfin, il faut voir pour savoir, comme on dit... alors, dans ce cas-là, plus le choix. Tu décides de lui montrer. Puisque vos villages vous ont dressées l'une contre l'autre, autant lui montrer ce que tu sais faire, lui offrir un spectacle avant que l'une de vous deux ne soit plus en forces pour finir.... tu te redresses, puis esquisses un sourire. Elle aussi semble décidée à combattre, ouvrant les yeux. Tu lui adresses une phrase :

- Pour la guerre, pour Suna, iwajienne... c'est toi qui combattras contre moi !!

  Toujours ces grands mots inutiles. Mais cette fois-ci, tes grands mots sont accompagnés d'actions. Bougeant ton bras gauche, l'étendant en écartant 2 doigts de la main qui retient Haremi, tu projettes le sceptre de celle-ci vers ta nouvelle adversaire. De l'autre, tu en profites pour sortir un rouleau jauni par le temps, que tu viens bloquer entre ton cou et ton épaule. Et tandis sur la marionnette exécute des mouvements amples et rapides en direction de Rojira, tu sors une poignée de sable avec ta main, dont les grains s'écoulent tels les grains du temps retombant au sol, et l'appliques sur ta toile :

- Ninpô. Shiimata. Suna no tenshi, l'ange de sable !

  Une réplique de toi apparait sur le champ, et s'envole en un décollage puissant et immédiat, encore plus haut que toi, tout en se rapprochant tout de même de Rojira. Elle sort à la foulée de ses poches une panoplie de kunais et les projette vers l'iwajienne, s'élançant à leur suite tel un boulet de canon. Cela ressemble en tout à une attaque kamikaze... pendant ce temps, tu es occupée à diriger Haremi et ton dragon. Multitude de choses dignes d'un maitre de theatre. Et ça réjouis.

L'iwajienne vient d'esquiver les attaques en roulant par terre, ainsi qu'en se mouvent avec grâce sur le côté. Apparemment, tu n'as pas porté tes attaques assez précisément ou assez rapidement. Mais cela, tu en connais la cause. Tu ne préfères pas faire descendre le sceptre trop bas sur le sol, de peur de le racler et de l'abîmer. Oui, m'enfin bon. Ça, peut être que ce n'est qu'un prétexte. La réelle raison est que te concentrer en même temps sur la création d'un créature de sable, et en plus sur les mouvements de l'arme de Haremi est vraiment trop difficile pour toi. Oui. Ou, disons plutôt que c'est difficile en voulant aussi garder un oeil sur ton dragon. Résolue à changer ce problème, tu prends alors des dispositions ; ton clone désormais lancé sur ton ennemi comme diversion, tu t'apprêtes à passer à une vitesse supérieure : cette kunoichi mérite que tu te donnes à fond.

Cette fois-ci, pas de quartier. Même si cette fille ne peut pas voir, ça n'est pas une raison pour la sous-estimer. Tous les moyens seront bon pour la vaincre et enfin aller survoler les restes éparpillés de la guerre. Mais avant cela, un beau et vrai combat contre une kunoichi d'Iwa t'attend, un passe temps comme un autre avant d'aller observer les derniers grands de la guerre qui auront survécu à toutes leurs attaques. Tu en souris d'avance avec un sourire qui se dessine sur tes lèvres : il ne restera que les plus grands... quelle belle perspective. Que fera tu après ? Il te faudra réfléchir. Tu veux en apprendre plus sur l'Akatsuki, sur ses actions, sur ses objectifs. Tout ça est bien, mais toi, toi tu ne sais pas encore ce que tu veux faire. Tu n'as pas de projets, pas de grands projets. Et pourtant, tu voudrais faire plein de choses, faire quelque chose de grand, d'important, qui montre tout l'art de ton théâtre. Mais quoi ? Tu n'avais jamais réfléchi à quoi faire après que ton but ait été réalisé, que Kazehaya soit bel et bien décédé. Et quand tu y repenses, ce fourbe t'a révélé quelque chose, et tu aurais pu le sauver ; mais il était trop tard. Sergerk l'a battu. Et tu t'es rendue compte trop tard que tu l'aimais en tant que Kagami. Ton fiancé est décédé.
Tu as fini par le comprendre. Kagami, c'est toi.
Le futur proche s'était révélé être le temps des réparations, le comb'art des deux titans avait été presque fatal pour certaines des marionnettes. Tu n'avais sût pourquoi mais, Murasaki avait bien souffert. Était-ce l'oeuvre de Sergerk ? Toujours était-il que tu as dû réparer les marionnettes grâce aux multitudes d'objets et d'engins laissés dans ta cave par Kazehaya. Tout y était : produits de remplacement, armes, gaz, parchemins, tissus, et même livret de construction. Et heureusement, car maintenant, Haremi est elle aussi comme neuve.

Le seul problème, c'est que tu dois avant tout t'occuper de ce que tu vas faire lorsque ton clone aura fini son travail de diversion. Ré-attaquer à l'aide de Haremi ? Desceller une nouvelle marionnette ? Créer d'autres obstacles pour cette adepte de l'esquive ? Ce sont des bonnes questions, et tu ne sais que choisir. Mais puisque cette fille semble préférer la distance... enfin c'est vrai qu'elle n'a pas le choix, puisque tu voles. Tu souries intérieurement. Ne pas donner le choix à son adversaire. Ça c'est du vrai talent de comédien. C'est de l'art. Du théâtre. Tout n'est que théâtre.

«Attends que je vienne te voir...»

De son côté, ton clone s'est élancé en toute rapidité sur fa Rojira, brandissant ses poings en avant dans sa petite chute effrénée. Mais lorsque la kunoichi a commencé à esquisser un semblant de technique, tu as alors rabattu le sceptre de Haremi de gauche à droite, venant balayer ses jambes par un grand coup puissant. Voyons voir ce qu'elle peut faire à ça. Tu virevoltes sur ton dragon en l'air, et enchaînes ton coup avec un mouvement circulaire du sceptre de ta marionnette autour d'elle. Il intercepte un ninja qui passait par là, et l'envoie sur ton adversaire comme un ballon de base-ball. But ou pas ?