Luko, un outil parmi tant d'autres.

IMPACHI

Luko

In Rp...

• Âge : 28 ans
• Nom : Impachi
• Prénom : Luko
• Sexe : Masculin
• Nindo : Suis les ordres, juste les ordres.
• Village : Konoha
• Clan : Aucun
• Grade : Oi-nin
• Bingo-Book de Luko

On n'oublie pas un visage...

Difficile, en effet, d’oublier un visage tel que celui du Impachi. L’homme est loin d’être beau, tout trait autrefois avenant ayant laissé place à une face de roc et d’acier. Chaque sourire n’étant plus qu’une vaine tentative de se rendre agréable, une grimace lâchée sans espoir, une série de rides déformant sa désagréable trogne. Il n’est pourtant pas vieux, la trentaine peut-être, mais les épreuves qui accompagnent la vie des ninjas n’en font pas des êtres doux… et tout cela se ressent en un simple coup d’œil. Oubliez les jolis minois bardés de cicatrices impressionnantes et bien placées. Sa tête à lui ferait fuir une ribambelle de lépreux.

La démarche de Luko est sûre, silencieuse, sans artifices. Son maintien est fier, mais dépourvu de tout charisme, et les rares émotions qu’il dégage en disent peu sur ses pensées ou sentiments. Il n’est pourtant pas infaillible, et les plus observateurs sauront deviner en quelques regards que Luko se compose tout autant de principes que de vices. Sous le capuchon qui lui couvre souvent le crâne, on peut apercevoir des cheveux d’un brun presque rouge, gras et mal entretenus, surplombant le trait disgracieux qui lui tient lieu de bouche. D’une taille assez commune, sa carrure est fine et sèche, sans graisse et sans surplus de muscles, induisant des mouvements vifs et une force relative, la nature n’ayant cependant pas fait de lui un grand costaud. Sa tenue ? Dépourvue de tout style, composée du strict nécessaire à ses missions, et rien de plus. Ce type n’est pas une source d’inspiration.

Dans les méandres de mes pensées...

Luko Impachi est un être à l’esprit sombre et aux pensées brutes, dont la ligne de conduite ne changera jamais vraiment. Il n’est pas extrêmement intelligent, mais c’est loin d’être un idiot, et sa capacité d’adaptation à fait de lui un ninja redoutable. De nombreux vices le composent et forment ses points faibles, comme son penchant pour la violence, l’alcool et les femmes ainsi que sa fascination pour la mort, mais ils lui permettent également de comprendre comme aucun autre les scélérats qu’on lui ordonne bien souvent de traquer. Bien qu’il n’ait pas énormément de compassion, de bonté ou de gaieté, c’est un ninja entièrement dévoué à son village et totalement incorruptible.

La dette qu’il a envers Kin Ishida l’a poussé à partager son désir de protéger le village caché des feuilles, étendant ainsi sa reconnaissance à Konoha qu’il est prêt à défendre contre tout danger. Etant l’un des shinobi du pays du feu, il respecte tant bien que mal les principes du ninja, mais se laisse souvent aller à des excès de zèle dès qu’on lui laisse trop de liberté d’action. Beaucoup de temps fut nécessaire afin que son senseï ne lui enseigne à retenir sa rage, et de simples bagarres de rues qu’il tentait de calmer ont bien souvent fini en bains de sang, aussi le conseil du village a décidé de canaliser sa brutalité sur des cibles bien définies en lui accordant le grade d’Oi-nin. Ce statut s’est révélé bien plus adapté à ses violentes capacités. L’histoire de sa vie n’étant pas toute rose, Luko s’est forgé un caractère très solide et des nerfs à toute épreuve, mais il apparait aux yeux de bien des gens comme un simple pantin qui n’est bon qu’à exécuter les ordres. Ce qui n’est pas totalement faux. Le Impachi n’est qu’une arme, un outil qui un jour deviendra vieux et obsolète, et il obéit à toute directive sans discuter. Sa conscience est bien maigre, ses loisirs primitifs, ses amis peu nombreux, et il n’est en somme qu’une pourriture qu’on a su placer dans un camp avec des consignes précises qu’il n’outrepassera jamais.

Jamais je n'oublierai...

-  Siouplaît, m’sieur.
- Va-t’en, gamin ! J’ai autre chose à faire.
- Mais j’ai faim…
- Et moi, j’me casse.

D’une main tremblante, le petit mendiant essaya d’agripper les braies du passant, en une ultime tentative d’attirer son attention. Un claquement sonore retentit dans la ruelle, provoquant quelques rires, tandis que le mioche s’étalait dans la poussière avec une marque écarlate sur la joue gauche. Un coup de pied dans les côtes vint même accompagner sa chute. Sa récompense habituelle. Pas plus de dix ans, et déjà détenteur d’un record de branlées. Le petit se releva tant bien que mal et entama l’une de ses longues errances dans les rues de la ville, progressant de sa démarche lente et malhabile, chacun de ses pas associés aux gargouillis de son ventre vide et malmené. Sa voix fluette s’élevait sans conviction, répétant sans cesse le même « siouplaît » agaçant, s’adressant à qui voulait bien l’entendre… car le bambin ne s’adressait bien souvent qu’au néant, crasseux et puant, misérable petit être dont plus personne n’avait cure depuis longtemps. Il ne se faisait plus d’illusion sur ce qu’il était. Juste une petite bouse.
Au début, ce n’était qu’une mauvaise passe, qu’il se disait. Papa et maman étaient partis mais ils reviendraient. A la fin, il n’y avait qu’une noire réalité : papa et maman étaient partis tout court. Il avait été naïf. Il avait été idiot. Il était seul.

De ses bras maigrichons, Luko tenta d’attirer une autre passante. Il décida même d’innover en risquant un sourire, sachant que ça pourrait marcher si elle était gentille, mais il ne reçut en retour qu’une secousse dans le dos qui l’envoya une nouvelle fois renifler la poussière… la dame n’était pas seule et son compagnon était radin. Lorsque son visage juvénile toucha le sol, il sentit son nez se casser sous le choc, une douleur fulgurante secouant tout son être. Un flot de sang s’échappa de ses narines, venant se mêler au sol boueux. Il ne prit même pas la peine de se redresser, restant allongé là, ventre à terre, tel un benêt totalement inutile et perdu. A quoi bon ? Le sol était le seul à l’accueillir sans rien demander d’autre que la honte. Il demeura ainsi plusieurs heures, tous les badauds aveugles à son malheur, lui se murant dans un sommeil sans songes qui lui permettait d’oublier la faim… jusqu’à ce qu’une main ne le retourne, forçant ses paupières à se lever pour découvrir la mine peinée d’un ninja.

Un ninja de Konoha.

Il le reconnut à son bandeau frontal. Encore un shinobi en mission, envoyé pour on ne savait quelle raison dans le petit bouge où traînait Luko. L’homme zyeuta le visage du jeunot, s’avisant du sang séché qui lui maculait la tronche, allant même jusqu’à jauger ses vêtements trop courts et troués. Ses narines avaient senti l’odeur nauséabonde qui émanait du petit, mais il n’en montra rien. De ses lèvres ne s’échappèrent que quelques mots, qui formèrent une question inattendue :

- Quel est ton nom ?

On ne lui avait pas demandé depuis au moins six mois.

- Luko.
- Luko, juste ça ?
- Luko… euh… Impachi.

C’était un mensonge, mais ça sonnait bien, après tout. Hors de question de récupérer le nom de ceux qui l’avaient laissé seul. L’inconnu ne se présenta pas, lui, et se contenta de remettre le petit bout sur ses pieds. Une main pausée sur l’épaule droite du garçon, il l’invita à le suivre hors de la ville, après une phrase qui resterait pour toujours en sa mémoire :

- Viens avec moi.






Cinq ans plus tard…

Plus un enfant, pas encore un adulte. Luko avait bien grandi, forgeant son corps sous l’enseignement de son sauveur, Kin Ishida de Konoha. Désormais il était un ninja, lui aussi, chuunin accompli et pas peu fier d’en être arrivé là. Il se tenait face à celui qui était désormais son senseï et ami, le toisant avec un sourire froid où perçaient la menace et l’amusement. Aujourd’hui aurait lieu un test qu’il redoutait tout autant qu’il attendait : il affronterait son maître, le Juunin spécialiste des sceaux et maître en taijutsu. La tension et le respect étaient palpables entre eux, tandis qu’ils confrontaient leurs volontés respectives. Ils étaient encore immobiles, seuls sur le terrain d’entraînement du village caché des feuilles, chacun attendant patiemment que l’autre attaque en premier… et ce fut le jeune shinobi qui s’élança, impatient d’en découdre et de prouver sa valeur au combat.

Avec un cri bestial, il se rua en avant, un kunai dans chaque main.

Sa première attaque fut contrée par les propres armes de son adversaire, deux kunai également. Kin souhaitait qu’ils s’affrontent avec les mêmes ressources. Pendant plusieurs minutes, les lames s’entrechoquèrent, provoquant des gerbes d’étincelles, se percutant sans cesse, sans relâche. Tout essoufflé, Luko finit par lancer les kunai, projectiles mortels que son maître esquiva sans peine. Il eut même un rire moqueur, ce qui ne manqua pas de hérisser le jeune. Après les armes vinrent donc les coups de poings, de coudes et de pieds.  Les combattants semblèrent pendant plusieurs secondes à égalité, puis les tentatives du Impachi se firent moins assurées, moins vives, moins précises. Il reçut un coup de pied latéral à la tempe, qui le propulsa trois mètres plus loin où il se replaça sur ses appuis, le crâne martelé par une migraine naissante. Kin Ishida n’en montra aucune fierté, se contentant de lâcher un :

- C’est tout ?

Avec un nouveau hurlement, Luko se jeta sur lui.

D’un coup de genou, il tenta de couper le souffle de Kin en lui frappant le ventre, mais une paume vint lui couper la route. Il essaya donc d’étouffer son ennemi sous une rafale de poings, cherchant une faille qui ne vint pas, ne trouvant qu’un mur de membres qui jamais ne lui permirent de toucher au but. Son senseï ne le ménageait pas, loin de là. Pour chaque tentative avortée, il lui envoya un coup dans les dents, poussant la provocation en lui administrant des baffes régulières, la dernière le rendant à moitié sourd en claquant contre une de ses oreilles. Son tympan sifflait encore lorsqu’il reçut un coup de tête impitoyable qui l’envoya une nouvelle fois au tapis. L’enfoiré n’y allait pas de main morte.

Face contre le sol, Luko était sonné. Dans cette même position où son maître l’avait trouvé lors de leur première rencontre.

- T’as toujours eu la tronche dans la terre…

Oui. Toujours. C’était son élément. Lorsque le Impachi se remit sur ses pieds, ses prunelles brûlaient de colère et de fierté. Il posa ses deux paumes sur le sol, et lâcha :

- Doton, Doro Houshi !

Surgie de la terre, une vague de boue s’éleva brusquement, filant vers son adversaire pour le déstabiliser. Le ninja sauta en l’air pour esquiver l’assaut, sachant qu’il ne saurait contenir son équilibre face à cette technique, et permit au jeune shinobi d’entrevoir enfin cette faille qu’il n’espérait plus obtenir. En un bond, il rejoignit son maître dans les airs, et lui mit un coup de pied en plein ventre où il déchargea toute sa hargne. Le juunin encaissa le choc et bascula en arrière, puis retomba sur ses pieds, surpris mais pas vaincu. Ca n’avait pas suffi. Il revint donc à la charge, frappant Luko encore et encore, forçant celui-ci à reculer alors qu’il était enfin parvenu à progresser, le matant à coups de poings. En une tentative désespérée pour se protéger, le Impachi posa une main sur le sol et cria  Doton, Doroku Gaeshi ! . Un mur de terre s’éleva entre les deux combattants, accordant une courte trêve inutile…

Car Kin était déjà dans le dos du Chuunin. Avec un coup de coude sur la nuque, il acheva son jeune adversaire, qui tomba à genoux. Avant de sombrer dans l’inconscience, le jeune homme parvint cependant à entendre :

- Bravo.

Ce n’était pas une victoire. Mais il avait réussi le test.




Treize ans plus tard…

Masao était un homme nouveau.

Lui qui n’avait autrefois connu que des principes à respecter, des ordres à exécuter, se trouvait aujourd’hui au paradis qu’il s’était toujours promis d’atteindre : l’un des nombreux bordels du  pays du Vent, loin de Konoha, loin de toute entrave induite par ses anciennes responsabilités de shinobi. Il avait déserté trois mois auparavant, bien décidé à disparaître pour mener une vie longue et paisible… où ses désirs personnels seraient enfin assouvis. Il s’y employait donc au mieux, entouré par deux donzelles aux formes plantureuses. Leur présence était un plaisir couteux mais délicieux, qu’il appréciait de ses mains sans la moindre pudeur, le visage rougi par l’abondante quantité de saké qu’il avait ingurgité dans la nuit. Tandis qu’il les pelotait tout son saoul, son rire gras retentit dans l’établissement, venant se mêler à ceux des autres ivrognes qui étaient venus décharger leurs bourses de toute sortes. C’était la belle vie.

Plusieurs heures lui furent nécessaires avant qu’il ne se ruine enfin. Nouvellement mercenaire aux ordres d’un marchand itinérant qui chiait littéralement de l’or, il n’était plus le pauvret d’antan, et les filles durent se montrer inventives pour répondre à ses lourds besoins. Lorsqu’il sortit enfin du bordel, sa silhouette titubante faisait peine à voir, mais lui se sentait comme tout homme qui venait de besogner une jolie dame : invincible, intouchable, euphorique. Il mit une autre moitié de la nuit à chercher l’auberge où il créchait, sans succès, ses yeux n’étant plus que deux globes injectés de sang, son crâne rendu fiévreux par le contrecoup de l’alcool. Chaque enjambée lui coûtait un peu plus d’énergie, et personne n’était présent à cette heure-ci pour l’aider contre une pièce. Personne sauf cette silhouette masculine, là-bas, qui semblait l’attendre au milieu de la rue sans esquisser le moindre mouvement. Masao aurait pu être prudent et la contourner, mais il avait bu. Aussi se dirigea-t-il directement vers l’inconnu, persuadé qu’il pourrait le traîner jusqu’à sa chambre.

- Aide-moi mon gars ! J’ai encore quelques ryos à t’filer, si t’m’amènes au…

Il se tut brusquement.

Même dans la pénombre, il pouvait désormais apercevoir le masque sous le capuchon de l’inconnu, et cette simple vision servit à le faire décuver sans attendre. Un frisson lui parcourut l’échine, alors qu’il reculait d’un pas, effrayé. Ce n’était pas possible. On ne l’avait pas déjà retrouvé ? Après avoir difficilement avalé sa salive, Masao reprit d’une voix rendue tremblante par la peur :

- Ecoute, c’est pas c’que tu penses ! Je… je comptais revenir. J’avais juste besoin d’un peu de vacances. Tu me crois, hein ? Allez, viens, on va boire un p’tit verre et puis demain on en rigolera tous les deux ! T’es d’accord ?

L’inconnu ne fit pas le moindre mouvement. Il se contentait de fixer sa proie. La traque avait été longue, et il prit un malin plaisir à savourer le succès qui en marquerait la fin. Après une bonne minute excessivement silencieuse, il dévoilà sa main droite, dont les phalanges étaient bien serrées sur la poignée d’une lame courbe. Masao eut un sursaut. Il n’était plus question de parler. Il avait été un ninja, pas vrai ? Il ne mourrait pas ce soir. Bien des filles le combleraient encore avant qu’il ne crève. Dans sa propre main droite apparut un kunai, et son visage apeuré fut marqué par une pointe de détermination.

- Alors c’est comme ça, hein ?

Après une bonne inspiration, il se rua en avant, bien décidé à éliminer la menace qu’était ce chasseur. Etait-ce l’alcool ou l’adrénaline, en tout cas il eut l’impression d’être incroyablement rapide. Vraiment rapide. En un clin d’œil, son arme s’était plantée dans le ventre de son ennemi, contre lequel il était à présent face à face. Impossible. Il avait gagné si facilement ! Un sourire se formait déjà sur sa tête, alors qu’il se rendait compte de son exploit… mais sa main s’enfonça brusquement dans le corps de l’oi-nin, qui n’était désormais plus fait que de boue. Un Bunshin doton. Les yeux de l’ivrogne s’écarquillèrent, et il fut en cet instant heureux d’avoir autant bu, car il sentit à peine la lame qui s’enfonça entre ses homoplates. Un instant plus tard, il était au sol, le regard vide et le corps inanimé. Une vague odeur de pisse ne tarda pas à se dégager de lui. L’exécution avait été rapide.

- On ne trahit pas Konoha, murmura Luko d’une voix glacée.

C’était sa première mission en tant qu’assassin du village caché des feuilles. Il n’avait pas imaginé que la traque puisse être aussi longue pour un dénouement si bref. Le corps du déserteur pourrirait sans sépulture, devant tous, car il ne lui témoignerait aucun égard. Ce n’était plus qu’un tas de chair pourrissant et sans valeur. Le ninja retira son masque un court instant, le temps de cracher sur la dépouille, puis le replaça sur son visage pour repartir chez lui. D’autres missions l’attendaient. D’autres occasions de faire ses preuves et de servir son village.

Le petit mendiant avait bien changé.

Mon clan, mon honneur

Issu d’un amour éphémère entre deux pauvres villageois, Luko ne fait partie d’aucun clan car il a vécu dans la rue. Le nom de famille « Impachi » qu’il porte est totalement inventé, afin d’éviter les questions gênantes sur son passé familial quasi inexistant.

Vie

Privée