Sakura Hidegawa, adolescente lancée seule dans le monde [terminée]

Une fille aux yeux sombres et aux longs cheveux d'ébènes. Ma bouche se courbe souvent en une moue ennuyée ou agacée. J'ai cette sale habitude de tirer nerveusement la pointe de mes cheveux lorsque je n'ai rien à faire de mes mains. Je souris peu. Je n'aime pas ça. Parce que ça tire les traits les traits de peau et que ça ride. Mais surtout parce que mon coeur refuse de sourire. Taille moyenne, silhouette plutôt fine. Ma peau est assez claire bien que pas blanche. Je n'aime pas vraiment attacher mes cheveux : c'est du conditionnement. C'est comme les chaussures. Ca enferme. Alors j'aime marcher pieds nus, sentir le sol, la terre, l'herbe, la nature sous moi, dans moi.
Je porte des vêtements simples, pratiques pour le combat, pas encombrants. J'ai toujours sur moi ce sabre qui m'a été offert à mes dix ans. Je le porte généralement dans le dos.
Un signe particulier ? Je ne crois pas en avoir... Ah, si, cette cicatrice sur le bas ventre, souvenir d'un entraînement qui a très mal tourné. Mais ce n'est pas quelque chose de visible et même nue, la cicatrice se voit peu désormais. Le temps a passé, l'a caressée jusqu'à presque la faire disparaître.
En somme, je ressemble à bien des filles de mon âge. Chaque jour, j'enveloppe ma poitrine de bandages que je prends soin de serrer au maximum. Parfois, jusqu'à m'en couper le souffle. Une fois le kimono enfilé, mon corps devient presque androgyne. Et ça me plaît. Car je ne suis pas là pour être vue comme une fille. Je suis là pour être vue comme shinobi.
Je ne me préoccupes pas beaucoup de mon apparence, je laisse aller, à la bonne volonté du Temps. C'est pourquoi mes ongles ont souvent tendance à pousser de façon anarchique et je ne me rappelle le présence que lorsqu'ils se cassent. Parfois, l'intérieur de mes mains sont rouges et abîmées d'avoir trop serré mon arme. Mais je ne m'en fais pas.
J'aime croiser les bras sur ma poitrine et regarder les gens d'un air renfrogné. Sourcils froncés qui ont pris l'habitude de s'abattre ainsi sur mes paupières. Yeux plissés en un air réprobateur. Et toujours cette moue. Oui. J'aime jouer les rabats-joie. Parce qu'il n'y a aucune raison pour que le monde soit heureux lorsque j'ai juste envie de frapper l'univers, de crier et de pleurer.

Le monde est laid et la vie profondément injuste.
Je suis d'un caractère assez sombre. Le monde entier m'en veut et j'en veux au monde entier. Là, c'est dit. Parce qu'il m'a tout pris alors je lui prendrai tout. Voir des gens heureux me blesse et m'arracher un sourire est difficile. J'ai l'impression que je ne ressens plus rien et agis souvent par automatisme. Ce qui doit être vrai.
Je parle peu. Réponds au strict nécessaire et ne fais de longues phrases que lorsque je m'y sens contrainte. Je préfère juste observer les gens en silence et laisser mon regard leur faire part de ce que j'en pense. Bien souvent, c'est assez négatif.
Peu d'amis, peu de vie sociale comme vous pouvez vous en douter. Mais j'aime être seule. Parce que comme ça, je peux réfléchir en paix sans avoir besoin de faire attention aux autres, de me demander si les autres s'ennuient etc. Mes petits moments de bonheur, je les trouve quand je peux m'allonger dans l'herbe au soleil et juste penser, à tout et à rien, jusqu'à ce que les méandres des songes m'emportent au loin, dans un sommeil profond, sans rêve quelques fois.
D'un caractère peu sociable et renfermé, j'ai du mal avec le boulot en équipe. Je préfère faire cavalier seul et n'assurer que ma propre sécurité. Lorsqu'il y a un danger, je me sens plus rassurée si je suis seule que s'il y a deux autres équipiers à mes côtés. Parce que dans le premier cas, on n'a à penser qu'à soi. Je ne suis pas d'un naturel très avenant et penser, faire attention aux autres ne fait pas partie de mes règles. Certains disent qu'enfreindre les règles, c'est moche, mais abandonner un camarade, c'est pire. Pour ma part, je n'aurais aucun scrupule à abandonner quelqu'un s'il le faut. A moins de lui avoir promis de rester coûte que coûte avec lui, promesse que je me vois difficilement prononcé étant donné mon goût pour autrui.
Ceci m'amène donc au point suivant. Je reste une fille loyale en dépit de mes airs froids et distants. Lorsque je donne ma parole, je m'y tiens. Je refuse de briser une promesse. C'est d'ailleurs pour ça que j'en fais peu.
Les relations humaines, ça ne me connait pas trop. Cependant, je respecte les autres tant qu'ils n'empiètent pas sur mon territoire, sur ma vie. Je n'aime pas le sang pour le sang, les coups pour les coups. C'est pourquoi je reste souvent en retrait au début, afin d'analyser la situation. Je préfère que ce soit l'adversaire qui engage le combat plutôt que l'inverse. Peut-être pour ma propre conscience morale, me disant que de toutes les façons, je n'avais pas le choix.
Je ne sais pas trop, finalement, si être shinobi est vraiment ma voie. Mais c'était le rêve de papa et je veux le perpétuer.
Mon péché mignon, ce sont les dangos. Et le thé vert. Mais je ne raffole pas des ramens et n'arrive pas à comprendre ceux qui se jettent dessus.

Au début, c'est une enfance sucrée. Naissance normale, dans une maison chaleureuse, entourée d'une famille aimante et heureuse. Je crois presque me rappeler la sortie vers le monde, cette lumière qui m'attendait et m'a tendu la main. L'odeur du sang, du sang maternel. Puis la serviette fraîche d'un médecin qui m'a nettoyée, qui m'a enveloppée tout doucement. Et puis ces mains qui m'ont soulevée, ces bras, qui m'ont réceptionnée. Ce mot, que je ne savais dire mais qui tournait déjà dans ma tête. Maman...
Les berceuses, les câlins. Le mamelon qui se tend vers moi et que j'attrape sans autre forme de procès, bébé affamé que je suis. Et la voix grave, pleine d'amour de cet homme que je regarde et appelle en silence. Papa... Mais ce n'est pas tout. Il y a elle, aussi. Elle a huit ans et elle est fière. Fière de moi. Fière de mes joues rebondies, de mes petits bras potelés. Fière de mes gazouillis et de mon coeur qui bat. Elle s'appelle Hanna. Mais pour moi, elle est juste soeur. Enfance sucrée entourée d'amour et de tendresse.
Je revois encore le rose du cerisier du jardin, lorsqu'il était en fleur. Maman, souvent s'asseyait sous ses imposantes et magnifiques branches. Contre son sein, elle me serrait, enroulée dans une couverture. Et de sa voix suave elle me parlait. Chantonnait doucement. Raconter des histoires. De mes grands yeux de petit être, j'absorbais chaque image qui s'offrait à moi. De mes oreilles, j'enregistrais chaque mot, chaque son. Et je riais.
Enfance tranquille, dans une bulle de savon. On vole, on s'élève, protégé par la fine paroi. Et un jour, un abruti décide d'y mettre son doigt. Le savon se volatilise, la bulle explose. On tombe en chute libre, aspiré toujours plus bas par une spirale sans fin.

Est venu ensuite le temps de l'acide. Mais pas de cet acide qui fait hérisser les poils, réveille et enthousiasme les papilles gustatives, donne l'irrésistible envie d'en reprendre. Non. C'était plutôt l'acide dangereux, qui brûle quand on l'approche trop, qui ronge, qui creuse, qui tue. L'acide dont on ne veut plus entendre parler après l'avoir testé une première fois.
Ma bulle de savon a explosé quand j'avais huit ans. Tout juste huit ans. Je me souviens encore du ciel gris et bas, du vent qui soufflait sur le cerisier dépourvu de fleurs. Automne, cruel automne. La pluie qui s'annonçait alors que maman arpentait le logis, inquiète, agitée. Je revois encore la poupée avec laquelle je m'amusais, assise dans un coin, tandis que je voyais maman tourner comme un ours en cage. Elle répétait toujours la même chose : elle devrait être rentrée, elle devrait être rentrée... Oui elle devrait. Mais elle ne l'était pas. Papa disait qu'il ne fallait pas s'inquiéter. La mission d'Hanna était tout simplement plus longue que prévu. Néanmoins, deux jours après, quelqu'un s'est présenté chez nous. Il était jeune. C'était un ami de ma soeur. Son coéquipier. Je me rappelle son air pâle, creusé, cerné, lèvres tremblantes et yeux hagards. Il n'avait pas dormi depuis longtemps. Et il nous a dit : Hanna a disparu. Mes oreilles entendent encore maman crier des choses incompréhensibles, dire que ce n'était pas vrai, ça ne pouvait pas être vrai et papa, toujours très noble mais dont le dos courbait déjà sous le poids de la nouvelle.
Après ça, plus rien n'a été pareil. Personne n'avait compris ce qui s'était passé, comment ça avait pu... Personne n'avait rien vu. On a attendu. Un signe de vie. Ou un corps. Rien. Maman est devenue dénuée de volonté. Elle mangeait peu, ne chantait plus. Papa passait le plus clair de son temps dehors, à attendre à la porte du village. Attendre un retour qui ne se fera jamais. Délaissée de mes deux parents, je me suis portée seule. J'en ai voulu à Hanna parce que, par son absence, elle n'en était que plus présente, accaparant tout l'espace, tout le temps. Mais en même temps, je pleurais parce que je l'aimais. Hanna a toujours été gentille avec moi, envers moi. Grande soeur responsable, tendre, attentionnée. Elle m'a offert tout ce qu'ensuite je n'ai pas pu offrir aux autres. Par peur peut-être de transmettre cette affection et de la perdre, de perdre la dernière chose d'Hanna qu'il me restait.
Quand mon père s'est lassé, quand il a compris que guettait aux portes n'avancerait à rien, il a annoncé qu'il partait à sa recherche. Je ne sais plus combien de temps s'était écoulé. Juste, il est parti. A enfilé son bandeau, saisi ses armes. Il m'a confié aux bons soins de maman et de mon oncle, le frère de maman, qui s'occupait alors d'elle, étant donné que j'étais trop jeune pour tant de responsabilité.
Il est parti et n'est plus jamais revenu. Evaporé lui aussi. Comme Hanna.
Maman en est presque devenue folle. Malade des semaines et des semaines. Avec pour seul soutien son frère et sa jeune fille qui ne cesse de pleurer.

Adolescence amère. Une mère qui reste alitée la plupart du temps, un oncle qui tente de remplacer un père mais ne pourra jamais totalement se substituer à lui.
Le temps a coulé doucement. Il a caressé nos vie de sa plume ou de sa griffe. Il a essuyé mes larmes, a séché mes yeux, a vidé mon coeur. Il a endurci mon âme, m'a donné des coups pour que toujours, je me relève.
J'ai gardé en moi toute l'affection reçue. La tendresse de ma soeur, l'amour de mon père, les chansons de ma mère. Je les ai gardé au plus profond de mon être me promettant de ne jamais les partager. De peur qu'on me les vole. Alors qu'ils sont tout ce qui me reste. L'unique chose qui demeure d'un passé qui a été beau, sucré.
A mes dix ans, ma mère est tout spécialement sortie de son lit. Elle a revêtu son plus beau kimono. Et m'a remis un sabre, que mon père, passionné par les armes, avait forgé. Je sais qu'il voulait te l'offrir a-t-elle déclaré d'un ton doux et solennel. Elle a souri. Je n'oublierai jamais ça. Un sourire. Si rare. Beau moment à capturer en priant pour qu'il ne s'arrête jamais.
Ensuite, elle est retombée dans sa tristesse, sa mélancolie. Comme si ce sourire, ce kimono, sa position debout, droite et digne, comme si tout ça n'avait jamais existé. Tout est redevenu comme avant. Ou du moins comme avant de l'après déchirure.

Et les années ont avancé, semblables les unes aux autres. Doucement, dans le silence d'une maison privée de rires.

• Âge : 19 ans
• Localisation : sur la Lune je pense...
• Prénom : on va s'en tenir à Sakura
• Nindo : se prendre une baffe et se relever, encore et toujours !
• Passions : écrire, évidemment. Mais aussi lire et dessiner
• Personnage du manga préféré : Temari ou Itachi
• Comment avez vous découvert le forum ? : sur google, mon ami, mon rival, mon ennemi, mon âme soeur, mon...
• Comment trouvez vous le forum ? : eh bien il m'a l'air plutôt chouette
• Que faudrait il changer ? : pour le moment, je vois pas trop ^^
• Autre chose ? : je fais du rp par intermittence depuis quelques années mais je m'y suis vraiment mise il y a un an
• Avez vous lu le règlement ?* : oui.... et.... le.... contexte.... (je pense que ça doit être ça...)