Je pense à ...
Si un mot pouvait définir Amano se serait l'abnégation pour son Kage. C'est sa raison de vivre et il ne pense qu'à ça à chaque combat qu'il mène ou chaque mission qu'il va accomplir.
Néanmoins, en perçant sa carapace de combattant de Kiri, on peut trouver un homme fragile qui demande de l'aide. Attention cependant, qui s'y frotte s'y pique, personne n'a encore réussit à savoir qui il était réellement, pas même ses parents. Son caractère, ses envies profondes, il les garde secrètement au fond de lui et se dit qu'un jour, peut-être, lorsqu'il sera assez fort, il pourra réaliser son rêve et protéger celle ou celui qu'il jugera digne.
En mission, il ne parle que lorsqu'il doit donner des directives ou informer de ce qu'il se passe. En temps normal il n'est pas un grand bavard mais il répond volontiers aux questions qu'on serait amener à lui poser. Il a un sujet où en revanche, il s'épanche facilement : les cerisiers en fleur. C'est une évasion qu'il se permet parfois, rêvant de rester assis au pied de l'un d'eux, écoutant le vent souffler dans les branches et le silence.
Pas homme difficile concernant la nourriture ou les tâches à accomplir, qu'elles soient ingrates ou non, Amano n'a jamais apprit à sourire et lorsqu'il voit ses ennemis le faire, il en perd le contrôle de lui-même la plupart du temps. Personne n'a encore réussit à trouver ce qu'il fallait pour le calmer dans ce genre de situation à par la mort de son ennemi.
Il se dit être une arme qu'on peut utiliser et se demande qui voudra bien l'utiliser a sa juste valeur hormis son Kage.
J'ai vécu...
Il ne garde qu'un maigre souvenir de son enfance et pourtant, c'est par là que tout à commencé, il y a vingt-neuf ans de ça.
Ses parents étaient des simples paysans, ils ne savaient pas se battre, et le père d'Amano était considéré comme un vrai couard. Ca ne les a pas empêché d'avoir deux enfants, deux fils, des jumeaux. Le premier qui vit le jour fut Amano, le second périt quelques secondes après sa naissance mais reçut tout de même le prénom d'Haruno. Ce fut triste et heureux à la fois que les parents du jeune homme l'élevèrent les quelques premières années avec un seul objectif, faire de lui un grand ninja au service du village.
C'était onze ans avant la « brume sanglante ».
Dès que le jeune garçon fut en âge de comprendre, de parler, ses parents le placèrent en formation auprès d'un de leurs amis, un combattant du village. Leur ami le forma, autant qu'il le pouvait en dehors de ses obligations, lui inculquant la volonté de ses parents d'en faire un soldat parfait qui ne se poserait pas de question. Et comme pour sceller ce vœu, ces derniers offrir un pendentif tout particulier à leur enfant. Un médaillon qui, dit-on, ne subirait jamais les effets du temps, et où était gravé un des signes de
l'abnégation, une main soutenant une autre, être toujours là pour soutenir son Kage.
Le Sensei d'Amano lui enseigna l'art du clonage et de la métamorphose. Pour lui c'était des techniques de bases essentielles pour tout bon ninja.
Les années passèrent, Amano grandissait, devenait plus fort au point de pouvoir prétendre au test d'évaluation des Chuunins. Mais quelque chose se produisit avant. Lui ne s'en souciait guère, tout ce qui importait au jeune homme était la réussite. Il devait devenir plus fort, être capable de protéger les intérêts de Kiri. Mais ces intérêts là volèrent en éclat avec la guerre civile. Il avait alors onze ans quand elle éclata. Avec l'accord et le soutien de son Sensei, Amano s’enfuie du village sans trop savoir où il irait. Il mit une année complète, à se cacher, à fuir, et une autre à se former à l'extérieur du village avec son professeur, tout en marchant dans une direction qu'il ne connaissait pas.
Ils allaient droit vers le village organisateur du tournois de sélection des Chuunins et son Sensei en profitait pour peaufiner son entraînement. Ils y parvinrent aux quinze ans du jeune homme. Un test qu'il réussit, mais non sans se trouver des adversaires dignes de lui qu'il aimerait revoir pour une raison ou une autre. Quant à son équipe... à la fin il ne resta que lui.
Sur le chemin du retour, Amano regarda son professeur et lui parla pour la toute première fois.
- Sensei... pourquoi m'avez-vous formé, pourquoi avoir aidé mes bons à rien de parents ?
- Parce que... Parce que ton père n'est pas l'homme qui t'a élevé.Sans mot dire, le jeune Chuunin le regarda de haut en bas. Lui non plus n'est pas son père, physiquement, c'était impossible et pourtant, comment était-il possible qu'il en connaisse autant ? Mais maintenant, il comprenait, c'est vrai, après tout, ses parents étaient brun tous les deux, comment lui avait-il pu naître avec ces cheveux argentés ? Mais alors, qui était son père, et qui était cet homme, son professeur qui semblait en connaître tant sur lui ?
- Tu vois, Amano, ton père était mon ami, nous avons souvent combattu ensemble pour protéger le pays, et c'est au court d'une mission qu'il rencontra ta mère, l'aima, la protégea, l'enfanta et lors d'une autre mission, donna sa vie pour elle et ses enfants. Ta mère trouva un homme qui prendrait soin d'elle et de ses enfants. Elle n'aime pas ton père adoptif, pas de la manière dont elle aima ton père géniteur. Tu es un Yoshitaka, Amano, et pas n'importe lequel.
- Comment ça ?
- Tu es celui qui est né pour servir et protéger Kiri. Accomplit ton devoir et ne pense à rien d'autre. C'est ça être un ninja.
Se renfrognant dans ses pensées, le nouvellement Chuunin occulta cette partie de sa vie et se jura de ne plus poser de questions, de peur d'avoir des révélations qu'il ne désirait pas entendre sur sa vie. Il était une arme, il le savait, il l'acceptait.
Décidé, il cloisonna son esprit involontairement, oubliant jusqu'à la douceur dont faisait encore preuve sa mère de temps à autre quand son père adoptif n'était pas là, oubliant même la douleur qu'il venait de ressentir au plus profond de lui. Marchant dans les pas de son professeur, le jeune ninja lui demanda d'apprendre une technique de Suiton, pour le plus grand bonheur de ce dernier. Ils s'entraînèrent jusqu'à la fin de la « brume sanglante » sans le savoir et rentrèrent une année plus tard. Ils ne trouvèrent plus les parents d'Amano, sans doute mort dans la bataille, les pertes civiles étaient souvent nombreuses.
Alors Ikari devint son seul parent, d'une étrange manière. Il continua sa formation jusqu'à ce que l'élève devienne plus indépendant, plus fort, plus cruel.
Un soir, Ikari trouva Amano agenouillé devant un arbre mort et l'écouta murmurer des mots qu'il ne pourrait jamais oublier.
- Je jure devant la vie et la mort elle-même de toujours servir les intérêts de mon Kage.Et comme pour sceller ses mots, il se trancha la paume de la main et l'appliqua sur le tronc mort devant lui. Un bruit de craquement le fit se retourner et il trouva un homme qu'il ne connaissait pas, avec de long cheveux argentés qui lui souriait tristement. Que faisait cet intrus à l'épier ainsi, un espion, un assassin ? En avait-il après lui, et si oui, pour quelle raison, parce qu'il avait ces cheveux argentés ?
Plantant ses yeux bleus pâles dans les siens, qu'étrangement il avait de la même couleur, il se mit en garde. Sans poser la moindre question, ses pieds glissèrent sur le sol et il s'approcha de cet homme qui le repoussa aisément d'un revers de la main.
- Tu es devenu plus fort...
- Qui êtes-vous ?Sous la question d'Amano, il vit les fils argenté passer devant ses yeux et compris que sa technique s'était stoppée. Alors qu'il allait lui répondre, le jeune ninja bondit sur lui, un kunai à la main et lui dessina un trait de feu sur la joue. Il ne lui laisserait pas le temps, il fallait qu'il le calme, mais, ce qu'il ne savait pas, était que depuis quelques années déjà, l'élève avait surpassé le maître et s'était élevé bien au dessus de ses capacités. Il avait l'esprit pour continuer encore plus haut, malgré son absence de jugement.
Alors que son Sensei allait préparer une technique qu'il ne connaissait pas, Amano l'avait devancé et il venait de l'enfermé dans la prison aqueuse Suiro no jutsu. Et même si ce dernier savait utiliser ou contrer les techniques de Suiton, il n'en restait pas moins qu'il ressentait la puissance du chakra de son disciple. Mais, le plus jeune des deux hommes présents n'en resta pas là et lui montra une technique de son cru. Il s'y était entraîné pendant dix ans, chaque soir et finalement il y était parvenu à maîtriser la technique de Hyoton Sensatsu Suisho. Sitôt, la prison aqueuse perdit en intensité pour se transformer en une multitude de petites aiguilles de glace qui vinrent se ficher dans le corps du ninja qui faisait face à Amano, aux cheveux si semblable à lui qui prirent une teinte rougeoyante.
Dans un hoquet de douleur, les yeux bleus pâles figés dans ceux face à lui, l'aîné des hommes s'écroula en prononçant quelques mots qui effleurèrent l'esprit d'Amano et lui donnèrent une nouvelle fois envie de s'extirper de la vie de tous les jours et d'être un soldat cent pour cent du temps :
tu as bien grandit, mon fils. Un geste, Amano tourna son regard sur l'homme qui venait de le désigner comme étant son fils. Restant quelques secondes à l'observer baignant dans son sang, il remarqua la blancheur de ses cheveux maculés de sang et avant de les clore, observa la couleur de ses yeux. Il y avait bien des similitudes, mais si c'était son père, pourquoi il ne l'avait pas dit avant, et pourtant avait-il répliqué avec les armes, pourquoi avait-il montré cet air inquiétant, et ce sourire, ça l’irritait au plus haut point.
Il avait apprit au court de ses années que son père n'était pas le sien, que c'était un père de substitution et maintenant, que l'homme qu'il venait de tuer serait son père. Et d'ailleurs, où était son professeur, et puis cette voix, elle lui rappelait celle de son Sensei.
Inspirant lentement, Amano fit craquer son cou puis passa une main derrière sa nuque pour se détendre. Il était temps pour lui de se consacrer entièrement à son but, celui d'être le ninja le plus puissant qui soit et protéger coûte que coûte la vie du Mizukage. Il avait suivit les désire de sa famille et sans le savoir, ceux de son père.
Mais au fond de lui, une question le taraudait, une question qu'il n'avait pas le droit de se poser : qui était-il réellement ?
Sans la laisser flotter en lui plus longtemps, il se rappela son but. Il était une arme, il était l'arme de Kiri, l'arme de ceux plus haut gradé que lui. Il n'était pas bon professeur, mais à défaut, il était bon combattant et dévoué à la cause. Peu lui importait qui régnait, il le servirait et donnerait son corps pour le protéger si besoin est.