Mes yeux en sang (n°3)

Vilaine faute. Très vilaine ! Celle-ci ne manque pas de mine et je la vois aussi souvent que je voyais vos «je suis sensé». Alors on s’empresse de corriger ça ensemble, bande de bouquetins mal bescherellisés !


Non. Nous n’allons pas parler de ce métal noble que vous rêvez tous de trouver dans votre jardin. On va s’en prendre aujourd’hui à ses cousins lointains, à ses homonymes pour être exact. L’un est son homographe (ils s’écrivent de la même manière), l’autre n’est que son homophone (ils se prononcent de la même manière). Alors que la caillasse dorée qui a un cours en bourse vient du latin aurum, l’étymologie des mots qui vont nous intéresser est un peu plus débattue. Notamment pour «hors», pour lequel on hésite entre une abréviation de «en dehors» et l’héritage de la forme latine fors (qui signifie «excepté»). Mais là n’est pas la question : ils sont jolis ces petits mots, mais comment je fais pour les différencier avec mon crâne d’oeuf et mon QI négatif ?

C’est bien simple : «or» est une conjonction de coordination, à savoir un mot qui relie deux propositions de même nature. Mais si, rappelez-vous : mais ou et donc or ni car ? Généralement, on l’utilise pour lier deux phrases entre elles ou impliquer une relation de causalité.
ex : Je n’ai pas de temps cet après-midi. Or, j’ai quand même validé vos maudites techniques.
«or» est aussi utilisé pour créer un syllogisme (un raisonnement en deux propositions qui aboutit à une conclusion), qui peut vite devenir un sophisme (un raisonnement fallacieux malgré son apparence rigoureuse) si vous avez un pois chiche à la place du cerveau.
ex : Sora est un Uchiha. Or Sora est grosbill, donc les Uchiha sont grosbills.
Alors, syllogisme ou sophisme ? Ça vous embouche un coin, hein ? Hem, qu’est-ce que je raconte, moi ? Je m’égare aujourd’hui !

Revenons à nos moutons. Ou plutôt à notre homophone : «hors» est une préposition qui marque l’exclusion. Vous l’aurez compris (ou pas d’ailleurs), si «or» sert à relier, et a donc une forme d’indépendance (grand bien lui fasse), «hors» ne peut se trimballer seul. On est forcément en dehors de quelque chose. On est pas juste en dehors. Si vous avez un doute, remplacez donc par «en dehors».
ex : «Hors de mon aéronef !» cria Ashiro d’un air sénile. Le vioc aurait très bien pu dire «En dehors de mon aéronef !»
Si c’est dans l’autre sens que vous hésitez, replacez «en dehors» dans un syllogisme. Croyez-moi, ça vous passera l’envie d’écrire des âneries.
ex : Sora est un Uchiha. En dehors Sora est grosbill… quoi quoi quoi ? Vous voyez bien que ça marche pas.

Et c’est déjà fini ! Shinki et Dorumo, je vous vois, vous savez ? Réveillez-vous, le cours est terminé ! Et on se revoit dans deux semaines pour le suivant. Tchos les nullos.

Yumi

Yumi Esuki a écrit:

Et c’est déjà fini ! Shinki et Dorumo, je vous vois, vous savez ? Réveillez-vous, le cours est terminé ! Et on se revoit dans deux semaines pour le suivant. Tchos les nullos.