Présentation - Arya "Nami" Kyuso.

La mer grondait ce jour-là et aucun rayon de soleil ne parvenait sur le village caché de la brume. Les oiseaux restaient indétectables et la vie semblait silencieuse. Le bonheur avait sans doute quitté ce monde cette journée. Nous étions tous alignés, aucun ne manquait à l'appel. Notre sabre à la ceinture ainsi qu'une soumission sans merci montrait que nous allions potentiellement quitter le port. Une attente fort silencieuse, mais qui valait largement la peine. Notre ordre de mission était simple : nous devions retrouver le destin tragique de plusieurs pirogues ayant sombré dans cette vaste immensité d'eau. Un sentiment d'adrénaline nous envahissait tous. Qui serait donc notre capitaine ? Les paris étaient lancés et pour ma part, j'avais misé sur Arya, une pirate bien audacieuse que l'on craignait tous. Certains de mes compagnons n'avaient jamais entendu parler d'elle et ne s'en souciaient guère. Un vent glacial venait se joindre à nous et une large odeur de parfum imbibait nos narines. Des bruits de bottines se rapprochaient petit à petit, la tension devenait insoutenable. Nous pliâmes instantanément le genou quand notre chef paru. L'on pouvait alors observer une splendide paire de chaussure à boucles noires, parfaitement cirées.  

Sur le coup, je ne fus guère surpris de l'arrivée d'Arya. Je levais légèrement les yeux sans me faire prendre. En effet, si jamais le capitaine s'en apercevait sans qu'il m'en donne l'ordre, je pouvais dire adieu à mon poste et à mon salaire. Les cuisses de la jeune femme était ravissantes, droites et sans aucun défauts. De légers frissons semblaient apparaître au fil de temps. Un de mes camarade n'avait jamais eu affaire à cette déesse. Il ricanait comme un abrutit en murmurant quelques mots Une femme ? C'est une blague... Arya l'avait parfaitement entendu, mais n'exposa aucune réaction. Jusqu'au moment où par sa démarche gracieuse, elle s'avança prêt du pauvre homme. D'un simple battement de pied, elle ordonna au matelot de se lever. Après exécution, l'on pouvait entendre le cris ardent du garçon. Nous étions tous tétanisés en cet instant et moi seul eu le courage de regarder la scène. D'une simple poignée de main, elle faisait décoller du sol notre ami et le fusillait de son regard belliqueux. Arya rapprocha amèrement sa bouche vers l'oreille du malheureux et lui murmura quelques mots qui resteront pour nous un mystère. Ce que nous savions, c'était qu'il ne fallait jamais chercher querelle à ce démon. Le matelot gisait en pleurs par terre, agrippant d'une main leste la bottine du capitaine, la suppliant de lui pardonner son acte déplacé. Par chance, celle-ci non rancunière accepta, mais en aucun cas elle ne portait cet homme dans son cœur.

_ Debout, matelots !

Sans attendre une seconde de plus, toute la troupe se mit en œuvre. Bombant de torse face à cette beauté sans merci. Je pouvais à nouveaux observer les traits de mon supérieur. Son corset faisait remonter sa forte poitrine et son chemisier bleuté était en parfaite harmonie avec son teint livide. Le peu de mascara faisait ressortir ses pupilles vertes qui pouvaient percer le cœur d'un homme. De plus, elle possédait une large ceinture où était rangée son fourreau contenant son sabre si resplendissant. Le manche était d'or pur. Ses cheveux roux qui défilaient le long de son visage ne laissaient sans doute aucune chance à un homme de résister à son charme. Le médaillon qu'elle portait contenait sûrement une pierre bien rare. Son âge serait approximativement de 27 ans. Arya circulait dans nos rangs, regardant chacun de nous, scrutant nos moindres défauts. Puis d'un geste louable, elle nous ordonna de rejoindre le navire. L'ancre était enfin levée, le voyage allait commencé.

_ En avant, rats des mers !

L'odeur marin, la plus belle chose que les dieux avaient inventés en cette Terre. Un sentiment d'adrénaline et d'aventure imbibait nos coeurs de marins. En cette aride matinée, nous allions partir pour une mission pleine de rebondissements. Toujours sous les ordres de la belle Arya Kyuso, nous rentrâmes dans le l'embarcation : un navire majestueux, spacieux et splendide à la fois. Rien ne pouvait gâcher ce voyage. J'avais déjà eu affaire à ce capitaine là, sous ses airs de pirate ténébreux se cachait en réalité une femme respirant la joie de vivre. Une fois à bord du galion, la corsaire ordonna de déplier les voiles et de mettre le cap au nord. Beaucoup de naufrages avaient eu lieu sur notre destination, mais après tout, c'était notre devoir de comprendre pourquoi. Arya était à la barre et chacun de nous était à son poste. La cuisine était le meilleur endroit pour moi, j'avais fait de cette passion mon métier ; j'en étais rudement fière. Les vagues commençaient à être de plus en plus violente et la pluie était de trop. J'entendais l'équipage frémir et quelques-uns commençaient à se plaindre. À ma grande surprise, notre chef nous convia à tous de le rejoindre sur le pont.  

Le clair de lune avait paru et une nouvelle fois nous étions en ligne, droit et sans expression, le regard perdu dans le vide. Arya passait dans nos rangs et je pouvais cette fois analyser son comportement. Sa voix forte et porteuse disait qu'elle ne voulait pas de fillette dans ce navire. D'après celle-ci, le coeur d'un pirate était plus solide de la roche ainsi que loyal et serviable, ne discutant jamais les ordres. Ce qui était sûr, c'était que la jeune femme savait s'exprimer, elle avait un sens inégalé pour convaincre son auditoire. Son regard changea tout à coup, elle se mit à arracher la lunette de la main d'un pauvre homme, regardant attentivement un endroit précis. Tous les regards étaient posés sur elle, qu'est-ce que cela signifiait ? Arya se mit à hurler de terreur : un navire ennemi était à l'horizon, sans doute une bande de pirates déserteurs, pillant et assassinant tout sur leur passage. En alerte, notre capitaine fit sonner la cloche et d'un instant à l'autre, chacun regagnait son poste. Avec une conduite prodigieuse, Arya mit le navire à l'abri de tout regard, mais cela allait-il suffire ?

La nuit était noire, obscure et impénétrable. Le galion ennemi trempait à une centaine de mètres de notre navire. Nous étions invisibles à notre adversaire, dissimulés dans une petite crique. Soudain le signal retentit. Tout notre équipage passa à l'attaque : l'on envoya une pluie de flèches ardentes. La demoiselle ramena notre pavillon contre celui de nos assaillants. Les cordes étaient prêtes, elle avait donc tout prévu. Le sabre à la main, nous sautâmes tel des chiens enragés sur nos opposants. Le sang coulait à flot et grâce à l'effet de surprise, nous remportions la victoire haut la main en plus des quelques prisonniers que nous avions réussi à capturer. C'était la fête sur le navire, j'avais préparé un énorme banquet pour fêter notre réussite. Il y avait de la musique, des chants de pirate et de la danse. Arya s'était lâchée ce soir là, elle tangua avec plusieurs d'entre nous, elle finissait même la soirée avec un homme dans ses quartiers. L'alcool avait probablement fait son effet, certes, mais cette femme, lorsque vous la côtoyez est un ange tombé du ciel. Il suffisait simplement de mettre de l'animation pour que celle-ci dévoilait son véritable visage.

Aux aurores, Arya passa à l'interrogatoire des antagonistes récemment capturés. Elle les torturait autant physiquement que psychologiquement. Cette femme rentrait dans leur tête et obtenait tout ce qu'elle voulait d'eux. Ce fut un miracle car les prisonniers avouèrent qu'ils étaient coupables du massacre envers les pêcheurs. Un d'eux, se venta devant notre capitaine, il disait qu'une femme n'avait pas sa place dans la marine. Sans une moindre hésitation, elle dégaina son sabre du fourreau pour le planter dans le ventre du garçon. Tous ses intestins tombèrent à terre, il hurlait de douleur, mais il était déjà mort. D'un simple mouvement de bras, elle fit passer son corps par-dessus bord. Arya nous regardait tous avec un sourire narquois.

_ Il a essayé de m'attaquer, vous êtes témoins ?

Nous acquiescions tous dans la plus grande crainte de subir le même supplice. Le voyage de retour était froid, aucun des matelots ne prenaient la parole. L'acte de la jeune femme avait bouleversé les esprits. La mission était un franc succès.

An 102.

Les rayons du soleil traversaient les rideaux de soie qui couvraient la chambre de la jeune fille. Ce jour là n'était pas n'importe lequel : l'examen pour devenir aspirant ninja avait lieu. Le stress était omniprésent chez la petite rousse, mais elle était confiante. D'ailleurs, ce n'était pas la peur qui la réveilla, mais bien la faim. Sa mère en cette occasion avait préparé un immense petit déjeuner. Toute la table était remplie de nourriture diverse et variée. Comme une morfale, Arya se jeta sur la boustifaille. Son père quant à lui, était au prêt de la cheminée lisant les nouvelles du pays. Il travaillait en tant que marin et il avait pris quelques jours de congé pour se consacrer à son tendre enfant. Le repas était enfin terminé pour Arya, il était temps pour elle d'aller se préparer. Courant dans sa chambre comme une folle, elle chercha la plus belle tenue possible et la trouva au bout de quelques minutes. La fillette se dirigea par la suite à la salle de bain, coiffant sa magnifique tignasse rousse. Elle était fin prête. La gamine ne voulait aucunement y aller seule et son père dut l'accompagner. Les deux protagonistes marchaient dans les rues de Kiri, un village humide et froid.

Arya ne pouvait désormais plus reculer. Après avoir embrassé son vieux père, elle rentra dans le bâtiment où d'autres élèves attendaient également leurs auditions. À chaque enfant qui sortait de la salle, le professeur en appelait un autre et ainsi de suite. La fillette ne savait nullement pourquoi, mais elle sentait que son tour approchait à grand pas. Celle-ci se tirait les cheveux pour oublier le stress qui prenait possession de son corps. Soudain, le nom de la jeune fille paru et sur un immense courage, elle s'avança dans la salle lugubre. Trois hommes assis derrière un bureau firent frémir la fillette. Avec une voix plutôt faible, ils lui posèrent quelques questions sur sa vie et sa famille ; étrange examen pour le coup. L'évaluation se termina sur une démonstration d'un bunshin no jutsu, rien de plus. Arya fut admise en tant que Genin de Kiri, mais toutes ses questions sur la façon dont ils vivaient elle et sa famille l'intriguait fortement. En réalité, c'était la guerre civile depuis maintenant 3 ans. Son père n'était pas qu'un simple marin, mais bien un pirate et un pilleur. C'était pour cette raison qu'ils vivaient si paisiblement, l'argent faisait leur bonheur.

An 109.

La guerre civile avait pris fin, un accord commun entre kumojins et kirijins avait eu lieu. Les réfugiés survivants partirent et s'éparpillèrent à travers le monde. Néanmoins, avec l'enchainement de systèmes défaillants, le village n'avait pas retrouvé sa prospérité. Des conflits éclataient les quartiers de Kiri et parfois le sang coulait à flot. Ce fut dans cette période que la mère d'Arya fut violée et tuée alors qu'elle portait un enfant. Quant à la fillette, elle était devenue Chuunin et ne put se remettre de la mort de sa génitrice. Elle en portera les séquelles psychologiques jusqu'à sa mort. Pendant presque un an, elle traqua les meurtriers à ne plus en dormir. Une fois retrouvé, Arya s'appropria leurs vies avec souffrance et mépris. Cette vengeance était simplement personnelle. Son père avait sombré dans l'alcool à la mort de son épouse. Jamais il ne s'en était remis et c'était sa fille qui s'occupait à présent de lui. L'enfance d'Arya n'était pas joyeuse, elle fut atroce et rempli de remords.

An 116.

L'enfant connu autre fois était devenu une femme maintenant âgée de 25 ans. Le gouvernement avait mis en place un régime totalitaire avec en son centre Aizen Samidare. Arya ne s'intéressait guère à la politique, mais pour le coup ce personnage l'intriguait. Dès lors que la loi concernant la piraterie avait été annoncé, ce fut la panique pour la jeune femme. Son père avait reprit du service récemment et il risquait gros. En effet, ce nouvelle ordre disait que tout pirate devait être traqué et tué sans supplice. Elle-même était en danger. Une course contre-la-montre c'était installé en une fraction de seconde. Il fallait fuir, le plus vite possible. La belle rousse avait emporté l'essentiel pour vivre. Elle et son père avait retrouvés leurs compagnons, ils formèrent groupe composé environ d'une vingtaine de personnes. Ils embarquèrent sur un navire pour s'exiler loin du village. Ils avaient mis le cap sur une petite île, plusieurs groupes de pirate avaient rejoint ce bastion. Une nouvelle vie commençait. La pêche était la source d'alimentation de ces individus et Arya développa un don pour ce métier ; elle avait une patience hors du commun. Hélas, de nombreuses maladies firent leurs apparitions, pour cause : le manque de certaines protéines. La rouquine prit donc la décision de mettre en place plusieurs groupes de marins : des pêcheurs, des protecteurs et des ravitailleurs. Chacun avait une mission bien exacte. La jeune femme avait imposé de très bonnes idées, ce qui lui valu une renommée dans la piraterie.

La disparition soudaine du Hachidaime Mizukage fut un soulagement énorme pour le petit groupe. Lors de leur retour, l'ambiance était au rendez-vous. La première chose que la jeune femme décida de faire, c'était d'aller sur la tombe de sa mère accompagnée de son tendre père. Arya avait acheté un bouquet de fleurs chez un pauvre marchand, celui-ci restait néanmoins agréable à regarder. Elle admirait sa mère au plus haut point, c'était une femme qui respirait la joie et la bonne humeur. En réalité, avoir enlevé la vie aux meurtriers n'avait rien provoqué dans le coeur d'Arya. Un jour peut-être, elle fera son deuil... Après cet instant de recueillement, le binôme se dirigea dans un restaurant. Cela faisait un bon moment que père et fille ne s'étaient pas retrouvés tête-à-tête. Pour fêter ça, ils commandèrent une énorme entrecôte accompagné de patates sautées. Arya n'avait aucune idée du futur qui allait suivre.