Voyage autour du monde

Cela faisait maintenant quelques jours que Kiriha marchait dans le désert. Comme elle s’en doutait, le climat du pays du Vent était très aride. Afin de se protéger du Soleil, la jeune fille portait un chapeau de paille qui lui avait été gentiment offert par un marchand de Tori no kuni.  Non pas que Kiriha craignait les rayons du Soleil mais elle ne voulait pas arriver à Suna toute cramoisie. Au fur et à mesure de son avancée, la jeune fille se disait qu’elle ne dirait pas non à l’air frais des montagnes d’Iwa. Cependant, elle était impatiente à l’idée d’arriver à un village qui n’était pas le sien. Elle s’arrêtait par moments pour admirer le paysage que la nature avait façonné à travers les âges. Le désert semblait s’étendre à l’infini et un frisson parcourut l’échine de la jeune fille, provoqué sûrement par l’admiration qu’elle portait à la nature.

Comme le Soleil baissait à l’horizon, Kiriha alla s’installer près d’une dune. Elle sortit un sac de couchage pliable de son sac à dos et le déroula à même le sol. Après tout, Kiriha n’avait jamais connu le confort étant donné qu’elle avait fui le domaine familial alors qu’elle n’était encore qu’une enfant. Certains souvenirs resurgirent mais elle les chassa aussitôt puis s’endormit presque directement non sans avoir eu une pensée envers son arrière-grand-père qui devait sûrement se faire du souci pour elle.

Le lendemain matin, Kiriha se réveilla de bonne heure pour continuer sa marche à travers le désert. Afin de mieux repérer les alentours, elle gravit une des dunes et jeta son regard vers l’horizon. D’après la carte, une oasis devait se trouver dans les environs. Elle continua donc plein sud et remarqua que certains oiseaux étaient en train de voleter dans le ciel.

- C’est sûrement ça, se dit la jeune fille

Ryouma avait parlé de ces oasis à Kiriha. Elles étaient parsemées à travers le pays du Vent afin de servir de relais aux marchands et aux caravaniers qui parcouraient le monde. Ils y trouvaient de quoi se désaltérer et de se restaurer. En l’occurrence, Kiriha put remplir sa gourde d’eau et cueillir quelques fruits. Si elle savait que cette oasis était aussi proche, elle aurait très certainement passé la nuit ici plutôt qu’entre deux dunes de sable. De plus, ses vêtements étaient remplis de sable et elle n’aurait certainement pas dit non à une bonne douche. Malheureusement, Kiriha dut faire avec ce qu’elle avait sous la main. Elle commença donc à se dévêtir et entra dans l’eau que les nappes phréatiques avaient bien voulu faire resurgir. La sensation de l’eau sur son corps lui fit le plus grand bien, elle qui n’avait pas pris de bain depuis qu’elle avait quitté le pays des oiseaux. Elle termina sa toilette, se rhabilla et alla s’asseoir dos à un arbre, les mains derrière la tête. Jusqu’à maintenant, son périple se fit sans embûches et Kiriha espérait qu’il en soit ainsi tout au long de celui-ci.

Le silence ainsi que la légère brise qui traversait ses vêtements faisaient ressentir à Kiriha une sensation de bien-être qui lui parcourait tout le corps. Son voyage venait à peine de commencer qu’elle l’appréciait déjà. Elle ferma ses paupières et s’endormit jusqu’au lendemain matin où elle put reprendre sa route en direction de Suna. La route était encore longue mais la jeune Iwajin ne désespéra pas. Les longs et rudes entraînements que son arrière-grand-père lui avait fait subir jusqu’à maintenant avaient sculpté son corps de telle manière qu’ils lui permettaient de marcher pendant plusieurs heures sans se fatiguer. D’un pas sûr, Kiriha continua son avancée vers sa première grande étape : le village caché de Suna.

- Préparez-vous, chers Sunajins, Kiriha approche ! Dit-elle fièrement en tendant le poing vers le ciel.