C'est par une belle journée ensoleillée que je me réveillais à une heure tardive. J'avais ma matinée de libre et j'en profitais pour me reposer dans mon appartement que j'avais durement gagné. Je ne savais pas trop de quoi allait être fait ce jour, mais j'allais prendre mon temps jusqu'à 15h. En effet, dans le milieu d'après-midi, j'avais une réunion pour savoir les différentes missions à terminer. Les juunin et les anbu de Konoha seraient rassemblés pour se voir déléguer les tâches à accomplir suivant les prouesses de chacun ainsi que les équipes déjà formé. C'était souvent comme ça que les choses se passaient lorsque nous étions dans la même pièce.
J'étais habillé de ma veste blanche à fourrure, car en vu la température extérieure, il ne devait pas faire très chaud. En dessous, mon t-shirt noir à rayure blanche dans le bas et mon pantalon toujours aussi clair que la neige des sommets enneigés. Sortant enfin de mon antre nocturne, la fraîcheur me piqua le visage, si bien qu'un petit tressaillement me prit le dos. Ce n'était qu'une pure sensation, le froid ne m'atteignait pas et c'était normal en vue de mes capacités. La glace était partie prenante de mon être. Les gens vaquaient à leurs occupations, pour la plupart rentrant chez eux. Une sonnerie retenti non loin de moi et je m’apercevais qu'il était 13h passés. Effectivement, les habitants devaient rentrer pour aller manger, chose que moi-même j'aurais dû faire, mais venant à peine de sortir, je décidais de manger aux restaurants. Cela faisait un moment que je n'avais pas mangé de ramen.
***
J'avais pris mon temps et ce repas était délicieux. Partant en laissant l'argent de la note sur la table, le patron n'aurait qu'à le récupérer. Je regardais l'heure avant de sortir et il me restait encore une demi-heure à m'occuper. Je visitais les magasins qui proposaient des sujets de multiples formes, représentant des animaux ou de petites maisonnettes. D'autres vendaient des armes pour décorer leurs intérieurs ou même pour se défendre en cas d'intrusion d'ennemi dans notre village. Je n'aimais pas ces marchands, ils avaient tendance à dramatiser et prôner la peur pour vendre, nous avions un système de protection très efficace et les seules fois qu'il avait été bafoué était dû à des hommes d'une puissance défiant les lois naturelles, des hommes d'un autre temps.
L'heure était presque arrivée et j'entrais dans la salle de réunion. Nous étions peu nombreux étant donné qu'en ce moment certain shinobi du village étaient occupés dans d'autres missions. Le représentant du Hokage prit la parole.
- Bien, nous sommes tous là et à l'heure. C'est bien. Bonjour à tous, nous n'allons pas traîner et aller à l'essentiel. Nous avons quelques missions assez urgentes qui sont arrivées. Donc les chefs d'équipe juunin, vous avez une mission d'escorte, une autre de sécurisation d'un chantier et la dernière est de retrouver une pierre mémorial qui a été volé dans un petit village à côté. Je vous donne les papiers et choisir entre vous. Vous êtes les seuls à connaître aux mieux les capacités de vos jeunes disciples et de choisir grâce à cela. Vous pouvez disposer.
Les trois hommes s'en allèrent par la porte, chacun en regardant le papier de l'autre. Il ne nous regardait pas, malgré que nous étions du même village, les juunin et les anbu évoluions dans des sphères différentes. Cela ne nous empêchait pas de nous côtoyer pour autant. Le représentant se redressa avant de reprendre là ou il s'était arrêté.
- Vous êtes deux seulement, je n'ai pas grand chose comme mission à vous attribuer. Une est important et périlleuse, l'autre est une mission d'infiltration et de recherche de donner.
J’espérais silencieusement pouvoir avoir la mission périlleuse, ce serait plus gratifiant qu'une simple infiltration, mais ces dernières seraient assignées à celui qui à les compétences techniques adéquates pour cela. Sans dire un mot de plus, l'homme nous faisant face nous tendait nos parchemins respectifs et nous demanda de bien vouloir agir au plus vite. Dans son langage, cela voulait dire que nous pouvions prendre congé rapidement. À mon grand regret, je m'apercevais en ouvrant le rouleau que j'avais eu la mauvaise mission. Sans conviction, je mettais mis à lire et il me fallait trouver un gang qui avait tendance à semer la zizanie dans un village proche du nôtre et rechercher les soutiens qu'il pouvait avoir étant donné leur rapide expansion. Quels alliés avait-il ? Et quel était le soutien de ce gang ? Rien de trépidant, mais au moins cela me permettrait de m'entraîner à la discrétion.
De retour dans mon antre, les affaires que je portais d'un blanc de neige étaient peu propices à une mission telle que celle-ci. Un ensemble noir serait le bienvenu pour m'aider à la réaliser et un foulard vert foncé pour me cacher une bonne partie du visage. Il y avait quelque chose d'ironique dans cette situation, je n'étais pas du tout un ninja senseur ni même un expert en infiltration, mais malgré ça, on me donnait exactement ce pourquoi je n'avais que très peu d'expérience. Heureusement que pendant mon apprentissage, mon sensei m'a apprit quelques astuces et certaines bases. Le ciel s'était un peu couvert et la luminosité avait diminué. Sans attendre plus longtemps, je m'en allais de Konoha en vue de réaliser les inscriptions du parchemin.
Effectivement, c'était un hameau avec peu d'habitants, une cible facile pour un gang un peu violent et leur permettrait de prendre le contrôle de ce lieu. Il n'en était hors de question, si ces bandits s'appropriaient un village, le problème pourrait devenir plus grave qu'il ne l'est déjà. La nuit s'emparait de l'endroit, ce ne serait pas ce soir que j'aurais une quelconque information. Au lieu de les chercher et de risquer de les ratés, je savais par la missive qu'ils allaient venir à un moment ou à un autre, il me suffisait simplement d'attendre. Du haut de mon arbre, je mettais placé pour m'endormir tout en ayant les habitations face à moi puis peu à peu, le sommeil m'emporta.
Je fus réveillé en sursaut presque à me faire tomber de ma branche, des cris provenant du village se faisaient entendre. Les torches éclairaient les ruelles, les gens se faisaient pousser et frapper, malgré ce spectacle, je devais rester en place. Si je me faisais repérer, la mission serait un échec. C'était inenvisageable. Ce fut après une bonne heure que les bandits s'en allèrent et c'était là ma chance de trouver leur planque. De loin et grâce à leurs torches encore allumés, il était d'une simplicité de suivre leurs mouvements à distance sans avoir à s'approcher. Un immense arbre se dressait et par une petite ouverture, les hommes s'y engouffraient. Ainsi donc c'était ici qu'était leur cache Il fallait avouer que cette planque était remarquable, à la fois à peine visible et à la vue de tous. J'entreprenais de monter à cette énorme masse de bois afin de trouver une entrée autre que celle découverte juste avant. Celle-ci devait être gardée et ça me bloquait l'accès. Une petite ouverture suffisamment large pour m'y engouffrer se trouvait être la meilleure solution pour voir l'intérieur et ainsi espionner. C'est en rampant que j'arrivais au bout de ce tunnel quelque peu spécial et je m’aperçus que je me trouvais au-dessus de tout le camp. Le meilleur point d'observation qui peut exister à mon sens. Ils étaient tous excités en bas, probablement par ce nouveau pillage qu'ils venaient de faire. Le restant de la nuit allait être long caché dans ce couloir inconfortable. J'observais les allées et venus des bandits, la marche de ceux qui étaient de garde, certains allaient ce coucher tandis que d'autre buvaient jusqu'à plus soif. Ce ne serait pas ce soir que je pourrais faire la moindre recherche.
Le jour se levait réveillant les individus qui se trouvaient plus bas. Tous connaissaient leur tâche de la journée, cela se voyait. Très peu de mots échangés, des pas pesants et des humeurs toutes plus massacrantes les unes que les autres, sans compter l'alcool de la veille qui n'arrangeait pas les choses. De ma planque, je pouvais voir tout les allés et retours de ces hommes, et même commencer à reconnaître qui était le supérieur de qui, même le chef. Principalement, j'attendais de voir si une personne étrangère à ce groupe allait se montrer, savoir qui les aidait si tenter que ce soit le cas. La fin de journée tombait, rien d'anormal n'était à signaler, je devais donc me charger de trouver des informations cette nuit dans la discrétion la plus totale.
Dans la pénombre, tous les membres du gang dormaient et je dois avouer que je les enviaient. J'étais fatigué et avais mal dans tous les muscles du corps à être resté dans la position allongée de ma cachette. Malgré cela, je sautais au milieu de tout le monde et c'est sans un bruit que je retombais. Après le nombre d'heures passées à épier les moindres faits et gestes de tout ce monde, la tente du chef ne m'était pas inconnue. En entrant l'homme dormait, des tonnes de papiers sur ce qui semblaient être un bureau. Je recherchais d'abord sur la table en bois les différentes notes, papier et mot en les poussant tour à tour, mais rien n'était suspect. Des petites armoires entouraient la toile tendue et l'une d'elles interpella mon regard. Aucune n'avait de verrous sauf une et la clé se trouvait forcément avec le chef. Je m'approchais dans un silence de mort, observant ou pouvait se cacher le bout de métal ouvrant le tiroir sécurisé, et là, sous mes yeux, la clé se trouvait autour du cou. Évidemment pour l'attraper, je recherchais la facilité. Plutôt que la lui retirer, autant couper le fil. Celle-ci en ma possession, je fouillais absolument tout ce que je pouvais, des boites aux enveloppes afin de trouver quelque chose qui ferait bien mon affaire. Je perdais espoir quand tout à coup, une cartographie du pays du feu se retrouvait parmi le reste. C'est en m'en saisissant que je m'aperçus que différents endroits sur cette carte étaient marqués d'un point rouge avec le nom d'un homme. Des endroits en pleine forêt ? Ce ne pouvait être que d'autres hommes de leurs bandes ou des alliés. Je la cachais dans mon haut tandis que je scrutais le restant des papiers que je n'avais pas encore regardés. Une enveloppe était là, cacheté par de la cire sans emblème ni signature quelconque. Absolument rien n'avait de cire pour sceller un courrier dans tout ce tiroir, mais celui-là devait être important.
L'homme commençait à se réveiller, il était beaucoup plus mouvementé qu'au début de mes recherches. Je ne devais pas me faire voir, je pris l'enveloppe en question. Rapidement et sans bruit, je refermais le tiroir tout en le fermant à clé et d'un geste rapide, la mis à côté de l'oreiller. Je voulais lui faire croire que la corde la tenant s'était rompue dans la nuit. Je disparaissais de l'endroit en paille, remontais vite dans mon couloir de bois m'ayant accueilli pendant des heures durant et m'éclipsa rapidement des lieux et de la zone. Une autre journée se levait et au loin, je voyais les visages des anciens Kage m'indiquant que ma mission se terminerait d'ici peu.
Les gens ne se souciaient guère de savoir ce qu'il m'étais arrivé, ni même pourquoi cela faisait presque deux jours que j'étais parti. C'était d'une normalité en même temps... Les couloirs du bâtiment administratif de Konoha se ressemblaient et un à un, les escaliers et les étages défilaient, si bien que je me retrouvais rapidement devant la porte du Hokage. Un garde devant la porte, je le saluais et lui confiai une missive contenant la carte des postes des bandits et cette mystérieuse enveloppe.
Je pouvais désormais retourner à mes occupations, mais surtout dormir. J'étais content de moi, pour une mission d'infiltration, tout c'était bien passé, je n'avais pas eu de jutsu à utiliser et ma discrétion s'était accentué par rapport au temps où je m’entraînais avec mon sensei.