Debout devant la grande fenêtre de son bureau fraîchement construit, il regardait, les bras dans le dos, le village s'éveiller devant lui. Les bâtiments montaient lentement, mais sûrement, des milliers de gens travaillant chaque jour, donnant tout leur coeur et leurs trippes à ce village qu'il aimait tant. Ils avaient pleurés, oui, mais ils avaient aussi une fierté. Ces hommes, ces femmes et même ces enfants donnaient tout ce qu'ils pouvaient pour reconstruire le plus rapidement possible ce village qu'ils avaient tant aimés et qu'ils aimeraient encore plus. L'attaque avait été surnaturelle, mortelle pour bien des gens, mais pourtant ils relevaient la tête. Certains essuyaient encore des larmes, quelques fois, ayant perdu des parents proches, mais personne n'oubliait la force de leur propre volonté, leur volonté du feu.
Cela faisait déjà plusieurs mois que l'attaque s'était déroulée. Le village, presque tout rasé, faisait maintenant plusieurs kilomètres. Plusieurs shinobis avaient mis la main à la pâte, et aucun autre village ne les avait attaqué ou tenté quoi que ce soit contre eux. L'effronterie était déjà assez énorme. L'humiliation déjà assez grande pour ce village qui avait vu plusieurs milliers de ses citoyens mourir ce fameux soir.
Atsui Shisei avait détourné la tête quand on avait toqué à sa porte. Perdu dans ses pensées, il en avait oublié la notion du temps. Il fit quelques pas vers son bureau et intima la personne à la porte d'entrée. Là, se tenait une jeune femme, nouvellement employée pour l'aider dans sa besogne. Elle lui fit un petit sourire et s'inclina avant d'ajouter:
- Kyûdaime-sama, Nasuko Fukuda, du corps des douze ninjas gardiens, vient tout juste d'arriver. Sur votre ordre, j'ai envoyé quelqu'un le quérir. Il ne devrait plus tarder.
Kyûdaime lui fit un léger signe de tête pour à la fois lui sommer de s'en aller et lui dire qu'il avait comprit. Il soupira quelque peu et s'assit sur sa grande chaise devant son bureau. Devant lui ce trouvait, encore, des centaines, peut-être des milliers de documents qu'il devait remplir. Il attrapa sa tête de ses mains et soupira longuement avant de cligner des yeux quelques fois et de finalement se mettre au travail.