Le Sommet de la jeunesse Kirijin première édition

Un déjeuner d'affaires

Un nouveau matin se levait en cette saison. Le village, toujours béni par les larmes des dieux. Ils apportaient leur assistance aux pauvres mortels afin que ceux-ci réalisaient l'ingéniosité et la technologie qui leur était propre avant que leur monde disparaisse dans les limbes du Chaos universel. Nos vies étaient brèves, pour certains plus que d'autres.

En cette matinée, assis sur le bord de la fenêtre, je détaillais cette situation dans un état spirituel. Tellement de projets qui pouvaient rester inachevés à tout moment, le fil de la réalité coupé par les Parques. Mon esprit nourrissait des convictions, des valeurs… Je ne pouvais partir dans le sanctuaire des anges avant d'avoir réaliser mon destin en ce bas-monde. Un tel poids attendait que je me sentais comme Atlas sous le poids de ce continent. Amaterasu comptait sur nous tous pour bien agir. Susano lui-même avait déjà été calomnié par ces descendants du prétendu Dieu, les porteurs des yeux rouges. Des yeux rouges et noirs mortelles qui de leur pouvoir, aspirait la vie en quelques minutes, que dis-je des secondes. Tels des basilics, rois des serpents…

Résigné par la déchéance du clan qui perdait au fil du temps les objectifs de la mission, j'avais fondé une alliance dans le but d'apporter un espoir nouveau, une idéologie nouvelle. Une alliance qui donnerait naissance au bambin de la paix par l'ordre et de le faire grandir. Mais un homme seul ne constituait pas un groupe, il fallait deux ou plusieurs pour que les dieux nous donnent grâce.

Mon amie, cette jeune nymphe au visage strié par des veines azur, étaient apparu première dans ma vie. Une vraie matriarche de clan. Elle communiait avec l'eau comme si les deux entités féminines conservaient secrètement une symbiose génétique. Son rôle dans son clan pourrait être celui dans notre alliance. Je savais encore reconnaître mes maîtres dans certaines matières. Un homme d'action stratège me correspondait, mais la guerre demeurait inscrit dans mes veines. Me donner le commandement serait prendre le risque. Cette créature aquatique par contre possédait le calme et la puissance nécessaires pour s'imposer en tant que leader d'un groupe secret. Une quatrième institution dans le village, endroit sacré de la brume et du fer mortel.




Seikatsu, lui m'intriguait encore. Il avait fait preuve de valeur et de dignité. La loyauté envers ces alliés s'inscrivait clairement sur son visage comme une croix marquée au fer rouge. Il serait un compagnon de mission adéquat, pouvant mourir pour la cause. Cependant ces soucis alcooliques pourrait s'avérer un handicap si il ne le contrôlait pas. Je lui donnais le doute car il me faisait penser à ma mère comme lui même avait des zones d'ombre avec la sienne. Quel dommage que Fubuki avait disparu dans la nature, comme un fantôme. Seikatsu n'avait point encore montré son style et son éventail de techniques. Mon enfance m'avait formé sur le fait que savoir tout permettait une meilleure adhésion, un meilleur système de contrôle optimal de notre puissance commune.

Mon alliance manquait encore de membres mais je ne pouvais point tout connaître des soldats de notre armée. Mes alliés, évoluant plus en accord du peuple, pourrait me guider dans la bonne voie. Ainsi, hier soir, j'avais pris la décision de leur envoyer un message amical de me rejoindre dans un restaurant dont je comptait faire ma tournée. C'était mes seuls amis, je désirais les mettre à leur aise. Surtout la patronne d'une famille aux dons puissants.

Habillé de la tête aux pieds, je regardais encore mon chocolat chaud du matin en me questionnant sur l'exactitude de mes analyses. Mais bon la vie sourit aux audacieux, et je ne manquais point de courage.
Nouant mon bandeau bleu, il ne restait plus qu'a enfiler mon meilleur blouson. Me regardant dans le miroir, ma vision voilé par les filaments dorés qui parcourait ma tête. Je ne ressemblais vraiment pas au peuple insulaire pour autant je désirais le sauver, lui et tout ce qu'il représentait. Il fallait aider son prochain.
Marchant dans la maison, je m'arrêtai devant la porte du bureau personnel de ce vieux grand-père. Le forçant sans difficulté, je me servis gracieusement en ryos dans le plus grand des calmes.  Il fallait bien que je survive et j'étais son petit-fils. Cet argent me reviendrait un jour vu qu'il n'avait pour le moment pas d'autres héritiers, mon géniteur se trouvant aux portes de la mort. Je pris soin de bien refermer la porte de l'intérieur avant de m'élancer par la fenêtre du bureau. La discrétion, une seconde peau pour un garçon pouvant muer son chakra pour masquer la vue des mortels.


De loin, le fier domaine Kinbara possédait l'apparence d'un hangar alors que son intérieur semblait le jardin d'Eden. Je devais le protéger coûte que coûte. Le clan était un roseau. Il subissait des dégâts, des moqueries, des désillusions mais jamais il ne pliait devant l'adversité. Je comptais faire de l'alliance un modèle semblable au roseau.

Marchant dans les rues et exhibant fièrement sans crainte le bandeau qui attestait de mon devoir, je rentrais dans un restaurant. Peu importait le nom, il possédait des ramens et suffisamment d'espaces discrets pour que je puisse exposer mes idées à mes collègues pour qu'il en juge de la pertinence de celles-ci. Demandant une table pour quatre, je suivis la serveuse et pris finalement place.
Regardant ma montre, les autres ne devraient pas tarder à pointer le bout de leurs nez. Ce jour resterais gravé dans ma mémoire, la genèse du sommet des genins.

Il devait être un peu plus de minuit quand Seikatsu pénétra dans l'entrée de son appartement, quelque peu éméché, lorsqu'il alluma la lumière de la pièce il remarqua qu'on lui avait fait parvenir un message par la boite aux lettres situé sur la porte, il le ramassa et l'ouvrit, c'était un message d'Eidan, Seika le lut rapidement en diagonale,  ainsi il nous invitait au restaurant pour discuter ? Le peux de détailles fournis dans cette missive le laissa perplexe, il alla se coucher, en oubliant de mettre son réveil à sonner.

Il se leva le lendemain, il se redressa difficilement pour apercevoir l'heure et s'écria « Quoi ? Putain je vais être en retard », il s'élança hors de son lit mais s'enméla les jambes dans sa couette et finit sa course la tête la première contre son armoire, ce qui fit apparaître sur son front une belle bosse bien rouge, mais pas le temps de se soigner, il fit une rapide toilette, s'habilla encore plus rapidement et pris la direction du restaurant que Eidan avait indiqué, sur le chemin il se demanda quand même ce qu'il pouvait bien lui vouloir, peut être voulait-il finalement parler plus en détail de son organisation et de ses plans, perdu dans ses pensées il ne remarqua pas devant lui l'homme qui transportait une cargaison de ramen qu'il bouscula malencontreusement, renversant les ramens sur le torse de Seikatsu.

-Oups, désolé messieurs, j'ai pa...
-Non mais je vous jure les jeunes de nos jours.
-OK, à plus.

Seika sourit au vieil homme et s'éloigna alors qu'il continuait ses élucubrations sur la jeunesse et à quel point c'était mieux de sont temps.
Regardant sont t shirt taché et touchant son front marqué par la chute qu'il avait fait plus tôt, il se dit pour lui même « Quelle journée de merde. »,  espérerons que Eidan et sa petite réunion allaient changé les choses.
Une fois arrivé devant le restaurant indiqué par son camarade, il entra et chercha du regard la table où se situait Eidan, mais aperçut quelqu'un d'autre avec lui, il reconnu ces cheveux bleu et ces yeux tout aussi bleu, mais oui ! C'était bien Shiho, la fille qu'il avait rencontré dans les souterrains, quel hasard ! C'était sûrement elle l'autre personne membre su groupe, même si leur rencontre avait été quelque peu tumultueuse, il avait finalement réussit à s'entendre. Il s'approcha de la table où les deux kirijin se tenaient, ils semblaient en plein milieu d'une discussion, Seikatsu débarqua dans son piètre accoutrement, le t-shirt taché et le front rougis, il s'assit subitement à côté d'Eidan et dit :

« Mais c'est la fille des souterrains ! »

La nymphe avait daigné m'accorder une part de son temps. Comme toujours, elle tenait parole. On en attendait pas moins du possible futur chef de cette organisation secrète. Ses habituels cheveux couleur océan ornait son visage, ne cachant point des yeux perçants. Je devinais bien sa pensée, pourquoi une table éloignée. La réponse était évidente : « Vigilance Constante !!! ». La prudence demeurait de rigueur. Fait remarquable, elle semblait avoir trouvé une solution pour se débarrasser de ces veines bleues qui tatouaient son visage. Ou elle avait trouvé un glamour pour le camoufler.

Elle vint se poser en face de moi. Elle semblait soucieuse, peut-être des soucis administratifs dans sa fonction. Mon message manuscrit apparut sur la table. Esquissant un petit rictus discret, je m'empêchais de rire devant une attitude si singulière. Shiho restait fidèle à son image, elle allait droit au but.

« Salut Eidan, c'est à propos de quoi ? Pourquoi m'inviter ici dans un restaurant, au lieu de me quémander chez toi ou de venir dans ma demeure ? »

Elle avait totalement raison dans ses propos. Cependant, j'attendais un autre invité pour ce déjeuner d'affaires, un invité qui nécessitait un lieu neutre. Invité d'ailleurs qui se retrouvait en retard. Retournant mon regard rougeoyant envers Shiho, je pris le papier sur la table. Une inspiration, deux respirations, je me donnais le courage de déballer la situation en toute honnêteté.

« Si je t'ai fait venir en ce jour, Shiho... »

Je fus interrompu par une arrivée pour le moins bruyante. Une atmosphère d'agacement se déploya d'un coup chez les clients. Être dérangé lors d'un repas succulent pouvait revêtir la nature d'un crime. Un Pro dans l'art de l'étrange personnalité...Seikatsu annonçait son entrée. Il se dirigea rapidement vers nous, il s'assit conjointement à mes côtés. Par tous les dieux, comment diable avait-il fini avec un tee-shirt visiblement souillé par de la sauce. Avait-il bu dès le matin ? J'espérais que non, il pourrait faire une mauvaise impression à ma collègue, chose inacceptable dans mon objectif de les guider vers le travail d'équipe.

« Mais c'est la fille des souterrains !!! »

Ainsi, il la connaissait ce qui expliquait son regard soutenu sur la personne de mon amie. Moi qui avais premièrement fait un lien avec les classes à l'Académie Ninja. Selon sa phrase, le shinobi et la kunoichi s'était connu dans les souterrains du Village. Un endroit mal famé même si on oubliait que dans notre cas, c'était un lieu de rencontre. Il me brûlait de demander les détails de cette histoire, mais le temps pressait, je ne pouvais retenir une matriarche, même si elle était plus dans l'âge des premières batailles que de gouverner tout une mini-société. Du moins micro, vu l'aspect désert du domaine sombre des Mizuhaji.

Prenant mon courage à deux mains, je me mis à parler d'une voix douée d'une rare sincérité me concernant :

« Bonjour Seikatsu et Shiho. J'ignorais que vous vous connaissiez. C'est une bonne chose. Shiho, tu comprends donc pourquoi je ne suis pas venu dans ta demeure familiale. Il fallait un terrain neutre pour vous recevoir, mes deux amis et alliés. Un restaurant, il n'y a pas mieux. J'ai pensé qu'un peu de détente ne nous ferait point de mal, toi qui dois déstresser de tes taches administratives et toi Seikatsu qui me semble seul. Je vous offre le repas, il sera donc à mes frais. Nous en voici pour la partie fun et amical. Maintenant ce repas est aussi un rendez-vous professionnel. »

Reprenant mon souffle, je relevais mon regard pour scruter les différentes expressions qui apparaissaient sur les visages de mes interlocuteurs.

« En toute sincérité, je suis fier de vous compter parmi mes amis. Cependant, vous êtes mes seuls alliés. Mon plan ne peut survivre seulement avec nous. Shiho durant les élections, j'avais abordé le sujet avec toi. Je souhaite, avec votre appui monter une sorte de société secrète qui regroupait les jeunes talentueux de notre village. L'ancienne génération montre certaines idées très anciennes qui un jour desserviront le village. Comme vous le savez, Kiri est marqué par une grande individualité depuis l'époque de la brume sanglante. Je souhaite point casser le système, mais comme nous n'avons point de système d'équipe, je souhaiterais en fonder, un qui serait plus large et dont les membres ne seraient tenus que de s'assister dans les missions, ou des buts personnels. Je pense que je peux compter sur vous et que vous savez que je serais toujours là pour vous, mes amis. Cependant, je ne suis point omniscient. Étant dans la marge, je n'ai pas une très grande connaissance comme vous du village et de ses nombreux secrets. Mon but actuel est de recruter et donc je demande votre avis sur les possibles jeunes qu pourraient adhérer à cette idée d'une cohésion afin qu'en premier point, nous vivions tous correctement et en sécurité et que lors de nos devoirs, d'un second point, nous ayons une meilleure coopération pour la gloire de notre village. Un but altruiste de conserver la paix et l'ordre au moins pour notre village. Nous allier jeunes, c'est la promesse d'un avenir meilleur. Donc, je vous demande un coup de main pour donner consistance à une alliance de la jeunesse Kirijin. »

Ayant fini mon monologue sérieux, je hélai un serveur pour qu'ils puissent prendre nos commandes. Un bol de ramen pour moi, cela va sans dire.

« Sinon, que prendriez vous pour que je puisse en faire la requête au serveur ? »

J'espérais les avoir convaincus de ma sincérité. Mon but avait été exposé. Maintenant, les réponses se trouvaient dans les lignes du destin.

Eidan venait de finir sa longue tirade sur son organisation, Seikatsu avait plusieurs questions en tête, mais avant ça il devait choisir ce qu'il allait commander, il choisit un katsudon mais ne trouva aucun alcool à son goût dans ce restaurant, après que Shiho eut commandé il pris à son tour la parole.

«Je vais prendre un katsudon »

Juste après ces brèves formalités, Shiho fit part à Eidan du peu d’intérêt qu'elle éprouvait pour son projet, mais elle lui conseilla tout de même une potentiel recrue du nom de Mako, elle la qualifia même de « femme requin », elle devait faire partit du légendaire clan Hoshigaki qui c'était illustré par les faits d'armes de Kisame et puis par sa désertion … Enfin là n'était pas la question, Seikatsu se trouva fort intéressé par cette Mako et avait envie de la rencontrer, sûrement car il n'avait jamais vu d'homme requin, un autre point intéressant, Eidan avait dis connaître très peux Kiri, Seikatsu lui passait les trois quarts de son temps dans les rues et les souterrains, il pourrait servir d'informateur.
Alors que Shiho venait de terminer sa réponse, Seikatsu prit la parole.

« Contrairement à Shiho je suis plutôt intéressé par ton projet Eidan, ton système d'équipe me plaît, et puis j'ai beaucoup de temps à tuer, mais j'ai quand même quelques questions, tu n'es pas obliger d'y répondre bien entendu.
Tout d'abord tu dis vouloir créer un groupe secret mais en dehors de ce groupe est ce que d'autres personnes seront au courant de son existence comme par exemple le Mizukage ?
Les missions que nous seront mené à accomplir, qui nous les attribuera et comment les trouver ?
Tu dis que nous sommes trop peux mais un groupe secret ne devrai-t-il pas justement être composé de peu de membres, et quelle limite de membres te fixes tu ?

Dernière chose Eidan, tu parles de ton manques de connaissance sur le village, je passe un bon temps de ma vie dans les rues et les coins sombres de Kiri, je me retrouve bien souvent malgré moi dans des situation embarrassantes, et j'en apprends tous les jours de plus en plus, si tu cherches une information en particulier je serrai heureux de te la dénicher en un minimum de temps. »

Il regarder Eidan et attendait sa réponse, Seikatsu espérait que son camarade ne soit pas trop déçu par la réponse de Shiho.
Ils avaient quand même la possibilité de recruter un Homme requin, un atout qui semblait de taille pour le projet que Eidan voulait mener à bien.

Il baissa lentement les yeux pour regarder son torse complètement taché, Seikatsu ressentit une émotion étrange, il avait enfin l'impression de faire quelque chose de sa vie, une action concrète qui allait aboutir sur un projet au long terme, s'en était finit des jours et des nuits à tourner en rond pour trouver une raison à son existence, il était peut être heureux ?
Il n'en savait rien, peut être devrait-t-il profiter de ce petit moment répit, avant qu'il n'aille à la rencontre de sa mère, qui sait ce qu'il pourrait trouver là bas ?
Pour l'instant Seikatsu était calme et apaisé dans un restaurant, il devait en profiter n'est ce pas ?

Essuyer un revers en début de conversation n'était guère aisé. Je me considérais plutôt comme un bon stratège, sachant déterminer les gens qui me font face. Mais en cet instant, je ne comprenais point Shiho. Elle m'avait toujours paru comme une fille voulant plus de puissance pour assurer la pérennité du village. Pourtant, elle avait balayé ma proposition d'un revers de main en me servant des excuses mielleuses et des balivernes. J'avais besoin de son aide maintenant, elle me l'avait accordé. Ses paroles seraient-elles qu'illusion ? Ne souhaitait-elle progresser que part elle-même. Une fille secrète, je le savais et pourtant je me suis fait berner comme un débutant. Elle désirait du pouvoir pour atteindre de hauts rangs et devenir proche de notre nouveau Mizukage. En soit Shiho rêvait des postes comme anbu. Elle ferait une grande anbu, le secret et les ténèbres pleinement incrustés dans son coeur.
Elle aurait pu faire une grande dirigeante pour nous, la jeunesse de Kirigakure no Sato. Quelle déception. Mais ainsi soit-il, Shiho et moi n'avions désormais pas la même mentalité. Elle devenait donc une fille dont je devais me méfier.
La seule bonne chose qui sortait de sa bouche, c'est la promesse d'une rencontre avec une certaine femme-requin. Un membre du clan de Kisame, un personnage tristement célèbre mais si puissant. Sa marque de fabrique, les requins aqueux. Un élément de choix dans une situation maritime.

Cependant même si j'étais contrarié, Shiho maîtrisait mieux son pouvoir que moi avec le mien. S'en faire une ennemie n'étant du coup point conseillé.

Je pris donc sur moi et lui souris en notant sa commande auprès du serveur. Seikatsu s'avéra plus amical que Shiho, il adhéra au projet en émettant quelques craintes. En effet, tous les points techniques n'avaient point été envisagés dans leur globalité. Il était dans son bon droit de demander quels en serait les aboutissements. Sans Shiho, le projet venait de s'effondrer purement et simplement. Surtout, que Seikatsu semblait vouloir jouer dans les règles.
Décidément, mes semblables du moins les kirijins me gavaient quelque peu. Ils ne comprenaient rien de rien. Cette stupide mentalité individualiste les détruirait. Je voulais leur apporter mon aide, mais c'était peine perdue. Le gouvernement lui-même demeurait incompétent en tant de crises, comment leur faire confiance. Ce nouveau Mizu ne ferait régner comme d'habitude que la terreur sur ces sujets et une discipline de fer sous peine de mort. Je devais donc me résigner et faire croire que je voulais juste instaurer le système d'équipe comme dans tous villages shinobi afin de mieux coordonner nos actions. Soupirant et sans grande conviction, je communiquai la commande de Seikatsu au vendeur avant de déclarer :

"- Shiho, je comprends ta décision. Une fille secrète,matriarche de son clan en prime doit crouler sous différents projets, différentes taches (sourire faux). Seikatsu, je savais que je pouvais compter sur toi. En soit, je pensais qu'un beau discours était approprié, mais l'idée est simple. Nous n'avons ou très peu de système d'équipes. Je souhaitais donc constituer des équipes avec les membres qui sont en accord et donc les désigner au Mizukage ou à ses seconds. Donc les missions seront celles que le village nous accordera en plus des services entre membres. Du coup, cet aspect lui est secret.
Concernant le nombre, il peut être énorme puisque ensuite, nous seront répartis par division."

Le serveur n'avait pas tardé, le service dans ce restaurant était de qualité et de surcroît rapide. Il posa les plats commandés devant chacun de nous.

«  Bon ben, mangeons. Bon appétit. »

Tandis que j'enfournais mes ramens, ma mentalité évoluait. Créer une association avec des Kirijins, un but perdu d'avance. Je devais avancer dans mon nindo en solo. Je comprenais ce que vivaient mes « frères », on se devait juste de suivre et de compléter nos objectifs de notre propre chef. Nous n'avions pas de dimension propre, ni de terre, ni de patrie. On était une tâche de jaune dans un bleu pure, ne donnant même pas un mélange, mais un étouffement. Un kinbara dans Kiri se retrouvait étouffé. Il devait donc ne pas se débattre pour resserrer encore les liens qui l'emprisonnaient. Je devais revoir ma stratégie. La propagande était trop forte, je devais y céder. Les Kirijins étaient connus pour être des monstres de pouvoir, des tueurs sans vergogne. Après tout, n'étais-je pas une arme ?
Je cherchais en vain un fourreau convenable pour ma lame, mais pourquoi ? Au contraire, pour être bien vue, il me fallait juste me tacher dans le plasma vital, dans le liquide rouge qui demeurait éclatant même après le trépas. Seikatsu serait mon coéquipier ainsi que je l'espère cette fille squale. Shiho, ben une de mes premières connaissances, mais maintenant une fille perdue. Ma confiance en elle diminuait. Il me fallait donc réfléchir à un moyen de la détruire si elle venait à penser pouvoir m'abattre.
Désormais, Eidan Kinbara assumait le rôle et la bénédiction d'Hikari. Il serait l'épée de Damoclès, l'ange de la vengeance et de la justice.

Les requins étaient connus comme des animaux dangereux et cruels. Peut-être cette Mako sera une aide précieuse. Me tournant vers Shiho, je lui demandais, une fois avoir avalé ma bouchée de ramen et éponger le peu de sauce sur mes lèvres :

« Cette femme requin, Shiho, dis m'en plus ? ».

Seikatsu fut servit, il commença à déguster son repas dans une atmosphère assez tendu, le refus de Shiho avait fait quelque peut flancher Eidan, et maintenant il demanda à son amie des détails sur cette Mako, Shiho disait qu'elle était très forte à l'académie, mais qu'elle manquait de techniques,
« Tout comme moi »  pensa Seikatsu, il réfléchit quelques secondes en se faisant une courte rétrospective de ce qu'il avait fait depuis sa sortie de l'académie, il était rapidement devenu chunin et puis … rien, il n'avait rien fait de plus, mis à part quelques missions de routines, il s'était enfermé dans l'alcool et la solitude, et Eidan était arrivé, comme un sauveur, lui proposant de rejoindre son groupe, un endroit où il ne se sentirai moins seul, c'était ça l'émotion qui l'avait envahie tout à l'heure, un très léger sentiment d’appartenance, chose qu'il n'avait pas expérimenté de puis l'académie quand il avait sa bande de petite frappe et qu'ils faisaient les quatre cent coups, qu'était devenu ses amis d’ailleurs ? Il ne savait pas, sûrement mort de l'épidémie ou en mission, ou alors tout simplement rien comme Seikatsu lui même.
Il réfléchissait trop, il pensait à beaucoup trop de choses, il se calma et commanda une bouteille de saké, même si la marque distribué dans ce restaurant était l'une des plus abjectes.
Alors qu'il se faisait servir sa boisson Seikatsu prit rapidement la parole.

« Si ça te convient que Mako puisse rejoindre notre équipe Eidan ,il faudrait un moins qu'on la rencontre pour la tester, si elle est aussi talentueuse que le dit Shiho. »

En disant ces mots il sentit une légère douleur sur le haut de son crâne, une crise, il ne manquait plus que ça, l'ironie de cette maladie, en plus de le faire excessivement souffrir, était qu'elle se manifestait la plus part du temps au pire moments, il ne savait comment réagir, un peu paniqué et gêné face à ses amis, Seikatsu se leva en se tenant la tête et en saisissant sa bouteille de saké, il dit rapidement.

« Je sors 5 minutes, je dois prendre l'air, faites comme si de rien n'était, continuait votre petite discussion. »

Il se fraya difficilement un chemin jusqu'à la sortit, une fois dehors l'air frais du village de la brume rafraîchit Seikatsu et lui permis de remettre ses idées en place, il se trouva stupide d'avoir autant tergiversé sur le passé, il savait très bien que ça n'avait pas d'importance, il se le répétait tous les jours,  mais tout de même il restait très attaché à tout ce qu'il avait vécu, même si cela lui offrait plus de souffrances qu'une réel sensation de nostalgie.
Il s'adossa au mur en prenant soin de siphonner sa bouteille, il regarda la ciel et essaya de distinguer les étoiles à travers le brouillard épais du village.
Il se dit que quelque part, quelqu'un dans le monde pouvait très bien apercevoir les astres dans le ciel, un jour il aimerai contempler une véritable nuit dans un pays moins brumeux.

Le profil de cette femme, Mako Hoshigaki, semblait alléchant. Une perle partageant le génome d'un des monstres marins les plus meurtriers. Généralement, ils possédaient le suiton, un art fort répandu à Kirigakure no Sato, mais les Hoshigaki possédaient des techniques alléchantes et exclusives à leur clan.

« Si ça te convient que Mako puisse rejoindre notre équipe, il faudrait au moins qu'on la rencontre pour la tester, si elle est aussi talentueuse que le dit Shiho. »

Mon ami possédait une part de raison. Une rencontre devait être organisée entre nous. Seikatsu ou Shiho allait sûrement m'accompagner lors de ce rendez-vous. Les requins étaient connus pour mordre. Je n'avais pas peur de ces talents même si Shiho avait bien dressé le profil d'une puissante kunoichi. Cependant, je connaissais le minimum d'informations sur Shiho. Mako ne l'avait pas battu en duel. Si cela avait été le cas, Shiho n'aurait pas mentionné le duel. D'une certaine manière, j'en étais bouleversé. Aucun genin ou chunin n'avait vaincu Shiho Mizuhaji. Elle deviendrait sûrement une légende pour ce village si elle le souhaitait. Je me devais de mettre les bouchés doubles pour tenter de réduire notre écart de puissance le plus qu'il m'est possible.
Reportant mon regard vers mes invités, je pus voir l'impassible Shiho et un Seikatsu qui semblait souffrir pour une obscure raison. Il tentait de le masquer par une légère grimace. Un volet de notre ancienne conversation me revint. Le chunin souffrait de crises accompagnées de fortes migraines. Par syllogisme, il était donc en pleine crise.

« Je sors 5 minutes, je dois prendre de l'air, faites comme si de rien n'était, continuer votre conversation. »

Je regardais le jeune quitter la table pour sortir du restaurant. Intelligent, il ne fallait point montrer de faiblesse devant une potentielle ennemie. Cependant, dans mon cœur, je m'inquiétais pour le jeune homme et ses crises. Dès que nous aurions gagné un peu d'argent pour nos actions, je le convaincrais de consulter un spécialiste.

Oui, avec raison, Shiho ne désirait que la puissance de ce que je connaissais d'elle. Voir Seikatsu un peu plus faible, elle perdrait du respect pour lui, pour moi et pour cette organisation que j'espérais encore à tort qu'elle rejoindrait.

Goûtant une nouvelle bouchée, je devais avouer que ce restaurant proposaient des pures délices, de l'ambroisie et du nectar digne du domaine céleste. En tant qu'hôte, je demandais à Shiho :

« Le repas te plaît-il ? Je le trouve excellent pour ma part. Concernant le business, ta décision me déçoit même si je la respecte. Nous n'aurions plus grand-chose en commun. D'autant plus que je te considérais apte à prendre les rênes de cette entreprise. Hélas, ce projet ne verra jamais le jour. Mako Hoshigaki demeure une bonne candidate pour le poste de coéquipière. Une descendante du clan de Kisame…Connu pour ses jutsu inédits et leur force. Je ne suis pas dupe, lors du duel, tu as gagné assez facilement, d'ors et déjà par l'avantage de ton Kekkai Genkai. Toutefois, j'ai confiance en ton jugement de puissance. Nous pourrions organiser un rendez-vous pour voir cette kunoichi.
J'en ai fait le serment envers mes ancêtres, j'accepterais n'importe quel jeune, n'importe quel genin ou chunin dans mon alliance. On doit se serrer les coudes, car si on ne le fait pas, peut être que la majorité d'entre nous mourrons dans des circonstances qui auraient pu être évitées par une meilleure cohésion dans nos rangs. Je ne vais pas te demander ton avis, je sais désormais que le système actuel ne te dérange point. Même une individualité est un camouflage de choix pour la montée en puissance de ton clan. Je le sais Shiho, car c'est le rôle d'une matriarche d'augmenter la puissance du clan afin d'assurer sa survie. Qu'en penses-tu ? Qu'en pourrions nous la rencontrer, Seikatsu et moi ? »

Sur ces mots, je m'activai de finir mes ramens. La déception avait toujours eu cet effet sur moi, celui de transformer ma panse en un trou sans fond. Pris d'une inspiration, je commandai au pauvre serveur un nouveau plat de ramens. Seikatsu n'avait pas crié ou créer la zizanie, c'est que cela se passait moyennement bien pour lui. Shiho, ben, je ne savais plus quoi penser de la kunoichi. Elle souhaitait continuer son chemin, souhaitant continuer qu'en compagnie de son ombre. D'une certaine manière, elle avait refusé mon aide. Je ne lui servais à rien et ce n'était pas faute d'avoir essayé. Comment puis-je la considérer autre qu'une connaissance ? Aucune idée. Tant pis, elle avait été ma première connaissance sérieuse dans le village. Ainsi allait la vie, chacun prenait des chemins différents.

La mission des néphilims dans mon cas, son clan pour elle. Tant que nous n'étions pas chacun de chaque côté de l'échiquier, cette situation demeurait acceptable. Seikatsu est mon coéquipier, Mako, une possible alliée. Mes plans fonctionnaient pour le mieux.

Il me fallait avancer tout de même, car la faucheuse viendra dans un jour proche m'arracher.

Toujours à l’extérieur Seikatsu vidait lentement sa bouteille de saké en grimaçant, il fallait dire que la liqueur était vraiment abjecte, alors qu'il avalait la dernière gorgée il ne put s’empêcher de se pencher pour la recracher, il s'essuya les lèvres du revers de sa manche.
Il s'adossa contre le mur du restaurant, leva la tête vers le ciel, soupirant un long moment, il se demandait où est ce que l'initiative d'Eidan allait les mener, comme tout projet coopératif à Kiri cela finirai sans aucun doute mal, mais ça  valait le coût d'être tenté, puis en soi Seikatsu n'avait rien de mieux à faire, et être tué ou blessé était le cadet de ses soucis.
Il rentra dans le restaurant en poussant la porte et faillit renversa le serveur qui le réprimanda violemment, Seikatsu l'esprit quelque peu brouillé par l'alcool lui répondit nonchalamment :

« Ouais bah ton saké il est dégueulasse »

Il s’asseya de nouveau à la table, regarda Shiho puis Eidan et demanda :

« J'ai raté des trucs importants ? »

Puis il continua tranquillement la dégustation son plat, la mine d'Eidan n'avait pas trop changé malgré l’énonciation par Shiho d'un atout majeur en la personne de Mako, voir son ami dans cet état attristait un peu Seikatsu, se projet devait vraiment lui tenir à cœur il décida d'essayer de le réconforter comme il le pouvait.

« Fait pas cette tête Eidan, j'imagine que tu as dû passer beaucoup de temps à élaboré ce projet mais
on est à Kiri, cette situation était prévisible, cette démarche est plutôt altruiste, et puis tu n'as pas eu à l'abandonner complètement juste à la restreindre à ta propre personne, et peut être que par se modèle tu inspireras d'autre personnes à faire de même. »

Il regardait Eidan en espérant que les quelques mots qu'il avait prononcé le réconforte un temps soit peu.
Il posa son coude sur la table pour soutenir sa tête, il essayait comme il pouvait de retenir la douleur, son crâne le piquait quelque peu mais étrangement c'était la première fois qu'il arrivait à contrôler aussi bien une crise, il se souvint que sa mère aussi pouvait faire de même, il y était donc finalement arrivé, espérant que les prochaines fois il pourrait faire de même Seikatsu était d'une humeur enjouée.
Il attendait tranquillement de voir comment la situation de cette réunion allait évoluer.

Elle avait tenté de s'excuser de son refus, mais rien n'y faisait, la déception demeurait profondément grande. Ses raisons n'étaient point suffisantes. Je connaissais cette jeune femme, la mentalité de Kiri se retrouvait dans son attitude. Ses projets devaient rester secrets, car elle avait sûrement dépassé quelques limites morales afin de faire évoluer son clan. Une chose commune à tout clan. Me reprenant en me servant un verre d'eau, j'en convenais que je me causais des soucis pour des raisons futiles. En effet, elle refusait mon offre alors je ferais sans elle. Il en était ainsi avec moi. Lorsque je donnais trop de ma confiance, la trahison ou l'indifférence n'était jamais loin. Il valait peut-être mieux que je n'accorde plus autant de confiance à personne en dehors de Seikatsu. Cette Hoshigaki devra montrer sa valeur si elle voulait rejoindre cette équipe. Shiho continuait à déblatérer, mais je ne l'écoutais déjà plus. D'un certain point, elle avait raison. Mon abandon total de mon clan n'était pas judicieux. Il était mes seuls semblables, ils le seraient toujours même après ma mort. Cette phrase était elle vrai ? Le sang avant tout ? L'avenir me donnera certainement une réponse.

Si elle se battait pour son clan, je me battrais pour la sauvegarde des intérêts du mien. L'échec était un abysse, une prison dans laquelle un Kinbara ne rêvait pas de finir. Repoussant une mèche de mes cheveux de mon visage, je plongeais mon regard dans mon plat avant de le relever envers Shiho. Qu'étions-nous maintenant ? Je pouvais déjà dire que nous ne resterions point alliés encore longtemps. Serions-nous des ennemis ? Non mon souhait. Mais nous étions deux à en décider. Si elle me tournait le dos, je n'aurais d'autre choix que d'en faire autant. Ce qui me faisait penser à l'entraînement. Je connaissais ma force et j'avais foi en mes capacités, mais un entraînement commun avec Seika ne me ferait pas de mal. La recherche de techniques que nous pouvions combiner resterait un avantage contre nos ennemis.

En parlant du loup, il réapparut dans le restaurant. J'en jugeai que la crise était passée. En voici une bonne nouvelle. Je l'entendis dire quelques mots au serveur avant de le pousser. L'alcool conservait ses effets longtemps. J'en étais amusé par un tel comportement même si mes traits démontraient ma déception. Marchant un peu gauchement, le jeune homme venait de s'asseoir. Je pouvais sentir l'intensité de son regard sur moi.

« J'ai raté des trucs importants ? »

Je me contentais de le regarder, ne répondant rien. Je laissais à Shiho le choix de répéter son discours d'excuse ou pas. Moi-même j'en avais été lassé. Il me fallait de nouveau réfléchir à une autre possibilité concernant mon plan d'origine. Mon bol de ramen entamait son déclin, profondément avancé par mes soins. Après cet ultime bol, je m'en irais payer au comptoir l'addition puis je quitterais ce lieu agréable pour rejoindre le domaine de mon clan. Tiens, il ne fallait pas que j'oublie de regarder dans les prochains jours à venir si la bleue laissait l'heure et le lieu du rendez-vous avec Mako Hoshigaki. J'espérais qu'elle ne me décevrait pas comme ma première amie.

« Fait pas cette tête Eidan, j'imagine que tu as dû passer beaucoup de temps à imaginer ton projet mais on est à Kiri, cette situation était prévisible, cette démarche était plutôt altruiste, et puis tu n'as pas à l'abandonner complètement juste la restreindre à ta propre personne, et peut être que par ce modèle tu inspireras d'autre personnes à en faire de même. »

Hilarant en effet, Kirigakure no Sato détestait les collaborations, et ce, depuis la nuit de sa création. Comment un bâtard au sang du sable pourrait changer quoi que ce soit. Seikatsu était étonnant dans sa perspicacité. Une seule variante lui restait inconnue : mes pensées, mon esprit. Si je le faisais pour ma personne, je reviendrais à la situation d'origine. J'aurais de « simples » amis dans ce village marin. Mais ainsi soit-il, le bébé de l'espoir était né. Cependant, sa mort fut prématurée. Je n'aurais jamais dû tenter d'imposer ma mission à des gens qui reproduiraient mon exemple, à savoir servir ses intérêts. Je me levais en disant ces simples mots :


« - Ce fut un honneur de partager ce repas avec vous. Seikatsu, tu as raison sur ce point. Qu'attendre de Kiri. Même si je le restreins à ma personne, chacun agit dans ses intérêts. Ne te méprends pas, cette alliance servait des buts personnels. Comme désormais Shiho suit les siens aussi.
Maintenant la question, est-ce que les tiens suivent les miens de protéger ce monde de la perversion qui la gangrène depuis des temps immémoriaux ?
Je vais payer l'addition. Nous en avons finis avec les affaires dont nous devions discutés. Shiho, n'oublie pas de me prévenir pour le rendez-vous avec l'Hoshigaki. Je vous dis donc à plus tard.»

Je traversais l'allée, sous les regards enjoués des clients du restaurant. Il y avait même des enfants qui fêtaient leur anniversaire. Je déposais l'addition avec les ryos nécessaires au paiement du déjeuner. Le serveur me remercia le sourire aux lèvres. Rien d'étonnant, ce charognard venait de recevoir une tonne de mon fric. Je sortis sans un regard en arrière. Un Kinbara ne s'excuse jamais.

Désormais, l'association deviendrait un plan secondaire. Le feu de la motivation animait mon être. Je devais devenir encore plus puissant pour représenter Amaterasu et anéantir toutes les menaces. Concernant Kiri, j'en convenais qu'il était trop tard. Ce pays restait puissant physiquement, mais mentalement, leur déclin s'annonçait. Je n'allais donc pas gâcher mon temps à le protéger autrement que par mon métier militaire. Allumant une cigarette, je me dirigeai tranquillement vers la seule demeure qui comptait : le Hangar Kinbara. Comme mes tatouages le témoignait, j'étais avant tout un apatride. Si le village disparaissait, je n'aurais qu'avec mes semblables qu'a mener une vie nomade. Nous étions du désert, nous étions habitués aux changements.

Un ange, sous les ordres de Dieu, avait créé le monde. Un autre le détruira. Le changement est absolu.

Eidan était partit, maintenant c'était au tour de Shiho de quitter le restaurant, avant de sortir elle prit la parole.

« Tu l'as dis toi-même, Kiri est Kiri, et Eidan ni moi ne sont des exceptions à cette règle. Ne l'oubli pas. Sur ce, je te souhaite une bonne journée, on se reverra sûrement pour le rendez-vous avec Mako. »

Et c'est ainsi que Seikatsu se retrouva seul, encore une fois. L'ambiance générale du repas avait été tendu, mais le plus intriguant était les dernières paroles de Shiho, "Eidan ni moi ne sont des exceptions à cette règle. Ne l'oubli pas.", ces mots résonnaient dans sa tête, il ne savait comment les interpréter.
Eidan était-il si égocentrique, malgré ses origines étrangères a Kiri ? Après tout il était membre d'un clan, la plupart du temps ces personnes sont dévouées à leur clan jusqu'à en oublier le reste du monde. Ça n'avait pas l'air d'être le genre d'Eidan, ou alors Seikatsu faisait une gave erreur de jugement.
Mais Shiho avec ses dernières paroles avait un peu éveillé la suspicion de Seika, et si elle voulait détruire l'entreprise d'Eidan ?
Cette possibilité aussi était à prendre en compte, ainsi il se méfierai des deux le temps d'y voir plus claire dans cette histoire.
Et c'est dans la plus grande solitude, tout en réfléchissant aux événements qui se profilaient à l'horizon que Seikatsu commanda une bouteille de saké, c'était le seul remède qu'il connaissait à la solitude et qui était infaillible, enfin c'était le consommateur d'alcools qui très vite devenait faillible.
Les bouteilles s'empilèrent rapidement, si rapidement qu'il perdit le compte, l'esprit complètement embrumé il s'écroula sur la table et s'endormit paisiblement.
Il fut réveillé bien plus tard par le serveur qui le secouait violemment.

«Eh oh monsieur ?! Réveillez vous, on ferme.»

«Ils ferment déjà ?» se demanda Seikatsu, dehors la nuit était déjà tombée à l'extérieur, à la vue de la dizaine de bouteille empilées sur la table, il se trouva ridicule, encore une fois il avait trop bu, il se leva en titubant et faillit tomber sur le serveur, il se rattrapa au mur et glissa contre ce dernier jusqu'à la sortie, avant de quitter l'établissement il jeta sur la table une bourse de ryos, il y avait à l'intérieur bien plus que ce qu'il avait dépensé, mais son esprit n'était actuellement pas disposé à faire des calculs mentaux.
Dans la rue Seikatsu ne marcher pas droit, tout les passants s'écarter à son passage et chuchotaient une fois dans son dos, qu'est ce qu'il ne donnerai pas pour faire taire ces arrogants.
Il avait pour habitude de monter sur les toits le soir pour faire passer ses insomnies, il essaya vainement de grimper sur les hauteurs et lors de sa tentative il glissa et s'écroula 2 mètres plus bas, il resta allongé par terre, il avait mal au dos mais cette blessure n'avait rien de vital, seul dans cette ruelle allongé sur le sol il essayait de percevoir la Lune à travers l'épais brouillard qui surplombait Kiri.
La solitude le rongeais, au final il l'apprécier autant qu'elle le faisait souffrir, le serpent qui se mord la queue.
Il avait l'impression d'avancer au ralenti dans un village ou tout aller trop vite.