Deux esprits se rencontrent

Ushi avait accepté le duel le soir-même du regroupement prévu pour les élections. Le processus de désignation du Mizukage s’était transformé en tournoi sans arbre. Des duels uniques, dans lesquels le vainqueur enchaînait les combats jusqu’à perdre, ainsi de suite. C’était ce qu’avait créée Uzumi, elle-même créée par l’histoire du pays de l’eau. Kiri faisait face à ses responsabilités et à son identité. L’événement guerrier était bien accueilli par la foule, satisfaite de se divertir de combat singulier divertissant, et les shinobi de la brume respectait la force.

Après l’annonce de cet affrontement, plusieurs ninjas s’étaient décidés à créer une arène afin de mieux contempler le spectacle. En quelques heures, des plateaux de terre s’étaient élevés du sol pour servir de gradin. Un minable colisée venait de naître. L’édifice était rudimentaire, démuni de toute décoration, inconfortable et le sol de l'arène était miteux.

C’est dans ce nouveau décors qu’apparaissait Uzumi Hibiki, remarquant que son challenger, Akuma était déjà présent. En position de lotus, il se relevait, signe de sa préparation et de sa vigilance à l’encontre de l’orpheline.

Oh ? T’as l’air motivé c’soir ! J'espère qu’tu vas m’donner un beau combat.

 

Akuma Bakuhatsu se hâtait à l'exécution de mudra entre deux provocations. Bombardée par des attaques morales et physique, Uzumi se retrouvait submergée. Voulant répondre aux deux, elle se ralentissait. Sa langue cherchait les mots pendant que ses lèvres restaient fermées. Son corps se mouvait mais ses déplacements restaient superficiels. En face, des clones prenaient vie et chargeaient l’assassine. Ils échangeaient leurs places, se mélangeaient, afin de couvrir l’original. En voyant ce spectacle, cette chorégraphie de guerre, le combat appelait la guerrière.

Son esprit n’était plus éparpillé, il était concentré sur l’action. A son tour, elle chargeait ses six opposants qui signaient ensemble harmonieusement. La kunoichi s’approchait encore avant d’armer son bras et le propulser vers l’avant. L’air se déformait sous la pression et une vague conique s’en allait percuter les différents Ushi. L’offensive était puissante au corps à corps puisque son rayon d’action était concentré. Avec la distance, la zone s'élargissait progressivement et la violence s’amenuisait.  

Si quatre d’entre eux pouvaient être l’original puisqu’ils portaient une épée, la femme à la chevelure sauvage, tantôt pourpre tantôt mauve, n’avait aucun autre moyen de les distinguer. Ainsi, elle préférait tous les prendre en cible d’un seul coup, même si ce n’était pas son domaine de prédilection.

Tech:

Les faux Ushi changeaient de couleur pour regagner celle de la terre et la rejoindre. L’onde de choc avait réduit à néant la première vague dans un nuage de poussière. La seconde s’était faite expulsée avant de s’éffriter. Il n’en restait plus qu’un : le véritable. Il usait d’un mur doton afin de stopper l’offensive déjà bien estompée. La marge défensive qu’il avait eut semblait le mettre en confiance jusqu’à débuter une conversation. Si gouverner lui permettait de ne recevoir aucun ordre, alors elle serait l’impératrice de Mizu no kuni. Une empereur différent de ceux qui l’ont secondé. Elle ferait les choses à sa manière.

Oy, j’compte pô être derrière un bureau. J’veux qu’personne m’emmerde avec leurs ordres à la con. Alors c’moi qui les donnerait.

Uzumi désirait cette place par simple caprice, pour empêcher quiconque d’être au-dessus d’elle. Elle savait que cette place serait prise d’une manière ou d’une autre, et si ce n’était pas elle, alors elle en subirait les conséquences. Hors, elle s’était jurée il y a longtemps qu’elle n’endurerait jamais plus une situation indésirable.

Le combat est moche. T’as oublié, qu’l’enjeu, c’était d’mettre à genoux ? T’aurais jamais du m’dire ça !

 

Des crocs acérés dépassaient de ses lèvres avant de courir vers Akuma. Cette fois, ses deux poings se collaient à ses côtes avant d’apparaître devant elle, déclenchant une double onde de choc.  

Techniques:

Le marionnettiste qui avait sorti sa création, ne souhaitait pas devenir l’Empereur de Mizu no kuni. Cette déclaration laissait perplexe Uzumi, voyant un homme finalement prêt à se battre pour ce titre et ce qu’il octroyait : la suprématie. Par extension, une autorité sur l’orpheline avide de liberté. Cette soif s'élèverait à un point culminant jamais atteint auparavant si le port de la jingasa du pays de l’eau serait reconnue sur sa tête. L’homme s’engouffrait dans son monstre de métal tandis que la guerrière s’avançait. La double onde de choc s’approchait dangereusement alors que la machine exécutait des mudras, quand elle semblait se stopper, avant de disparaître. La Hibiki continuait sa course vers le duo, avant de revoir ses propres techniques jaillirent mystérieusement contre elle.

D’un réflexe trahissant d’une grande expérience de combat, son corps s’animait sans hésitation afin de donner deux coups de poing l’un après l’autre. Son style guerrier prédominant était rapide, sans mudra, instinctif ; ce qui lui permettait de prendre la priorité, et au corps à corps, de prendre de vitesse son opposant. A nouveau, deux ondes de choc éclataient et percutaient la contre-offensive d’Ushi. Les assauts, égaux et similaire en tout point, se heurtaient l’un contre l’autre, dégageant une puissante détonation accompagné d’un souffle. Face à ce spectacle, un frisson parcourait la meurtrière. Prise à la fois d’excitation et de doute, sa charge s’était suspendue net, comme repoussée durant la petite déflagration d’air, alors qu’elle n’était qu’à quelques pas de sa cible.

L’estime d’Akuma Bakuhatsu venait de grandir à travers les yeux d’Uzumi. Il était capable de retourner la force de ses adversaires ; c’était impressionnant. De son côté, le manieur de Shibuki venait de réaliser à quel point la vitesse d'exécution des techniques de la manieuse de son étaient élevées. Et le danger qu’elle représentait à une si faible distance. L’assassine avait son regard plongé dans celui d’Ushi. Ses pupilles n’étaient plus rempli de condescendance, à présent, elle le considérait comme un combattant digne de ce nom. Pour l'honorer, il était clair que la femme forte et indépendante allait passer à la vitesse supérieure. Son regard, ne trahissait que sa franchise, que ses intentions qui apparaissent limpides, incapable d’une quelconque fourberie sotisphiquée.

Tech:

Un instant de stase. Tandis que les deux combattants se faisaient repousser par la collision des masses d’air déformés, ils plongeaient leurs regard l’un dans l’autre. Le temps semblait figé. Le duel s’arrêtait quelques secondes.

Puis, d’une impulsion, l’orpheline se propulsait vers son challenger, qui se saisissait de son épée Shibuki avant de charger à son tour. Sa machinerie déroulait le papier explosif de l’arme tout en effectuant une rotation pour venir écrire dans l’espace un cercle ascendant. Le poing droit de la Hhibiki s’armait d’une nouvelle force. La tornade de parchemin explosif scintillait. L’inspiration de la Kunoichi venait nourrir chacune de ses cellules, s’apprêtant à détendre violemment son bras.

Une sphère de feu entourait Akuma Bakahatsu, suivit d’un souffle qui s’entendait un peu plus.

Une forte détonation, plus forte que les précédentes, éclatait, ayant pour épicentre l’assassine. Devant elle, les flammes se courbaient, et l’onde de choc se scindait pour contourner la femme de caractère. Chargé d’une immense offensive, le kata sonore progressait dangereusement en direction de la marionnette dans laquelle Ushi s’était réfugié.

Concentrée sur l’offensive, Uzumi en avait quelques peu délaissée sa protection. Quand bien même tout en face d’elle se pliait à sa volonté, il s’agissait d’une explosion, d’un feu encore plus sauvage et indomptable qu’à l'accoutumée. Des flammèches venaient la lécher  par les côtés, roussissant la surface de la peau de ses épaules, biceps et triceps, la laissant échapper un petit ralement.

Rien de grave. Mais le premier coup faisant mouche venait d’être porté.

Tech:

Les flammes chassées, Uzumi pouvait admirer son attaque se diriger vers sa cible. Et puis, une nouvelle fois, une aspiration venait d’absorber sa technique, avant d'à nouveau la relâcher. Uzumi n’était pas une grande stratège, mais elle avait le sens du combat. Si Ushi pouvait retourner la force de ses opposants, Uzumi était une meurtrière chevronnée. Durant la guerre civile de La brume sanglante, la jeune adolescente n’avait cessée de se défouler sur les Kumojins présent sur le territoire à cette époque. Elle les détestait tellement qu’elle avait inventé cette technique : celle qui ne loupait jamais sa cible, le kata sonore. Akuma Bakuhatsu semblait forcé de le renvoyer, au profit de l’ancienne esclave.

D’un petit geste du doigt, la technique se courbait pour se relancer immédiatement vers l'épéiste. Le détenteur de Shibuki n’aurait guère le temps de composer ses signes, le kata sonore étant libéré sur sa position. La marionnette céderait à coup sûr si elle subissait l’assaut, blessant son créateur. La guerrière venait de renverser le combat, mais ne semblait pas vouloir s’arrêter là. Comme pour assurer sa victoire, écraser toutes les chances de son adversaire, son bras s’élevait à hauteur de sa tête. Désormais, chacun savait ce que signifiait ce poing et la puissance qu’il renfermait. Plus inquiétant encore. La foule avait cette vision horrifique d’une kunoichi n’utilisant qu’un seul de ses bras. L’ondoyante assassine disparue des pupilles des civils pour apparaître proche du monstre de fer, braes tendu, dans une explosion acoustique.

Technique & Résumé:

Le réel combat avait commencé lorsque Ushi et Uzumi s’était échangé un regard qui faisait vibrer leur être de guerrier. Après que chacun fut repoussé par l’énorme bourrasque produite par les deux ondes de chocs, les deux Kirijins chargeaient. Le public avait attendu ce moment et chacun réagissait à sa manière : certains criaient, d’autres retenaient leur souffle, et les derniers observaient.

Akuma Bakuhatsu rendait honneur en son nom en créant une tempête d’explosion, qui faisait face aussitôt aux explosions acoustiques d’Uzumi. L’offensive de celle qui détenait une double désertion se révélait massive, balayant sans grande difficulté l’enfer de feu dont quelques flammèches égarées venaient doucement embrasser la peau de la kunoichi. Dans une prouesse technique incroyable, les mudras du fuinjutsu avaient été terminés, alors qu'à leur commencement, seul deux mètres séparaient Ushi, Uzumi et sa technique. Désormais, moins d’un mètre, alors que le kata sonore se faisait avaler par le sceau.

La technique de son était relâchée et aussitôt renvoyée sur la marionnette qui se fit percer de part en part. Son ventre et tout le flanc droit avait été détruit, rendant inutilisable certains mécanisme mais le pantin n’était pas complètement détruit. Le kata sonore était une technique d’assassinat, à ce titre les dégâts étaient colossaux mais il ne s’agissait pas de destruction massive. La résistance de la marionnette ne semblait pas suffir pour stopper le chemin de la faucheuse à tête chercheuse, et c’est sans attendre qu’elle se dirigeait vers Ushi. Sa créatrice, Uzumi, déclenchant sa technique de vitesse en donnant un coup de poing, tandis qu’elle était à bout portant, pour ne laisser aucun répit à l'épéiste.

Akuma Bakuhatsu le savait déjà, le ninjutsu quémandant des mudras, était proscrit à cette distance depuis désormais quelques petites secondes. C’est en considérant cela que le manieur de Shibuki avait intelligemment décidé d’utiliser du Kenjutsu. D’un coup d’épée, il tranchait le kata sonore lancé au corps à corps, explosant au contact de la lame, la repoussant quelque peu. Durant la fin du mouvement, l’ancien Kumojin pouvait sentir ses oreilles bourdonner, ses bras frémir, ses jambes trembler.

La fille d’aubergiste venait d’utiliser sa propre technique pour venir bombarder et abîmer l’oreille interne de son adversaire. Profitant du laps de temps de grande faiblesse, sa main voulue prendre le chemin de la gorge d’Ushi, tandis que le premier kata sonore allait enfin le toucher. Ses doigts étaient dressés comme des couteaux. Se doutant de la fin du combat, l’ancienne esclave ralentissait la course, juste assez pour que cela soit perceptible pour que son adversaire le remarque et comprenne. C’était le dernier instant pour abandonner et ployer le genoux.

Le dernier.

Avant que sa main ne vibre si fort qu'elle puisse trancher tout ce qui peut l'être.

Technique & Résumé:

Un regard perçant. Des yeux jaunes, doués d’une sauvagerie et d’une bestalité profonde, trahissant que son désir de le tuer était réel. Un visage inexpressif. Une expression détachée, comme si être une meurtrière, une faucheuse était son histoire, son quotidien.

Telle une ombre surgissant des ténèbres, le corps félin d’Uzumi plongeait vers l'épéiste. Ses doigts tendus et serrés était caractéristique d’une technique d'assassinat tristement célèbre. D’un geste, et d’un seul, elle tranchait net l’homme qui avait lâché son arme. Sa vitesse la faisait apparaître derrière sa victime, encore debout. Sur l’un de ses ongles, on pouvait voir une unique goutte de sang. Cette dernière perlait le long de ses membres, avant de s’écraser sur le sol, appelée par la gravité. La coupe était propre, mais une vive douleur parcourait le cou de son opposant.

Le kata sonore fit de même. Il creusait le sol avant d’exploser en son sein, provoquant une petite secousse. Les vibrations déformaient le sol et chatouillait la plante des pieds. Akuma Bakuhatsu devait le sentir : il était en vie. Une simple coupure était apparue sur son cou, seule la peau avait été sectionnée.

Kss, c’tait gagné d’avance… Comme tous l’duels qu’vous voulez ! J’suis la Mizu à partir d’maint’nant. C’clair !?!

La kunoichi victorieuse se retournait vers l’ancien prétendant au poste. Elle avançait jusqu’à se retrouver à son flanc, lui murmurant alors :

Ushi, j’allais te tuer. Pourquoi qu’t’as lâché ton arme ?

Uzumi pensait qu’il s’agissait de sa façon de se mettre à genoux, ne supportant pas cela. Akuma Bakuhatsu venait de s’incliner devant Hibiki Uzumi, le fait était indéniable pour les spectateurs, mais le sens de cet acte était encore indéchiffrable. Il pouvait respecter la force de l’ex-esclave comme avoir subtilisé le ploiement. Il pouvait avoir offrir sa vie, de manière à la perdre ou la dévouer.

Une question attendait sa réponse, dans une conversation à la vue de tous, mais intime et secrète.