J'ai vécu...
A la personne qui me lit en ce moment, cette histoire n’est ni bonne, ni mauvaise et n’a aucune prétention à raconter d’un point de vue objectif les évènements qui s’y sont déroulés, juste comment je les ai perçus et comment ils m’ont façonné.
Il est dit qu’avec le temps, tous les souvenirs sont bons. La personne ayant dit cela devait être une personne totalement accomplie qui ne regrettait pas d’avoir vécu des évènements graves ou n’ayant rien qui puisse peser sur la conscience. Rien qu’à l’écriture de ces premières lignes, je me demande ce qui me pousse à coucher mes mémoires sur parchemin : la volonté que mes actions soient comprises ; la peur d’être un jour oublié ; ou tout simplement pour mettre de l’ordre et savoir ou je vais. Au final, peu importe. Ce document sera surement perdu ou restera inachevé, mais du moment que l’envie d’y écrire perdure j’y raconterai comment vécu Akizuki Shusaku….
Je suis né en l’an 100 dans le village de Suna. Un chiffre simple à retenir et une période qui, selon les souvenirs de ceux qui l’ont vécue, était une ère de renouveau. Après la guerre contre Iwa en 97 et l’arrivée au pouvoir du nouveau Kage, Ashiro Ryuka, les plaies passées commençaient à se refermer : la plupart des témoignages expriment une période calme où l’activité du village fleurissaient. Ma famille était shinobi : à vrai dire le premier ninja de la famille était mon grand Père - Sukaku Akizuki. Il combattit lors de la 4 ème guerre ninja dans l’alliance shinobi - « une fierté d’avoir combattu avec le grand Gaara ». Il ne cessait de raconter à qui voulait l’entendre et surtout à qui voulait bien l’écouter sa participation exemplaire au côté du Kazekage. Un fait très subjectif en réalité - n’ayant pas participé aux moments décisifs de la guerre - il ne s’agissait que d’une fable bien revisitée d’un pauvre vétéran qui s’attachait au passé. Le premier qui en subit les frais fut son fils, mon père : Gaara Akizuki. Un nom qui devait inspirer grandeur et force en 76 mais qui, aujourd’hui, devait être considéré comme un fardeau - surtout pour lui. Mes parents, quant à eux, n’avaient pas suivi cette voie et nous vivions paisiblement dans le village en tant que forgerons.
Il n’est guère nécessaire d’évoquer des événements qui ont mené à l’élévation de ce fardeau. Bien qu’ils soient obscurs, les faits sont ce qu’ils sont : l’assassinat de Gaara par Shinsuke ; une politique extérieure réduite à néant et le début d’une longue descente en enfer pour le village et sa population - descente que personne n’avait imaginé…
La relation entre mon père et mon grand-père n’était pas des meilleures : à l’inverse de son nom, mon père supportait l’idéologie de Shinsuke, ce qui entrainait des disputes que ma mère Akiko tentait tant bien que mal d’apaiser.
En 102, le conflit entre les deux partis se transforma en une guerre ouverte et la plupart des pro-Gaara furent exterminés en grande majorité. J’étais bien trop jeune pour me souvenir exactement de ce qui arriva mais de ce qu’on a pu m’expliquer, mon grand-père réussit à y échapper à l’aide d’un groupe de ninja et se cacha…du moins pendant un temps.
J’ai grandi dans cette atmosphère : un contexte politique complexe, des partis diamétralement opposés et moi, qui étais trop jeune pour comprendre quoi que ce soit, vivais innocemment mes premières années, couvert par les promenades dans les dunes sans fins de sable chaud. Cette étendue infinie qui m’angoissait à chaque fois que je la contemplais. Je serrais toujours très fort le kimono de ma mère, me disant naïvement qu’elle ne laisserait jamais le désert m’engloutir et m’arracher à elle. J’étais heureux.
Le conflit entre les groupes amena avec lui le chaos, différentes organisations apparurent et utilisèrent la force pour se faire respecter - ou plutôt faire régner la peur au sein de la population civile. J’ai quelques souvenirs de cette période. Le plus clair reste celui de l’armée rassemblant un groupe de personnes sur la place et les exécutant un à un sur la place publique. Ils ne cessaient de répéter que les faibles n’avaient pas leur place dans ce monde et seule la force faisait office de loi. Le réflexe de survie dans un cas où les forces de l’ordre souhaitent votre mort est la fuite. Dans les jours qui suivirent ces exécutions, des groupes se formèrent afin de quitter le village et fuir l’oppression. Les conditions étaient rudes et on disposait du minimum syndical pour rendre le voyage possible : une gourde d’eau par famille et quelques rations de survies qui ont été pillées dans les magasins. Bien évidemment, les plus aisées bénéficiaient de plus de confort ainsi que d’une garde rapprochée. En apprenant que les civils évacuaient, l’armée envoyait des groupes armés : une tactique classique mais efficace. Cet assaut divisa les convois et précipita l’exode avant qu’elle ne soit pleinement organisée, anéantissant le peu d’entraide et de solidarité qui régnait dans le groupe : la survie à n’importe quel prix, les personnes les plus faibles physiquement renversées, piétinées et pour la plupart dépouillées de tout ce qui leur restait - après tout, les morts n’ont besoin de rien. La puissante garde rapprochée rendait ce fait encore plus facile : elle tranchait la foule, se frayant un passage où s’engouffraient ceux qui le pouvaient. Heureusement pour ma famille, nous étions proche d’un de ces groupes. Je n’avais encore jamais vu un tel chaos, je n’entendais plus rien à part les battements frénétiques de mon cœur et mes parents qui hurlaient de ne pas m’arrêter et de ne pas me retourner. Nous marchions sur un tapis de morts ou de personnes à l’agonie. J’ai buté contre quelque chose dans la cohue, en tournant la tête j’ai vu un enfant à peine plus âgé que moi. Il avait le corps écrasé, son regard sans vie me glaça le sang et je réalisais lentement que cela pouvait à tout moment être moi. Le même sentiment d’angoisse que me donnait l’immensité du désert étreignit mon corps. La seule différence était que je pouvais pleinement sentir le souffle glacé de la mort le long de ma nuque et même la main chaleureuse et protectrice de ma mère ne pouvait m’en dégager.
Mon père m’attrapa et me prit dans ses bras pour hâter notre avancée. Il ne fallait pas perdre notre groupe, il ne fallait pas ralentir. L’une des portes du village était à présent visible. L’espoir et le soulagement se faisaient ressentir et mon père nous criait de tenir bon - qu’une fois la porte traversée le groupe se séparerait et l’armée ne pourrait tous nous pourchasser.
Soudainement le groupe se stoppa. D’où nous étions il était impossible de bien voir les raisons d’un tel comportement et la minute d’après une tête apparaissait dans les airs pour atterrir à nos pieds. De nouveaux la panique s’éleva dans nos rangs et le groupe se dispersa de toute part. Au loin on pouvait apercevoir une poignée de personnes - bien plus expérimentées que les soldats de l’armée qui abattaient quiconque souhaitait passer la porte et quitter la ville. Ils ne cherchaient nullement à poursuivre les fuyards, juste à empêcher les civils de sortir. C’était la première apparition de ce groupe qui aujourd’hui est bien connu : Les faucheurs. Derrière nous l’armée commençait à nous rattraper on pouvait entendre les hurlements de toute part. Les faucheurs devant, l’armée derrière : un piège parfait. Les éléments qui suivirent restent flous mais tant bien que mal nous survécûmes.
Dans l’impossibilité de s’échapper mon père n’eut d’autre choix que de coopérer avec l’armée, en tant que forgeron ses talents étaient précieux et c’est ainsi qu’on put échapper aux massacres qui avaient lieu chaque jour.
Dans une époque où les forts dictent la loi, les faibles ne valent pas grand-chose. Ainsi mes parents m’emmenèrent à l’académie ninja de Suna, apprendre des techniques qui pourraient me donner quelques années supplémentaires à vivre ou alors mourir en mission. Au moins mon destin serait entre mes mains.
L’apprentissage des techniques basiques étaient la clé de la réussite pour atteindre le rang de Genin et être attribué à une équipe dirigée par un ninja d’élite pour nous faire progresser. N’allez pas croire que parce que nous étions dans une période sombre que tout l’était forcément. La classe était soudée et nous arrivions à sourire à nous amuser. Nous étions jeunes, avions survécu et convaincus de partager une sorte de lien. Naïvement nous rêvions tous de devenir des héros comme les légendes de l’alliance shinobi, que nous terrasserions les Faucheurs et redonnerions l’espoir au village. Le simple fait d’avoir un entrainement et des capacités plus développés nous a donné le sentiment de pouvoir accomplir des miracles. Pourtant les rêves de grandeurs sont la preuve d’une inexpérience du monde et de sa complexité. On a finit un jour par l’apprendre et de la manière forte.
Nous avions pris l’habitude de parcourir les rues faisant étalage de nos compétences et agissions comme une police qui défendait les civils. Il était facile de nous identifier nous avions tous une arme à la main et un kimono avec les symboles AKU-SOKU-ZAN inscrits dans le dos. C’était mon ami Hijikata mon ami et leader qui en avait eu l’idée. Pourquoi des armes me direz-vous ? Un ninja doit rester cacher et avoir l’effet de surprise sur ses opposants. C’est en partie vrai mais uniquement si vous cherchez à vous fondre dans la masse. Nous voulions être identifiés, nous voulions attirer la violence sur nous, ce mal que nous souhaitions combattre. Les civils s’éloignaient à la vue des armes et ceux qui étaient attirés par le sang s’approchaient d’eux même çà évitait de les chercher… du moins au début. Nous n’étions qu’un groupe dans un quartier, juste un groupe armé supplémentaire dans cette période trouble. C’est aussi à ce moment que j’ai tué pour la première fois. On vous apprend à combattre, la stratégie et l’esprit d’équipe mais rien ne vous prépare à tuer pour la première fois. Nous avions tous vu des morts, nous la craignions. Jetez des armes sur des cibles en bois, donnez des coups avec des armes émoussées ne nous ont pas préparé à notre premier meurtre.
Nous sommes sortis une nuit, trop fiers. Trop fiers pour comprendre que nos faibles pouvoirs ne faisaient pas le poids face à un plus grand nombre d’adversaires - aujourd’hui je pense que nous n’avions pas vraiment l’intention de nous battre que notre simple présence et l’étalage de quelques coups feraient trembler de peur nos adversaires.
Lorsque nous comprirent qu’ils n’avaient nullement l’intention de reculer, cet angoisse que je n’avais ressenti depuis notre tentative de fuite me glaça de nouveau le corps. Cette peur silencieuse et pourtant oppressante planait autour de nous tous. Le combat tourna à notre désavantage nous étions mieux entrainés certes mais moins expérimentés et surtout nous n’étions pas prêts à prendre une vie. Dans un désordre complet nous nous sommes séparés. J’étais avec Genji, le plus jeune du groupe, celui qui croyait le plus en sa nécessité - après Hijikata peut être. Quatre hommes nous avaient suivis et encerclés. Dos à dos nous repoussions les assauts, puis notre formation se brisa et on ne put compter que sur nous-même. Sur un mauvais coup j’ai pu assommer un de mes adversaires ce qui facilita la suite de mon combat. En duel j’ai pu rapidement prendre l’avantage et désarmer le second. Alors que ma lame se rapprochait de sa gorge j’ai pu sentir la terreur dans son regard, mon cœur battait à m’en rompre la poitrine, mon souffle était lourd, saccadé et la seule image en tête que j’avais en tête était celle de ce gamin qui plus jeune m’avait marqué surtout ses yeux sans vie. D’un coup violent je le mis au sol et lui dit de déguerpir.
Une fois seul, je me suis étendu contre un mur, sur les genoux, épuisé. J’ai pu entendre des pas se rapprocher de plus en plus près de ma position. J’espérais sincèrement pour que ce ne soit pas un nouvel ennemi. Fort heureusement c’était mon camarade : Genji. Il avait la mine sombre et il était blessé mais malgré son état il trouva la force de me sourire et me dire « Déjà fatigué ? », ces simples mots dispersèrent ce climat oppressant qui régnait en ces lieux. Je me relevais avec un demi sourire apparent. Soudainement Genji tomba mort devant moi. Un sabre lui avait transpercé le corps de part en part. Un simple moment d’inattention, un simple moment aura suffi. Le responsable se précipita sur moi toujours contre le mur. Confus, furieux, triste, je n’arrivais pas à me concentrer suffisamment pour prendre le dessus. Il commença à m’assaillir de coups et je le reconnu, l’homme que j’avais laissé partir, celui à qui j’avais laissé la vie. Une erreur de ma part et mon ami avait été tué. Une faiblesse de ma part et j’avais perdu un camarade. J’ai fini par me prendre les pieds l’un dans l’autre et j’ai chuté sur mon adversaire lame en avant. Il ne s’y attendait pas, moi non plus. La lame transperça sa gorge avec une aisance surprenante, en retirant la lame le sang gicla sur mon visage. C’était chaud, une chaleur agréable puis de dégout profond. Il tomba inanimé sur le sol j’ai continué de frapper le corps de l’homme encore et encore chaque coup faisant couler plus de sang et une fois calmé j’ai contemplé le corps de Genji. Je crois que j’ai pleuré cette nuit-là. Je fus rejoins par Hijikata et le reste du groupe ou plutôt les survivants. Il me dit que la faute lui revenait qu’il avait été naïf. Je lui ai répondu nous l’avons tous été. La victoire n’est pas du côté du plus juste. Mais du côté du plus fort, surtout en temps de guerre. J’ai demandé à Hijikata de couper les têtes de tous ceux qu’on avait tué et de les rassembler en un seul endroit avec un message : Vous voilà prévenu. Notre fierté, notre candeur appelez çà comme vous voulez nous a couté cher et en même temps elle nous a beaucoup appris.
Personne n’a dit un mot sur le retour. Peu sont morts mais l’impact de cet échec nous pesait à tous. Un bon entrainement et de la détermination seule ne suffit pas à remporter un combat, un fait simple que notre inexpérience nous avait fait omettre. Quand nous nous sommes rassemblés le lendemain j’ai proposé une nouvelle stratégie. L’honneur du combat n’a de sens que si la victoire est acquise, nous étions désavantagés par le nombre et par l’expérience du combat réel. Il fallait donc nous adapter en conséquence. Ce jour-là pendant notre patrouille, nous nous sommes séparés par groupe de trois, j’ai demandé à mes camarades de poser des sceaux à plusieurs endroits du quartier, ils étaient élémentaires, armes barrières mineures, pièges. Chaque groupe devait avoir un sensoriel pour détecter et transmettre les informations par télépathie et dernier point l’interdiction de l’usage de ninjutsu. Bien que très utile pour le combat, ces derniers sont bruyants pour la plupart ou trop visibles ce qui attire l’attention très rapidement et donnerait à nos opposants l’occasion de se rassembler en un seul point pour nous encercler. Une fois qu’un groupe avait repéré des cibles, le sensoriel envoie le message aux autres groupes puis commence à fuir déclenchant au passage les seaux pour maitriser le mouvement des assaillants en les divisant. Les autres groupes alors éliminés les cibles isolées et ainsi réduire petit à petit l’avantage principal du nombre. Tactiquement parlant un groupe dont la force se base sur le nombre impact la psyché quand il se retrouve réduit : désorientation, peur, les chasseurs deviennent les proies.
Aucune hésitation ce soir-là, même si j’avais encore une certaine appréhension à ôter la vie, celle de mes camarades et des civils passaient d’abord. Protéger une vie c’est en sacrifier une autre, pour moi c’était celle de mes ennemis. Pour mes camarades la discipline, pour les civils l’ordre, pour mes ennemis la mort. Cette sortie se déroula sans encombre.
Toutes nos sorties ne se déroulait pas toujours aussi bien, et à plusieurs reprises certains ne revinrent jamais. Mais dans l’ensemble la maitrise du terrain et du mental nous permettait soit de nous échapper soit de les éliminer.
Chaque semaine le groupe se retrouvait à l’Akebeko, une auberge ou on achetait boissons et femmes. Mineurs ? Oui on l’était mais le gouvernement avait d’autres problèmes plus urgents à régler. L’alcool réchauffe le cœur et les femmes le corps. Ces soirées étaient aussi l’occasion de ressouder le groupe, porter hommage aux disparus et de confirmer notre détermination.
Deux années passèrent. Nos actions n’étaient pas inaperçues et différents groupes s’étaient créés avec le temps. Un mouvement de rébellion qui perturbait grandement l’armée et qui au final augmentait la violence de ces derniers sur les civils.
Le reste est bien connu. Soufuku Nitobe, un samouraï ayant grandi à Suna, fait son grand retour en menant une troupe de rebelles, chassant les faucheurs du pouvoir. Dans la foulée il devient le Hachidaime Kazekage et met en place un gouvernement démocratique. Il n’y a rien à redire de plus, la situation évoluait pour le meilleur et un semblant de stabilité commencer à voir le jour. On continuait de patrouillait juste par rappel que pour agir.
Un système de dojos a été mis en place. J’en ai rejoint un pour comprendre le fonctionnement des techniques des samouraïs. La maitrise du corps sur l’esprit, le principe de ne faire qu’un avec son arme étaient des concepts passionnants, c’était une approche différente de celles reçues à l’académie et qui s’adaptait très bien au style que j’utilisais actuellement.
Peu de temps après Morio Ishikawa lance une nouvelle révolte et de nouveau une guerre civile éclate entre les pro-Gaara et les pro-Shinsuke. Une fois encore chaos et instabilité vinrent perturber le village et notre groupe se retrouva dans un large conflit entre tous ? Qu’importe qui avait raison nous éliminions toutes personnes qui profiter du désordre pour s’imposer.
J’ai perdu beaucoup de camarade encore une fois et nous n’étions qu’une poignée lorsque Morio fut arrêté.
Avec la disparition de Nitobe c’est son adjointe Yumi Esuki qui est promue au rang de Kazekage. Elle met en place un système de sécurité plus poussé pour protéger le village et les civils. On nous a demandé de prendre part à ce projet en agissant un peu comme nous le faisions jusqu’à présent seule différence ne tuer qu’en cas d’absolue nécessité. Avec l’expérience il était plus facile de deviner les intentions d’une personne au combat, si cette dernière était prête à mourir ou à tuer, si ce n’était qu’un pauvre idiot qui pensait qu’avec une arme simple pouvait se faire un nom. Mon pouvoir sensoriel avait lui aussi bien évolué, mais l’intégralité de mes compétences sont dans mon dossier inutile de s’attarder sur ces détails.
En 118 je réussi l’examen chuunin. Mes facultés à travailler en équipe et à mener un groupe ont grandement aidées à l’obtention du diplôme. J’appris aussi que pendant ce temps les villages proches de Suna ont été attaqué par une femme qui fut stopper très rapidement. Il était inquiétant de penser que malgré la stabilité du village, Suna était réellement faible en comparaison aux autres pays. Cet état de fait était inquiétant pour la suite.
La situation interne du village était plus ou moins stable ainsi l’inquiétude envers la politique extérieure commençait à se faire sentir par la population de Suna. Kumo consolidait ses armées, les autres villages possédaient des ressources bien plus importantes que les nôtres, la peur d’être envahis pouvait se lire sur plusieurs visages. Concrètement cette peur était fondée, bien que les différents partis étaient toujours à couteaux tirés, aucune réelle politique extérieure n’avait été décidée. Le Kazekage décida de se rapprocher de Konoha afin d’améliorer leurs relations. Plutôt que de parler d’un projet militaire ou d’alliance, elle proposa l’élaboration d’un site touristique afin d’apaiser les tensions qui pouvaient exister entre les deux villages.
Un choix qui me laissait perplexe, le village était dans un état de faiblesse apparente et nous laissions ouvertement la porte ouverte à un autre village pour constater par eux même notre déchéance. Malgré tout, la paix s’installe et le niveau de vie augmente rapidement.
J’ai profité de cette période pour rentrer souvent chez moi. Mes parents avaient réussi à survivre et profitaient de cette ère de paix. Ils étaient ravis de mon ascension au grade de chuunin, je pouvais lire de l’anxiété sur le visage de ma mère, avec mes nouvelles attributions mes missions seraient plus dangereuses. Mais elle n’en dit rien. De mon côté je n’ai jamais conté quoi que ce soit sur le groupe créée avec mes camarades, ni que j’avais tué de sang-froid à plusieurs reprises. Mon père me regardait différemment, peut être que mon regard en disait plus que je ne le pensais. Chaque fois je demandais des nouvelles de mon grand-père. Il était réapparu peu de temps avant la disparition des faucheurs et allait souvent à des réunions pro-Gaara. Les tensions entre lui et mon père étaient toujours présentes mais au moins ils coexistaient.
Malheureusement je me trompais. Après le passage du Tsuchikage à Suna, le Kazekage disparut dans des circonstances similaires à celle de Shinsuke. Ce qui bien sur même après toutes ces années ne manqua pas à réouvrir les plaies du passé et qu’un nouveau conflit ouvert entre les pro-Gaara et les pro Shinsuke fut déclenché.
De nouveau le village fut divisé, frère contre frère, fils contre père. Le conflit déchira le village comme si ces quelques années de paix n’avaient été qu’un simple rêve. Mon unité avait été déployé pour contrer les violences urbaines et tenter de calmer les cœurs les plus durs. La situation était tendue - maintenir une position entre deux flux souhaitant la mort d’un autre était pure folie. On perdait plus d’hommes qu’autres choses. Pour couronner le tout, les renforts qui devaient arriver avaient été repositionné autour du conseil. Et peu de temps après un gigantesque cataclysme surgit. Shukaku le démon du village venait d’être libéré. Je n’avais encore jamais vu une créature aussi puissante. A sa simple présence le conflit entre les deux groupes s’estompa et tous se mirent à fuir. Nous avions reçu l’ordre de soutenir les équipes déjà en place pour stopper le démon et je fus réquisitionné par la branche de soutien pour retransmettre les ordres à une partie des corps élites, mon niveau sensoriel était ce que j’avais de plus développé et je n’avais aucune technique capable de blesser un tel adversaire. Je me suis donc attelé à jouer ce rôle de support, transmettant des informations rapidement et en leur donnant si besoin la position de certains sceaux qu’on avait placé dans les rues en cas de dernier recours. Le combat dura de nombreuses heures et le village n’était rien de plus qu’un château de sable en face de ce monstre. Après un travail magistral d’une équipe en première ligne, Shusaku fut scellé à nouveau. Pourtant personne ne semblait pleinement satisfait, après tout il suffisait de voir le triste état du village - totalement dévasté- pour en comprendre la raison. Tout est à reconstruire.Dorumo Sabaku unit le conseil et devient le nouveau Kazekage. En moins de 5 ans déjà, trois Kage se sont relayés. Le pouvoir central était instable et le peuple perdit confiance dans la capacité du conseil à prendre des mesures efficaces pour leur survie. Beaucoup voyaient déjà un assaut imminent des autres villages pour terminer ce qui restait du village.
Bien qu’il n’était pas supporté par beaucoup de personnes ; Dorumo avait une volonté ferme. Il ferma les frontières du village, laissant filtrer aucunes informations possibles à l’extérieur. Une décision qui prit tout le monde à revers mais qui restait selon moi la meilleure décision à prendre. Empêcher toutes informations sur l’état actuel du village et renforcer le pouvoir central via une politique stricte et protectionniste. Privilégié la production locale et l’entraide entre les différents sunariens. Créer un lien d’identité fort afin que tout le monde s’active à la reconstruction du village.
L’effet est presque immédiat, le village se modernise rapidement et la participation du cousin de Kazekage : Shinki Jishaku est vitale. Grace à lui et Naeko Esuki le village se reconstruit à un rythme rapide et la prospérité renait.
Pendant cette période j’étais toujours attribué à la protection des civiles, bien que beaucoup travaillaient main dans la main certains souhaitent toujours profiter du chaos pour s’accaparer un peu de pouvoir. On put éviter certains attentats mais au final le kazekage préféra créer une police d’élite qui se chargerait de la protection des troupes. Mon camarade Hijikata en faisait partie. Par sa participation au combat contre Shukaku, le grade juunin lui avait été octroyait.
Savoir que l’idéologie de notre petit groupe était présente dans cette nouvelle police était rassurante, il n’avait pas changé et il avait confiance en ce nouveau gouvernement. J’ai travaillé avec lui sur plusieurs affaires je n’appartenais pas à l’unité Meirei mais le plaisir de travailler avec mon camarade restait intacte.
Les mois passèrent, le village se reconstruisait avec une vitesse et une modernité qu’on avait jamais vue. L’économie repris et peu à peu les cicatrices laissés dans le cœur des habitants se refermèrent. Dorumo avait réussi ce que ces prédécesseurs n’avaient pu faire : les rassembler.
Je n’ai pas écrit ce mémoire pour vous convaincre de ce qui est bien ou mal. Juste qu’aujourd’hui je suis allé à l’hôpital voir Hijikata, la maladie qui touche actuellement nos contrées est sur le point l’emporter et il tenait à se remémorer ce qu’on était et ce qu’on est devenu. Il savait qu’il allait mourir et il tenait à ce que je sois là et à me donner son sabre. Il n’a rien de particulier si ce n’est qu’il l’a accompagné dans tous ces combats. Ces derniers mots ne furent pas des mots de soulagement, de regrets ou d’espoirs. Juste AKU-SOKU-ZAN.
Je suis le dernier membre de notre groupe. La paix est fragile et pour pouvoir un jour se tourner et faire face aux menaces extérieurs l’ordre doit continuer de régner.
Vous me demanderez si je pense que la paix va durer. Ma réponse est simple, celui qui veut la paix doit se préparer à la guerre.