Force & Honneur

L'arène avait été améliorée. Le combat d’hier ayant opposé la Hibiki au Bakuhatsu avait fait jaser. Une véritable hype avait saisit la foule. Le spectacle était au rendez-vous. Il n’y avait pas grande distraction à Kiri. Rapidement, le peuple de la Révolution Bleue s'emparait de cette pratique duelliste à leur avantage : des paris s’y tenaient. Le spectacle attirait les regards et les foules. Ceux n’étant pas venu au combat précédent étaient désormais présent. Dans le colisée improvisée, une pratique venait de conquérir le village de la brume. Aux allures de gladiateur, aux allures d’une tradition qui puisait son origine au sein même des conditions du pays de l’eau et de ses habitants ; où la guerre et les conflits les avaient façonnés.

Cette fois encore.

La mort de la Mizukage Yojimbo, la maladie incurable qui sévissait dans le Yuukan, l’inaction du conseil des sept, sont autant de raison qui avaient poussé l’orpheline à agir, en commençant par l’éradication des conseillers. En plus de son objectif personnel : ne pas se faire contrôler sa liberté. Ses actions avaient menées à cette situation : Hibiki Uzumi contre Hozuki Chisame. La première combattait pour prouver qu’ils étaient faible, pour préserver son nouveau statut et faire tomber le dernier obstacle qui se dressait pour atteindre le patriarche Hozuki. Il avait profané l’assassine ; personne ne survivait à cela. La seconde bataillait pour empêcher Kiri d’être dirigée par une imbécile, venger les conseillers et punir la rebelle.

La fille se battrait à la place du pére. En effet, les blessures qu’avait infligé la sadique à sa cible l'incapacitait encore. Il n’était en vie uniquement car Uzumi le pensant mort lorsu’il avait perdu connaissance entre ses mains. Ce combat, genin contre jônin, David contre Goliath, faisait vendre par son titre, mais semblait moins important. Pourtant, les deux kinoichi faisaient deja mentir toutes ces mauvaises langues. Leurs attitudes étaient sérieuses et calmes. Pas un mot ne sortait de leur lévres. Elles savaient pourquoi elles se faisaient face et pourquoi elles se battaient.

Résumé:

L’ambiance était lourde. Une pression énorme s'abattait sur l'arène, écrasant les deux kunoichi qui ne vacillaient pourtant pas. Les spectateurs ravalaient leurs salives, s'épongeant le front d’un revers de main. Sans prévenir, les hostilités débutaient. Signant les mudras les uns après les autres, Chisame prenait l’initiative et faisait preuve d’une dextérité à faire pâlir chûnin comme jônin. L’adolescente semblait élaborer une stratégie en somme toute simple, mais face à cette démonstration, personne ne pouvait affirmer s’il ne s’agissait pas que de la partie visible de l’iceberg.

Des vagues d’un demi mètre inondaient le centre du colisée. Uzumi ne semblait pas apprécier ce fait et se projettait dans les airs. Les utilisateurs de suiton étaient polyvalent ; ils pouvaient se fondre dans leur élément comme attaquer depuis la position ennemie. Il était effrayant d’imaginer que la rebelle avait amassé ce savoir uniquement dans la pratique, en combattant. Un fumigène se déclenchait sur Chisame elle-même. La Hozuki perdait de vue la Hibiki, et inversement. Cela gênait l’assassine, alors elle attendait dans les airs, reprenant une impulsion, exécutant ainsi une marche céleste.

L’ex-esclave s'attelait à un procédés dans lequel elle excellait ; elle concentrait son chakra dans son corps. En dehors du petit nuage de fumée apparaissait des clones, mais Uzumi guettait tel un prédateur chassant sa proie. Son regard pénétrait le nuage qui se dissipait, à la recherche d’une seule chose ; la confirmation que la genin s’y trouvait encore.

Spoiler:

Le regard rivé vers Chisame, Uzumi apercevait sa silhouette, avant qu’un dragon n’apparaisse et chasse le fumigène qui, inévitablement, se tuait. Ses cuisses, ses mollets, ses pieds allaient effectuer une poussée qui la propulsera tout droit vers son opposante, mais ses genoux s’immobilisaient, à demi-pliés. Des muscles se réveillaient en elle. Elle ne les utilisaient que rarement, mais pour cette fois, ils se déployaient pleinement. Elle s'esclaffa si fort qu’elle se tordait de rire. Ses gloussements ridicules et maladroits étaient en contradiction totale avec la puissance sonore de son rire, qui arrachait des cris de douleur au public. Si le sourire carnassier d’Uzumi Hibiki avait déjà été exposé aux yeux de la brume, il n’en était rien du ricanement étrangement féminin, charmeur mais criminel. Les voix se manifestaient, se mélangeant à la présente Mizukage, donnant au colisée des allures d’enfer.

HAAA HAA AHAHA AAHAHAH ! Huunnn hmm, haha ha.. Huuun…..
Ah merde ! P’tin, c’t’ait quoi ça ?

   
Posant son bras gauche sur ses abdominaux qui lui faisaient mal, son index droit venait essuyer une petite larme sur le soin de son oeil. D’une voix grave :

Un jeu. C’en est pô. Mais j’vais bien m’amuser ‘vec l’chef Hôzuki.

   
Ses jambes se dépliaient comme un ressort. L’orpheline tombait à pic au-dessus de l'épéiste et ses créations d’eaux, qui trouvaient ses origines en ses membres. Chisame s’était dépossédée d’une jambe qui ne garantissait ni ses déplacements ni ses appuis, et d’une main qui la limitait plus encore. Elle s’était piégée d’elle-même. Une telle occasion n'échappera pas à la meurtrière, qui a l'accoutumée créait ses propres opportunités, mais ne refusait pas celles qu’on lui cédait. S’il s’agissait d’une embûche, alors la guerrière la déjourait par sa seule force, cela ne l’inquiétait guère. L'occasion était trop belle. Elle réduirait chacune de ses stratégies en cendre.

D’un geste devenu inné avec le temps et l’expérience, son poing se tendit en direction des trois clones suiton. Une vague de son allait les emporter. Quant au dragon, le kata sonore serait trop puissant pour son cas. Alors de son autre bras, elle reproduisait le même mouvement, pour recréer le précédent cône qui suffirait à faire s'effondrer la créature mythique.

Spoiler:

Les clones se firent écraser. L’onde était puissante, le sol se retrouvait dénudé, l’eau ayant été chassée momentanément. Sur une grande surface, un cercle se dessinait, mais le sol ne cédait point contrairement à ce que l’on aurait pu pensé : il n’éclatait pas, ne s’encastrait pas, ne se fracassait pas. Il était intact. Le dragon d’eau devenait une agile anguille, serpentant entre les zones d’actions de la Hibiki. Chisame montait cette fière créature, surfant dans les airs. L'arrière de la bête fut touché, amoindrissant sa taille et sa puissance.

Les deux guerrières de l’eau effectuaient une petite pirouette pour corriger leur trajectoire, avant de s’élancer l’une vers l’autre. Du même bras qu’elle avait utilisé pour vaincre Akuma Bakuhatsu et les explosions de Shibuki, la population de Kiri allait encore une fois admirer le pouvoir que renfermait le poing de la Kunoichi.

Le geste déchirait l’air, le pressurisant si fort qu’il créait une pellicule semblable à un mur transparent. La perturbation progressait vers Chisame et son dragon. Celle-ci pourrait faire trépasser sa monture, et déranger la cavalière, en la repoussant quelque peu, en bridant ses mouvements ou en brisant sa garde et sa position. En restant derrière sa création, elle ne subirait pas de dégât. Pour l'épéiste légendaire, une toute autre chose l’attendait. Le kata sonore. Cette technique qui ne loupait pas sa cible, la traquant jusqu’à la toucher. Combiné à une vibration de haute fréquence, la technique devenait fatale. Les Hôzuki étaient des êtres résistants, Uzumi ne sous-estimait pas la capacité de liquéfaction du clan.

Spoiler:

La Hôzuki exécutait un salto arrière, laissant son dragon d’eau faire face au cône supersonique. Uzumi Hibiki se demandait alors si l’adolescente avait finalement compris que sa technique perdait en puissance si plus obstacle se cumulait dans la même ligne de mire. Mieux, si sa technique devenait destructrice en concentrant toute sa puissance en un seul point au corps à corps, celle-ci gagnait en portée en perdant de sa violence sur les derniers mètres. Le coup supersonique contre le dragon aqueux s’affrontait dans un grand choc.

Le kata sonore fatal, astucieuse combinaison entre le fantôme supersonique et les ondes tranchantes, avait pendant ce temps prit en chasse l'héritière d’un puissant clan influent. Dégainant le tranchoir de Zabuza, l’une des épées légendaire de Kiri, la princesse Hôzuki abattait l’immense épée sur le mouvement signature de l’orpheline. Un éclat métallique strident agressait l’audition de tout le colisée. Celle qui se dévoilait être une épéiste légendaire résistait les premières fractions de seconde, au grand étonnement de l’assassine.

Mais la lame éternelle cédait. Le kata sonore lancé dans sa dynamique, effleurait Chisame, arrachant sans aucune difficulté son armure légère. Plus loin, le mur recevait le projectile, laissant en son seins un impact. La guerrière qui pouvait se liquéfier prenait conscience de sa blessure superficielle, et de la dangerosité de la femme devant elle. Contemplant la marque laissée derrière elle, la poussière du mur laissait place à ses propres plaque de fer qui ornait plus tôt son accoutrement.

Sans prévenir, le kata sonore apparu dans son dos. La rebelle - qui avait affronté les deux précédents Mizukages - n’avait pas été considérée comme le bras armé d’Aizen Samidare et une grande perte pour Drychda Yojimbo pour rien. Tandis que son adversaire était face à un choix, elle était libre de ses mouvements. Et tout pouvait arriver vite. Très vite.

Spoiler:

"Dans ce monde, ON RÉSOUT LA FORCE PAR LA FORCE”

Joignant les actes aux paroles, la princesse Hôzuki propulsait Kubikiribocho vers le kata sonore. Durant le court trajet, l’imposante épée se recouvrait d’une eau qui commençait à tournoyer autour de la lame. Une pellicule d’eau contenant la puissance de plusieurs tourbillons habillait le tranchoir de Kiri, faisait luire l’acier aux moindres rayons de soleil qui transperçait le village de la brume.

A l’impact, l’eau se troublait et les ondes dessinait des vaguelettes. A l’impact, le mouvement de Chisame était animé d’un désir ardent. A l’impact, quelque chose de démentiel se produisit. A l’impact.. L’assaut implacable d’Uzumi Hibiki venait d’être repoussé !

WoOoOoOooHOooOoW !

La foule consciente de cet exploit malgré son ignorance face aux forces qui s’exhibaient devant eux, venait de lâcher un halètement d’admiration et d’étonnement. Bientôt, les tribunes devenaient curieuses. L’on demandait qui était cette gamine qui tenait la Jônin aux folles manières et au pouvoir fou.    

C’est qui cette fille ? C’est incroyable ce qu’elle vient de faire !
C’était fou ! Mais il faut bien une folle pour en affronter une autre !
C’est.. La folie de Kiri !

L’on prononçait une fois ce surnom. Puis deux. Ni une ni deux, tout un bout de tribune commençait à scander ce titre dont il venait de baptiser l'épéiste légendaire. Néanmoins, c’était sans compter sur l’orpheline qui avait aussitôt perturbé les festivités. Elle était impressionnée également. Il était d’une extrême rarement que l’on parvienne à contrer cette technique. C’était d’ailleurs la seule chose à faire : y faire face. Chisame Hôzuki se révélait avoir un grand potentiel, meilleur qu’elle-même sûrement. Cette pensée faisait tressaillir la sadique, éveillant ses instincts de violence et de domination les plus pervers. Mais son corps restait impassible, fort de sa grande expérience. La guerrière chevronnée avait le rythme du combat, et c’est certainement ce qui causerait la défaite de la folie de Kiri.

La charge engagée contre son opposante, celle-ci n’avait jamais été stoppée, ni même ralentie. Chisame avait sauté de son dragon tandis que l'expérimentée combattante gagnait chaque petits centimètres. A une distance qu’elle jugeait suffisante, du chakra se concentrait dans chaque cellules de son corps avant que celui-ci ne se déplace à haute vitesse. Apparaissant sur Chisame, le bruit qu’avait dégagé son kata sonore face à la magnifique parade fut redirigée vers les oreilles de cette dernière. Alors qu’elle se retournait, son équilibre allait lui faire défaut. Un élément crucial lorsque l’on se retrouve au corps à corps. D’une main assassine, la Jônin menaçait la Hôzuki.

Pensant qu’elle avait vu son dernier combat, Uzumi Rreproduit ce qu’elle avait fait avec Akuma Bakuhatsu. Chisame devait, à nouveau, faire un choix.

Spoiler:

Les doigts serrés et pointés vers Chisame, Uzumi allait toucher l'héritière Hôzuki. Au dernier moment, la célèbre liquéfaction rendait le corps de son opposante composée d’eau. La main de l’assassine passait au travers, tandis que le maladroit coup d’épée de la folie de Kiri finissait dans le vide. En effet, l’oreille interne avait été endommagée, jouant sur son équilibre, un sens important pour contrôler son propre corps. Les techniques de Kenjutsu en étaient forcément diminuées.

Cependant, la n’était pas son seul effet. Cet organe pouvait aussi gérer une partie de la perception spatiale et mieux considérer les accélérations. Le premier point avait peut-être empêché Chisame de réaliser un fait. Depuis la destruction de ses clones, les deux ondes de choc qui s’étaient écrasés au sol avaient remués eau et poussière. L'arène n’était plus rempli d’une eau impeccablement bleu, mais d’un marron presque transparent. L’épaisseur de l’eau permettait toujours de voir le fond, au moins sur quelques mètres. La Hibiki avait sûrement détourné son attention en la faisant toujours regarder vers sa position, vers le haut.

A présent sur sa position, la Jônin posait pied sur la surface de l’eau pour la première fois du combat. L'épéiste légendaire se jetait dans celle-ci pour fuir. Une tâche bleutée se baladait dans l’eau brunie. Ni une ni deux, l’orpheline la traquait. Cette eau présente partout dans l'arène commençait à poser problème. Il lui faudrait un moyen pour la chasser d’un coup. Pour l’heure, simplement la suivre était suffisant. La princesse de l’eau devait consommer une certaine quantité de chakra. L’épuiser n’était pas une mauvaise solution. Mais au moment où celle-ci sortait de ce maudit lac artificiel, l’ex-esclave l’allumerait avec son kata sonore.

Récap:

Au moment ou Chisame Hôzuki remontait à la surface de l’eau, Uzumi Hibiki lançait son poing en sa direction. Un énième kata sonore s’élançait vers la princesse du prestigieux clan. Celui-ci arrachait l’eau sur son passage, coupant en deux la formation d’eau qu’était son opposante. Cela retarderait sa solidification. Même si peu de distance les séparaient, l’ex-esclave souhaitait être au plus proche. Elle eut ainsi le temps de s’approcher tellement qu’elle pourrait finir en lutte si elle le souhaitait.

Quand l'épéiste légendaire reprit forme, son épée pointée vers le ciel, s’abattait sur le kata sonore. Soudainement, la manieuse de Kubikiribocho eut envie de déglutir, et l’intérieur de son crâne lui semblait être une mer agitée. Le son roulait sur la lame. Son coup d’épée ne touchait finalement que le lac artificiel qui avait envahi l'arène. A présent, peu de chose pouvait arrêter la technique assassine de l’orpheline.

Pourtant, celle-ci voulait faire savoir sa suprématie. À quelques centimètres, son corps entier était devenue la plus dangereuse des armes. Si le doigt pointé de la Hôzuki l’était vers la guerrière sanguinaire, elle verrait sa balle quasiment rebondir. Pourtant, la violente puissance brute et acérée que dégageait Hibiki Uzumi ne s’était pas arrêtée, se jetant vers celle qui l’avait défiée. D’un seul mouvement du bras, elle pouvait atteindre la gorge de la folie de Kiri. Si elle résistait suffisamment au kata sonore qui allait la toucher, et avec un grand instinct de survie, elle pourrait décaler la blessure le long de son torse, l'empêchant de bêtement mourir.

Récap:

Le geste était comme tant d’autre. L’assassine avait ôté tant de vie ainsi.  Se retenir, se brider afin de ne pas la tuer était le plus difficile. Et puis, sa vision se brouillait. Ses yeux lui piquaient. La guerrière n’avait, cette fois, pas prêté attention au lac qui leur servait de sol. Une petite éclaboussure s’était frayée son chemin, à l’abris du regard perçant d’Uzumi. L’eau l’aveuglait, et sa main alors recouverte d’un tranchant extrême, ne pouvait distinguer si elle touchait l’air ou le corps de Chisame.

A cet instant, une petite explosion retentissait. Près de l’ex-esclave. Très près. En dessous. La princesse Hôzuki n’avait pas pu se défendre du kata sonore, ayant laissé passer sa chance lorsque Kubikiribocho n’avait pu découper la technique. La détonation couvrirait le plausible grondement de douleur que la folie de Kiri pourrait lâcher. La blessure était réelle. Un poing de son s’enfonçait dans sa chair, la comprimant, avant d’exploser localement. La zone d’effet n’était pas suffisante pour faire imploser le corps, mais de lourds et profonds dégâts intérieurs pouvait voir le jour. Le sang coulait.  

Grâce au bruit, Uzumi savait néanmoins où son adversaire était, et ses yeux commençaient de nouveau à voir correctement. Lorgnant du regard, elle voyait Chisame signer une technique. Elle s’en était rendu compte trop tard. Cette fois-ci, le ninjutsu ne pouvait être annulé. Une brume envahissait l'arène, réduisant grandement le champs de vision. Les deux Kirijins étaient au corps à corps, alors ils pouvaient encore se voir, mais Chisame s'écartait. Uzumi lui emboitait le pas aussitôt, distinguant avec difficulté la jeune épéiste légendaire. Elle espérait que les blessures de son adversaire l’empêche de fuir, et lui permette de la ratrapper. La Hibiki ne voulait pas tenter d’action à l’aveugle, ou avec une visibilité trop mauvaise.

Récap:

L’estimation de la situation de la combattante chevronnée s’avérait exacte. A chaque seconde qui s’écoulait, la distance avec son opposante se réduisait. Les blessures à son oreille et son ventre ralentissait cette dernière, ce qui permettait à l’orpheline de venir la frapper. D’un coup droit, très visible, et qui semblait être démuni de chakra, Uzumi visait la blessure de Chisame. Le mouvement n’était pas d’une grande puissance, mais il était digne d’un soldat. A sa grande surprise, son poing s’enfonçait dans la chair. Sa bouche s'entrouvrit pour manifester son étonnement. La gamine venait de succomber. Ses yeux s'écarquillaient. Bientôt, une substance visqueuse s’échappait entre ses doigts. Sur le visage de la Hôzuki, un large sourire pervers s’était gravé. La princesse du clan épéiste se mélangeait à l’eau de l'arène avant de disparaître. Cette fois, la brume la rendait impossible à suivre.

L’ex-esclave n’avait rien pu faire, laissant sa proie disparaître entre ses mains. La situation avait changée. Pour la première fois du combat, ce n’était plus la meurtrière qui donnait le rythme du combat. Elle était dans l’attente, sur la défensive. Elle ne savait pas où se trouvait la manieuse de Kubikiribocho, et avait doublement le désavantage du terrain. L’idée de faire d’une pierre deux coups lui traversait l’idée. Elle était en mesure de se débarrasser de quasiment toute l’eau et brume de l'arène, en plus de pouvoir toucher sa cible à l’aveugle, si elle était suffisamment proche. Commençant ses mudras, une idée lui venait en tête. Si elle retrouvait les traces de sang que Chisame avait dû laisser derrière, elle pourrait la retrouver. Malheureusement, la brume semblait rendre cette tâche également impossible. Et lorsqu’elle utilisera cette technique, le sang ne sera plus assez visible pour la guider. Il lui fallait trouver un autre moyen…

L'ouïe. Il ne lui restait plus que cette option. Écouter attentivement. Fermer les yeux. Se concentrer. Capter le moindre bruit. Repérer sa direction. Estimer sa distance. Deviner ce qui l’avait provoqué. Uzumi s’essayait à cet exercice. Elle se connaissait mauvaise dans ce domaine. Elle n’en avait jamais réellement eu besoin. Lors de la guerre sanglante, elle chassait simplement tous les Kumojins qui croisaient sa route. Sans aucune distinction, sans aucune fixation particulière. Le peuple du nuage mourrait, tout simplement. Rarement une cible précise se dessinait. Rarement une proie lui échappait, et ainsi, rarement elle la traquait. Toutefois ces derniers temps, entre Haiiro Soramaro - bras droit du Tsuchikage - et Drychda Yojimbo - dernière Mizukage - ses cibles étaient difficiles d’accès. Sans parler du combat qui lui avait privé sa vision, et qui désormais, la bridait avec un écran de fumée. Les ninjas senseurs avaient l’ascendant, il lui fallait remédier à cela.

Un remous. Dans son dos. Un crocodile jaillissait dans un tourbillon d’eau, la gueule ouverte. Par réflexe, Uzumi poussait sur l’une de ses jambes, afin de s’éloigner de ce qui ne pouvait être qu’une menace. Son regard se posait sur la créature au moment où le second lui croquait la jambe. La gueule puissante de l’animal la retenait dans son élan, la faisant irrémédiablement chuter. Le premier crocodile allait, à son tour, pouvoir se jeter sur elle. Se hâtant de terminer ses ultimes mudra, une vaguelette d’eau se propageait, ayant pour épicentre la kunoichi. L’instant d’après, une terrible onde de de choc dévastait tout autour de l’ex-esclave. De tous les côtés, de toutes les directions, de tous les sens. Le lac artificiel était balayé, la terre raclée et la brume chassée. Sur une quinzaine de mètre, la destruction faisait rage dans un roulement anarchique. Les crocodiles n’avaient pu y survivre.

L'arène avait changé de décors. Un cratère avait prit place en son centre. L’eau avait été propulsée hors de l'arène, et de la boue jonchait tous les bords. Il ne restait du brouillard que sur les côtés. Chisame n’était pas encore visible, mais ses positions étaient limités. Alors doucement, la future Mizukage avançait. Sa cheville cédait sous son poids, faisant écrouler son corps contre le sol. Le crocodile l’avait broyée. Se relevant à l’aide de son pied valide et de ses bras, elle commençait à se déplacer à cloche-pied, cherchant Chisame.

Récap:

Seul les petits sauts d’Uzumi résonnait d’un bruit claquant dans l'arène. Le silence qui séparait chacun des déplacements de la Kunoichi était plus long, et le bruit anormalement fort, trahissant l’utilisation d’un seul pied. Au sol, une silhouette se dégageait enfin. En s’approchant, elle pouvait y voir Chisame. Mal en point, le corps de la jeune adolescente prenait une forme océanique, scuitant d’eau. Elle était au bout. Pourtant, son bras se hissait avec difficulté vers Uzumi, qui recula, méfiante. La guerrière ne s’attendait pas à ce que son ultime technique ait touché son opposante, et encore moins que cette dernière puisse encore bouger. Elle allait tirer la balle suiton de tout à l’heure ? Non. La position était différente, son poing était fermé. Ce geste était inutile. La princesse Hôzuki souffrait à chaque seconde en le maintenant ainsi brandé. La nouvelle Mizukage avançait de nouveau, posant sa main contre le mur dans lequel était encastré l'épéiste légendaire. Pliant le seul genoux sur lequel elle était appuyé, ses lèvres se portaient aux oreilles de sa presque-copie.

“T’payes pas d’mine, mais n’empêche qu’t’es plus forte q’Drychda. T’sais c’qu’veut dire ma victoire, hein ?.."

Un petit silence était laissé pour la laisser réaliser ce que tout cela signifiait. Quand, elle comprit, Uzumi se releva. Puis, elle s’adressait en criant à l’audience qui l’avait suivit jusqu’ici :

“Oy. J’suis l’Mizu et ça chang’ra pas tant qu’personne m’battra. Mais personne l’peut, alors am’nez vous ! Vous reste plus trop d’temps la !"

A la fin du temps écoulé, tous ceux qui avaient défiés la nouvelle Mizukage avait perdu leur duel. Hibiki Uzumi était satisfaite de ne plus avoir d’autorité à qui obéir. Elle était devenue cette souveraineté, celle à qui on doit obéir. Et elle apprendrait bientôt que bien qu’elle atteignait une liberté jamais atteinte auparavant, tout un tas d’obligation la briderait. Mais son obsession maladive pour la liberté ainsi que son caractère brute et sauvage, allait transformer Kiri.