Satsui - Un homme qui a perdu son coeur

Aussi curieux que ça puisse paraître, j'ai eu des sentiments. Mon enfance était même comparable à celle des autres. Curieux et téméraire, j'étais un petit garçon plein d'entrain qui aimait partir à l'aventure. Née de parents marchants, j'ai grandi sur les routes jusqu'à l'âge de mes 5 ans. Ce style de vie me plaisait, j'aurais même pu finir marchand si ça c'était passé autrement.
Mais tout changea lorsqu'un messager vînt nous annoncer le décès de mon grand-père, qui nous céda sa maison. J'appris alors que cet homme -dont je ne savais alors rien- avait été la cause de notre style de vie en s'opposant à l'union de mes parents. En réalité, mes parents n'avaient jamais voulu être nomade. Ils avaient d'ailleurs toujours cherché à refonder une famille dans un autre village, à l'aide des maigres économies que l'on gagnait suite à nos voyages. Et bien que l'on ne sut jamais pourquoi il nous céda sa propriété, l'on partit pour le village de Kumo, là où j'allais désormais vivre.
Ce brusque changement de vie fut le premier pas vers l'épopée de ma vie.

Lors de notre arrivée à Kumo, on commença par faire le tour du marché, où l'odeur des produits frais venaient titiller mes narines. Je me laissai rapidement envoûter dans ce dédale de commerçant, me retrouvant entraîné par ce besoin de partir en reconnaissance. Je lâchai alors la main de mes parents pour partir à l'aventure. Je me souviens avoir entendu leurs voix s'effacer au fur et à mesure de mon avancé. J'aimais ça, ce sentiment de liberté. Courant entre les immenses jambes des passants, je sentais une poussé d'adrénaline monter en moi, je m'amusais comme un fou.
C'est alors que j'heurtai une jeune fille de mon âge.
Je me retrouvais maintenant au-dessus de cette parfaite inconnue. Me redressant je la découvris progressivement, elle avait de longs cheveux noirs parfumés à la citronnelle, des traits fins et des yeux verts pommes dans lesquelles je me perdu un tout petit laps de temps. Son nez était petit et légèrement retroussé et ses lèvres rouges et fines contrastées avec à son teint pâle et sa robe blanche. Lorsque j'étais debout, j'étais conquis par cette jeune fille dont je ne connaissais même pas le nom. Reprenant rapidement mes esprits, je m'excusai et lui tendis là main pour l'aider à se redresser. Elle prit alors un air paniqué et se mit à sangloter "maman". Bien qu'elle ne semblait pas blessé, je ressentais une irrémédiable envie de lui venir en aide. Cherchant ses parents aux alentours, je me rendis rapidement compte que personne ne l'attendait. Nous étions seul, dans une faune semblant brusquement hostile. Je devais l'aider à retrouver ses parents, j'en ressentais un besoin incontrôlable. Je m'accroupis alors, l'invitant à monter sur mon dos et lui proposai de l'aider à retrouver ses parents. Elle n'hésita qu'une seconde avant d'accepter mon offre, visiblement je ne lui faisais pas peur. Quel soulagement. Je devais maintenant retrouver ses parents, mais où chercher, il y avait bien trop de monde, j'avais besoin d'une vision d'ensemble. Sans trop me poser de question je m'adressai directement au vendeur le plus proche, lui demandant si l'on pouvait monter sur le toit de son étale en lui expliquant la situation. Il accepta de bon cœur. Nous avons passé la journée à chercher ses parents de toit en toit. Pendant ce périple, j'ai croisé de nombreuse fois mes parents, ce qui m'a permis de leur expliquer la situation. Mais elle ne me fit jamais signe d'avoir vu ses parents. La nuit commençait à tomber et les stands fermaient les uns après les autres. Il y avait de moins en moins de monde, et pourtant, impossible de mettre la main sur ses parents. Que faisaient-ils pour abandonner leur fille une journée entière ? J'avais envie de la consoler, mais je ne savais pas quoi lui dire. Nos discussions avaient été minces et elle n'avait eu pour seules réponses un hochement de tête où le silence. Je ne savais rien d'elle, même pas le son de sa voix. Me détestais-t-elle ? Je commençais à angoisser à cette idée. C'est alors qu'une vieille dame vêtu comme une nonne se dressa devant nous. Elle s'adressa directement à la jeune fille, lui disant que ses parents seraient peut-être là demain et lui demanda de la suivre. Ne comprenant pas la situation je m'interposai, demandant des explications devant ce qui me semblait alors un kidnapping. Elle m'expliqua alors que cela faisait des années que ses parents avaient disparu alors qu'ils se promenaient dans le marché. Depuis ce jour elle n'a pas dit un mot, cherchant ses parents toute la journée et rentrant à l'orphelinat le soir pour dormir. J'étais triste pour elle, mais cela ne fit que renforcer mon besoin de lui venir en aide. Alors qu'elle repartait avec la nonne, je lui demandai si je pouvais continuer de l'aider demain. Elle acquiesça.
C'est ainsi que naquis notre rituel.

Notre champ de recherche s'élargit de jour en jour au point d'apprendre comment sortir du village discrètement. Et bien qu'elle resta muette, j'avais l'impression qu'elle m'appréciait de plus en plus, on était toujours collé l'un à l'autre. J'avais l'impression de compter pour elle et ce jusqu'à l'apparition d'un autre homme. Il s'était joint à nous lors de l'une de nos escapade hors du village, étant nouveau par ici, il était visiblement heureux de tomber sur des enfants de son âge. Gentil, calme, posé et attentionné, il lui plaisait visiblement et je dois avouer que je l'ai aussi trouvé sympathique. Mais tout c'est compliqué au moment des séparations. Alors que l'on se disait au revoir comme à notre habitude, il nous demanda notre nom. Je répondu et me retourna sans même attendre la réponse de ma douce. Je lui avais bien trop souvent posé la question sans jamais obtenir de réponse. J'aurais très bien pu le demander à une nonne, mais quelque part j'espérais l'entendre de sa bouche, la faire sortir de ce mutisme dans lequel elle s'était enfermé. Mais ce ne fut pas moi qu'elle choisit, ce soir là elle répondu à sa question avec un large sourire. Sa voix était douce et limpide, elle s'appelait Hitode Ogawa. Et le nom de celui qui avait rompu la loi du silence était un dénommé Akira Nozomi, un homme robuste aux cheveux noirs et aux yeux bleu clairs. C'était la première fois que je ressentais ce sentiment : la jalousie. Il s'initia dans notre rituel, duquel je me sentais de plus en plus exclus.
Plus de 5 ans c'était écoulé depuis ma rencontre avec Hitode et je lui avais toujours pas partagé mes sentiments. Elle aimait Akira, n'importe qui l'aurait vu. Depuis le jour de sa rencontre, j'avais eu l'impression qu'il me l'enlevait des bras. Et maintenant j'avais beau faire les 400 coups pour essayer de m'attirer ses charmes, rien n'y faisait. Mais un grand jour arrivait, nous allions rentrer ensemble à l'école. J'avais espéré ce jour depuis un petit moment maintenant, ayant toujours été bon pour apprendre, je comptais bien montrer mes talents à Hitode, quitte à ridiculiser Akira pour y parvenir. Par chance, nous étions tous les trois dans la même classe, tout ce déroulait comme je l'avais prévu. Finit sa domination, j'allais enfin pouvoir récupérer le cœur d'Hitode. Tout allait se jouer pendant les cours de sport et les contrôles. Et bien qu'il s'avérait que j'étais aussi bon que je le pensais, Akira lui l'était un peu plus que moi. On nous appela rapidement la tête de classe, Akira étant toujours premier et moi le second. Cela suffisait à me donner un certain charme auprès des filles, mais pas à atteindre celle que j'attendais. Je reçus même quelques déclarations, mais je les ai toutes rejetées, ne vouant mon amour qu'à une personne visiblement décidé à m'ignorer. Au bout d'un an, je finis par perdre patience, mais Akira restait un ami, peut-être me comprendrais-t'il si je lui exposais le problème. C'est pourquoi je finis m'adressa directement à Akira. C'était peu après les cours, Hitode -qui nous attendait généralement- avait eu un empêchement à cause d'un problème lié à l'orphelinat. Nous étions tous les deux dans les couloirs déserts du bâtiment lorsque je lui dévoilai toute la vérité. Il resta tout d'abord stupéfait avant de me soutenir, il n'avait ni sentiments pour Hitode ni remarqué les siens. Il alla même jusqu'à s'excuser et me promis de nous laisser du temps rien qu'à nous deux. J'étais aux anges. Mon sentiment de jalousie s'était envolé, j'étais le seul sur la piste.
Suite à ce jour, j'eus de nouveau le droit à des moments d'intimités avec Hitode. Mais elle n'était visiblement pas satisfaite, lors de ces moments, je n'eus jamais une discutions ayant un autre sujet qu'Akira et je ne l'ai jamais vu sourire de bon cœur. Ce n'était pas faute de faire des efforts, j'étais prêt à tout pour elle. Mais elle était visiblement prête à tout pour Akira. Alors que le concours de fin d'école approchait, je baissais les bras.

Je devenais insociable, ne voulais plus parler ni à Akira ni à Hitode qui étaient pourtant mes deux seuls amis. Je commençais même à les détester, bien que je n'avais aucune raison pour cela. C'est alors que mon père, me voyant me noyer dans un chagrin infini, me proposa avec ma mère de reprendre la route après avoir obtenu mon titre de shinobi. Ils n'avaient jamais voulu que mon bonheur et en cela je leur serais éternellement reconnaissant.
J'acceptai leur offre.
Jusqu'au soir venu, je ne dis rien à Hitode et Akira. Ne laissant qu'une lettre pour m'excuser de ce départ, sans même en donner la cause. Mes parents avaient vendu la maison au noir afin de pouvoir recommencer une vie de commerçant.
Cela faisait maintenant un mois que l'on arpentait les routes et tout ce passait bien, j'étais celui chargé de protéger le chariot des brigands. J'avais repris mon ancienne vie et tout allait pour le mieux. La tâche n'était pas si compliqué, un œil vigilant et le tour était joué. Seulement, bien que j'essayais de l'oublier, Hitode rodait toujours dans mon esprit. Et fréquemment je me demandais ce qu'elle devenait, comment elle allait, si je la reverrais, ou encore si elle était finalement avec Akira. Et bien que ma dernière interrogation me nouer le ventre, j'avais toujours une impression de fraîcheur en repensant à son visage et aux moments passé avec elle. J'eus tendance à prendre ma tâche trop à la légère et cela à entraîna des conséquences. Alors que l'on était parti pour un voyage de plusieurs semaines, nous avons été attaquer par un groupe de bandits. J'aurais pu protéger ma famille aisément si j'avais été à l'affût, mais une fléchette vint se poser sur ma nuque avant même que je ne puisse les voir. Attaquer de toutes part, j'étais immobilisé par terre avant même de comprendre ce qui se passait. J'ai alors dû assister aux meurtres de ma famille. Ils commencèrent par ma mère dont ils ont coupé la trachée avant de saigné mon père comme on le fait d'un lapin. Puis vînt mon tour, je sentais ma fin approchée, je pris alors la peine d'observer le paysage qui abritera ma mort. On se trouvait à la lisière d'une forêt et près d'une clairière, on entendait encore l'eau coulait et les oiseaux chantaient, rien n'allait changer après mon départ. J'allais mourir et je l'avais accepté, plus rien ne me retenais dans ce monde. Je fermai les yeux et fis le vide dans mon esprit. Alors que je m'attendais à ressentir une vive douleur, je sentis une masse morte me tomber dessus. Privé d'oxygène, je m'évanouis.

Lorsque je repris mes esprits, j'étais allongé dans un lit. Mes idées étaient vagues, mes sens étaient comme engourdis. Je sentais quelque chose de similaire à un tissu humide sur mon front et entendait la respiration de quelqu'un à mon chevet. J'ouvris alors les yeux et la première chose que je vis fut des yeux verts pommes. L'espoir survint juste avant le désespoir. Bien que ma vue était encore trouble, je compris rapidement que ce n'était pas Hitode, la femme se trouvant devant moi devait bien avoir 20 ans de trop pour prétendre être l'élue de mon cœur. C'était sa mère. Je ressentis une grande angoisse ainsi un soupçon d'amertume. J'avais sous les yeux celle que l'on avait cherché pendant tant d'année. Elle me parla d'une voix calme et plate, me disant que le poison dont j'avais été victime faisait encore effet. Cela faisait 2 jours que je dormais et il me faudrait plus de 5 jours pour être remis sur pied. Bien que mal à l'aise, je la remerciai de son aide et de son hospitalité, et petit à petit l'on apprit à se connaître. Alors que je ne pus bouger le moindre orteil pendant les deux jours avenir, elle se montra gentille et patiente, me donna à manger, changea mes draps et me fit presque oublier la perte de mes parents. Je n'étais pas quelqu'un qui s'arrête pour pleurer ceux qui sont resté derrière, mais l'idée de ne plus les revoir me pincer le cœur. Je lui fis le récit de ma vie -en excluant tout détail sur Hitode- et en retour, j'appris d'elle qu'elle s'appelait Rakko et qu'elle s'était réfugié ici suite à un problème personnel, devant laisser tout ce qu'elle aime derrière elle. J'aurais aimé avoir plus de détails, mais je la croyais, c'était une bonne personne. J'ai beaucoup pleuré lors de ces 5 jours et elle me fus d'un grand réconfort.
Je pus finalement me lever le cinquième jour, heureux dans mon malheur, j’essayai de l'aider au mieux. Elle vivait seule dans la forêt depuis maintenant un moment, se nourrissant de la chasse et de la cueillette. Elle avait visiblement été ninja, laissant son équipement visible à l'entrée de sa cabane, alors qu'elle ne chassait qu'à l'aide d'une sarbacane. Une arme fourbe si vous voulez mon avis. Elle avait un certain scrupule à tuer les animaux et éviter de le faire dans la plupart des cas. Elle n'avait d'ailleurs pas tuer les brigands qui m'avaient attaqué, mais seulement endormie via des bombes soporifique. Je me pris rapidement d'amitié pour elle, au point de la considérer comme une mère de substitution. Il me fallut seulement une journée pour récupérer ma force d'antan, j'avais une capacité de récupération "plus que passable". Ce qui semblait être un merveilleux compliment venant de sa bouche. Ce soir là, alors que l'on mangeait les mures sauvages que l'on avait cueillies, je m'étais décidé à l'abandonner pour repartir seul. Mais avant de lui annoncer mon départ, je lui refis le récit de ma vie. Sans rien n'omettre cette fois. Elle comprit rapidement et se mit en larme avant de me gifler. Je pensais avoir compris son geste, j'avais mis bien trop de temps avant de lui parler de ça, elle devait me détester. J'allais sortir de sa vie lorsqu'elle me prit dans ses bras et me dit d'une voix éploré qu'après cette semaine passé auprès de moi, elle me considérait comme son fils. Mon visage resta de marbre, bien que mon cœur était en larmes. Je me retint de lui rendre son étreinte. Elle finit les dernières larmes qui lui restées avant de me lâcher. Elle me conseilla alors d'avouer mes sentiments à sa fille, tout en m'invitant à revenir quand mon cœur me le dira. Je ne pus retenir davantage mes larmes, je lui dis que je reviendrais avant de partir. Alors que j'étais à une dizaine de mètres de sa porte, elle me demanda un dernière faveur, me faisait promettre de ne jamais rien dire à sa fille.

Je ne savais pas vraiment quoi faire. J'étais maintenant libre comme l'air, ce que j'avais toujours rêvé. Mais ce n'était le cas que sur le papier, mon cœur et mon esprit ne m'appartenais plus depuis trop longtemps maintenant. C'est pour cela que je décida de suivre le conseil de Rakko, même si cela menait à la déception, c'était le seul moyen de me libérer de mon mal-être. C'est donc avec cette intention que je retourna à Kumo. Tout ce qui m'importait était sa réponse, je n'avais pas envie de savoir si l'on me considérait comme nukenin, ni de savoir ce qui m’arriverais si c'était le cas. Ainsi je me déguisa avec de simple vêtement de paysans, revêtu de la tête au pied avec de la laine épaisse. J'arrivai rapidement devant l'orphelinat et l'attendu contre le mur, à quelques pas de la porte. Tout se déroulait comme prévu. C'était une journée d'hiver tel on en voit tant, le ciel était couvert et de la vapeur sortait à chacune de nos expirations, la fraîcheur se serait fait sentir sans mes vêtements. Elle finit par se montrer le soir venu, seule. Toujours aussi ravissante, je la laissa passer devant moi sans réagir. C'est alors que je sentis la même odeur de citronnelle que lors de notre première rencontre. Je lui saisis la main et elle se retourna, je fis tomber ma capuche en guise de présentation. Elle ne dit pas un mot. M'en voulait-elle de mon départ ? Sa main était froide et son regard glacial. Je m'excusai d'avoir fuis le village, et lui racontai toute mon histoire, omettant le passage avec sa mère. Elle m'écouta, sans broncher. Lorsque j’eus fini mon récit, il y eu un court moment de silence, avant qu'elle ne me prenne dans ses bras et repose sa tête contre mon torse. Je lui rendis son étreinte. Mon cœur s'emballa et le temps s'était comme figé. C'est alors qu'elle me demanda d'une voix douce de ne plus jamais la fuir. J'acceptai sans hésitation. J'aurais donné tout ce que j'avais pour que cette étreinte dure éternellement. Mais bien qu'il était tard, nous sommes directement allé au bureau du raikage pour demander ma réintégration au village. Clément envers un enfant de 12 ans, l'on me donna même le droit d'intégrer l'orphelinat ainsi que l'équipe de Hitode, maintenant chargé de me "surveiller". On la remercia tous deux avant de repartir vers l'orphelinat, main dans la main. J'avais échangé ma vie de vagabond contre la chose ayant le plus de valeur au monde : un amour réciproque.

Cela faisait maintenant 7 ans que notre amour perdurait. Nos liens étaient plus fort que jamais, forgés par nos missions et notre confiance mutuelle. Nous étions alors tous deux des chuunins accomplis, connu comme formant un sacré duo, Hitode entravant les ennemis à l'aide de son genjutsu, et moi, chargé de produire des attaques destructives grâce à mes techniques de raiton. Seulement, une idée me venait maintenant quotidiennement à l'esprit, je voulais la demander en fiançailles. Pour cela, une seule chose manquait à mon actif, l'accord de sa mère. Je la voyais une fois par an, lui racontant toutes nos aventures. Elle se devait d'être la première au courant de cette demande. C'est pourquoi je partis à sa rencontre, sans prévenir personne comme à mon habitude. Mais lorsque j'entrai dans la forêt, je vis les empreintes d'un groupe de personnes se dirigeant vers la maison de Rakko. Mon attitude enjoué céda alors place à la panique, elle avait toujours vécu seul. La seule explication plausible était qu'un groupe de brigand avait mal pris sa dernière intervention. J’accourus à sa maison, que je trouva en feu. J'arrivais malheureusement après ces malfrats. Je rentrai immédiatement dans la maison et avant de la trouvai allongé à quelques mètres, crachant du sang. J’accourus à son chevet pour essayer de la sortir des flammes, mais je compris vite que c'était trop tard. Ses ligaments avaient tous étaient coupés et elle était éventrée. Elle me dit aussi doucement que d'habitude qu'elle avait eu l’œil plus gros que le ventre. Je me mis à pleurer et voyant mon désarrois, c'est elle qui me consola, me demandant ce que je faisais ici aussi tôt dans l'année. Je lui annonça que je comptais demander sa fille en fiançailles, elle me sourit et me demanda de foncer vers le bonheur qui me tendait les bras, sans tenter de la venger. Puis elle ferma les yeux et ne les ouvrit pas malgré les cris désespéré d'un enfant voulant sa mère.
Je n'avais jamais été aussi enragé. C'était la première fois que je ressentais un tel sentiment d'injustice. Ignorant les dernière volonté de Rakko, je fonçai dans la forêt à la recherche de ses assassins. Suivant les fougères écrasées qu'ils laissaient derrière eux, je n'eus aucun mal à les retrouver. Aveuglé par mon désir de vengeance, je fonçai dans une troupe de plus de 200 brigands. Usant de mes jutsu à outrance, ce fut rapidement en véritable carnage. Mais mon chakra finit par manquer et leur nombre l'emporta. Je ne sais combien d'entre eux j'eus tué, mais je ne fus jamais dégoutté du sang qu'ils laissèrent sur mes mains.

Suite à ce combat je devint leur captif, puis je fus vendu pour une poignet d'or à un gros lard de sunajin. Entravé avec des menottes séparant mes deux mains, j'étais incapable d'utiliser mon ninjutsu et je devins un misérable esclave. Bien entendu, j’ai essayé à nombreuse reprise de m'enfuir à l'aide de mon taijutsu, mais le bougre avait une garde rapprochée et me garder toujours près de lui. J'étais son esclave personnel et je dû assister à tous ses caprices. Suna était un lieu épouvantable, où régnais une dictature infâme. Je finis par comprendre que je devais feindre ma défaite, montrer que j'abandonnais et renonçant à mon droit de vivre pour gagner sa confiance. Cela prit du temps et il me mit maintes et maintes fois à l'épreuve. Mais je réussis à tous les surmonter, voulant à tout prix retrouver celle que j'aime. Seulement sa confiance ne suffit pas, je restais son esclave. Heureusement, cet homme n'était pas aimé et cela allait m'aider. J'allais organiser son attentat, laissant sans cesse des détails sur nos prochaines destinations dans la rue, en feignant l'idiotie lorsque cela se faisait découvrir. Je donnais ainsi de précieux élément pour les révolutionnaires. Cela mit plus d'un an avant de finir par arriver, mais tout ce passa comme je l'avais prévu. Un attentat eu lieu, ce qui entraîna la mort de l'un de ses gardes du corps et j'héritai tout naturellement de son poste. C'était un idiot. Lorsqu'il enleva ces menottes rouillées que je portais depuis bien trop longtemps, je lui arrachai la clef des mains avant de lui ouvris la trachée avec. Puis je tua ses deux autres garde avec une petite technique de raiton avant de partir de ce village de fou furieux.
J'étais enfin libre. Je ne pensais plus qu'à Hitode, je l'avais fait attendre plus d'un an mon retour, j'imaginais déjà un retour émouvant et plein de tendresse. Je me hâtai de rejoindre ce village que j'avais encore une fois déserté, me déguisai de nouveau et profitai de la nuit pour m'introduire dans Kumo. Puis me dirigeai directement vers la maison où l'on avait emménagé lorsqu'on était devenu majeur. J'arrivai devant l'entrée lorsque je la vu embrasser Akira dans notre chambre. Je compris immédiatement et ne contins pas ma colère, je les tua tous les deux en réduisant notre maison en miettes à coup d'assauts de raiton. Suite à quoi, je renonçai à toute forme de sentiments et quittai Kumo à jamais.

Devenant nukenin, je n'attendais plus rien de la vie. Sauf peut-être la mort. Je l'attendais patiemment, ne cherchant plus à manger ni à boire. La vie m'avait dégoutté. C'est alors qu'un sunajin -ayant fui le village suite à une révolte- me trouva. Il me connaissait et me garda en vie, me forçant à manger et à boire. C'était un ancien juunin ayant visiblement décidé de faire de moi un révolutionnaire accomplis. Peu était les révolutionnaire à ne pas avoir entendu parler de moi, l'esclave rebelle. Il voulait faire de moi une figure d'opposition. Maître de fuuton, il m'appris à maîtriser ma seconde affinité ainsi qu'à améliorer mon combat au corps à corps. M'entraîner fut ma seule motivation, cette poussée d'adrénaline était la seule chose qui me provoquait encore un de plaisir. Puis vînt le jour où il n'eut plus rien à m'apprendre, le jour de sa mort. Je n'avais jamais rien éprouvé pour celui qui me sauva de la mort, je l'avais juste utiliser. Il me permit de comprendre qu'il me restait encore quelque chose à attendre de la vie : l'excitation. C'est ainsi que je partis dans mon dernier périple, suivant l'odeur du sang et des combats. Je me forgea ainsi le nom de Satsui.