Sore wa Himitsu desu !

Dans une grotte, cachée au fond d’un lac dans une forêt, une femme, sans le moindre vêtement si ce n’est un masque, est actuellement enfermée une sorte de cercueil de bois. Cette femme n’est pas endormie, elle est plutôt figée, et ne respire pas. Elle ne se réveillera que demain après un long sommeil de 100 ans. En attendant, nous vous demandez sûrement comment en est-elle arrivée là ?
Nous allons donc vous raconter son histoire…

Cette femme s’appelait Himitsu Uzumaki et est née en l’an -30 du calendrier actuel, durant les guerres de clans. Comme beaucoup de ses semblables, elle fut entrainée durement et dû partir à la guerre très jeune. Elle vivait dans le Pays des Tourbillons avec sa famille, et une petite sœur qu’elle adorait nommée Mito Uzumaki.
C’est donc en ces anciens temps que notre Kunoichi vécut, combattant encore et encore. Cependant elle était beaucoup plus à l’aise lorsqu’il ne fallait pas combattre, le combat étant pour elle une perte de temps et une gêne dans ses missions.

Son enfance, jusqu’à ses dix ans, se résuma à l’apprentissage parfait du Fuinjutsu, étant une fille, elle restait en retrait pendant que les hommes partaient combattre. Cet enseignement lui apporta peut être toute la théorie mais il fallait désormais aller sur le terrain, c’est donc sur le champ de bataille qu’elle put parfaire son entraînement via l’expérience.
Tous les jours se ressemblaient, la guerre, la guerre et encore la guerre. C’est peut-être de cette lassitude qu’elle eut envie de changer ses habitudes.

Vers ses 13 ans, elle commençait à s’occuper de sa jeune sœur suite à la disparition de son père durant la guerre. Elle était bien sûr triste pour sa famille, mais elle ne ressentait pas plus de tristesse que ça. Acceptant la fatalité des combats. C’est à partir de ce moment cependant qu’elle commençait à se détacher des idées de son clan. Pour elle, cette guerre était inutile tout comme le fait de devoir se battre. Elle refusa plusieurs missions et n’hésitait pas à mettre en péril ses camarades dans celles où elle était assignée, n’hésitant pas à fuir pour sa survie où encore fouiller ce qui restait sur des champs de bataille où il ne restait plus que des corps sans vie, prenant ce qui restait des cadavres pour le revendre plus tard. Ces attitudes furent sérieusement réprimandées par son clan. Ce qui ne facilita pas les relations. Mais pour le bien de sa famille elle continua de se tenir tranquille.  

Sa vie prit un tournant majeur lors de sa seizième année.

Alors qu’elle rentrait au village lors d’une mission de reconnaissance en solo dans le territoire du Pays de la Foudre, elle ne remarqua pas qu’elle était suivie, une faute grave pour un ninja espion comme elle. C’est donc par stupeur qu’elle se fit capturer puis ligotée.
Le clan de ninja qui l’avait capturée l’amena donc avec le reste de leur bande devant le village où devant l’exclamation générale, et, le kunai sous la gorge, la shinobi fut menacée de mort si son village ne rendait pas les armes et leur livrait leurs richesses. Jamais Himitsu ne s’était sentie aussi humiliée, elle avait mis son danger non pas qu’elle mais son village. Fort heureusement pour elle, les guerriers de son village surent prendre la situation en main et surent la délivrer en assassinant discrètement celui qui la tenait en otage, l’un des opposant s’exclama en disant qu’il pensait avoir affaire à un pauvre village de paysans dans un coin aussi reculé. La méconnaissance de ce clan causa donc leur perte.
Accablé devant une telle erreur, le chef du village fut déçu de voir qu’une Kunoichi comme elle pouvait s’être faite prendre comme un bleu et qui plus est avoir risqué la vie d’innocents. C’était l’erreur de trop.
Et sans aucun autre jugement, Himitsu se vit bannir du clan Uzumaki sur le champ même, et ne sera plus reconnu comme telle. Le déshonneur total pour un ninja, que de se faire rejeter par son village.
La quasi-totalité des villageois acquiescèrent cette décision, surtout que dans une période de guerre tel que celle-ci, n’avoir aucun point de repère pouvait à long terme être synonyme de mort.
C’est donc le cœur brisé, que la jeune femme quitta le village, tout en gardant le sourire devant sa sœur, qui pleurait faute de compréhension. Himitsu fut donc escortée jusqu’au Pays du Feu, quittant ainsi définitivement le Pays des Tourbillons. Mais une autre surprise l’attendait à son arrivée sur la plage…

En effet, qui s’attendait à voir surgir un Renard Rouge à Neuf Queues et détruisant tout sur son passage ?  Prise de peur et n’ayant jamais rien vu de tel, elle décida de s’enfuir le plus vite possible à bord du bateau qui venait de la larguer, mais celui-ci fut détruit dans la folie de l’évènement. Stupéfaite, Himitsu resta une seconde de trop inattentive et ne vit pas que le Renard l’avait chargée à une vitesse fulgurante, par réflexe et par chance, elle fit plusieurs bonds en arrière pour éviter le coup de griffe, mais le vent porté par le coup fut si puissant que son corps fut violement projeté contre le sol et son visage fut touché et lui laissa deux énormes cicatrices et commença à être porteuse de la cécité.
Epuisée par ce simple coup, étalée sur le sable de la plage, elle fit, par désespoir, et en réunissant toutes ses forces, en sorte de s’éloigner le plus loin possible. Mais elle n’alla pas bien loin, s’arrêtant à peine au niveau de la mer, tant elle était désorientée, puis, épuisée, elle finit par abandonner.

Dans l’esprit de la jeune fille, c’était la fin, elle évapora toute volonté de combattre, de se relever. C’était une fin qui lui convenait, elle n’avait ni espoir, ni rêve à accomplir, même plus une famille à servir. Mais cela n’avait plus d’importance. Himitsu oublia tout le tumulte que faisait la Bête en partant de cette plage, elle se concentra sur le bruit des vagues.

Ecouter la mer la maintenait consciente, c’était pour la Kunoichi le dernier bruit qu’elle écoutait et donc elle en profitait, et enfin…petit à petit. Elle commença à perdre connaissance, son corps refusant de bouger, son ouïe qui diminuait peu à peu, et le bruit de vagues qui la berçaient, et qui venait caresser ses doigts d’une manière délicate l’entraînèrent donc dans ce sommeil infini qu’elle attendait…

- Enfin, vous avez repris vos esprits.

Ce fut les premiers mots que j’entendis, je tentai alors d’ouvrir les yeux, mais impossible de voir quoi que ce soit. Quoi que je fasse, il m’était impossible d’y voir ne serait-ce qu’une once de lumière. Totalement désorientée, je commençais à bouger un peu dans tous les sens jusqu’à que je me rende compte que j’étais couchée, je tentai donc de me lever mais une main se posa sur mon épaule. D’habitude agressive, je voulus tenter de m’en défaire quand la voix me parla à nouveau.

- Du calme du calme ! Doucement, vous avez dormi pendant plusieurs jours. Laissez-moi vous expliquer les choses, pour le moment vous êtes aveugle, vous avez pris de sérieux dégâts au visage, la cicatrice restera pour le restant de votre vie. D’après mon père vous pourrez recouvrer la vue d’ici quelques mois, mais encore là, rien ne sera comme avant.

Je n’avais pas espéré plus direct, en quelques secondes il m’avait donné l’envie de retourner mourir dans mon coin. En parlant de ça, je me demandais comment j’avais fait pour être encore en vie, peut-être que j’étais morte et que c’était ça l’enfer. J’étais très confuse pour ainsi dire.

- Suis-je morte ? Comment je me suis retrouvé ici ?
- Détendez-vous, vous n’êtes pas morte, mais vous le serez sûrement si je ne vous avais pas trouvée dans le sable, vous avez de la chance d’avoir survécu à cette abomination, je n’ai pas compris pourquoi vous lui avez fait face.
- …Comment m’avez-vous trouvée ?

Je préférais ne rien dire, je ne savais pas encore si il était ami ou ennemi. Surtout avec mon handicap actuel, j’étais en position de faiblesse et je n’avais pas encore repris de mes blessures pour lui faire face.

- [color=#0066ff]Sans cette Bête je ne serais pas venu sur cette plage, j’étais en bateau moi aussi quand j’ai vu une ombre s’approcher dangereusement de la baie, pour finalement tout détruire sur son passage avant de s’en aller à nouveau. Je pêchais avec ma famille lorsque je l’ai vu ainsi que des silhouettes inertes, et, quand le Renard est parti nous sommes allés sur la plage pour voir s’il y avait des survivants, et à part vous, il n’y a aucun autre survivant. Vous êtes actuellement sur notre bateau. Nous avons amarré sur une petite île au nord du Pays de l’Eau. L’île est déserte et il y a à peine un kilomètre avant d’arriver à l’autre rive. C’est l’endroit idéal que nous cherchions. Nous voulons éviter la guerre et donc nous avons préféré nous isoler en attendant que cela se calme. Enfin bon, vous devriez encore dormir, vous avez vécu beaucoup de choses nous reparlerons demain à votre réveil. Sur ce, à demain !
- Attendez ! Comment vous appelez vous ?
- Moi ? C’est Makoto, Makoto Narusegawa et vous ?
- Himitsu, Uzu…non en fait, juste Himitsu. Je n’ai plus de nom de famille.
- Ah bon ? Pourquoi ça ?
- …
- Je vois…bon et bien bonne nuit Himitsu, faites de beaux rêves !


Je n’ai jamais compris les cieux à ce moment que lors de toute ma vie, déjà j’avais survécu alors que je voulais mourir, mais maintenant je n’avais plus à m’inquiéter de rien, je pouvais enfin mener une vie paisible et tranquille avec cette famille, sauf que je suis aveugle. Le destin me joue des tours. Mais toutefois, c’est d’un sommeil paisible que je pus m’endormir, pour la première fois depuis longtemps.

Le lendemain je fus réveillé par le bruit des mouettes et l’odeur de la nourriture qui cuisait, bien évidemment je n’avais toujours pas retrouvé la vue, mais j’étais déjà beaucoup moins désorientée qu’avant et je pus même me rendre compte que j’avais des bandages partout, même sur les yeux. Je voulus me lever mais c’était encore assez difficile. Dès que j’eus commencé ma tentative, j’entendis des bruits de pas courir vers ma personne :

- Doucement Himitsu ! Je vais vous aider.
- Mer…merci.


La voix qui me parlait était la même que celle d’hier, je pus reconnaître que c’était un homme. Enroulant mon bras autour de mon cou, nous commençâmes à marcher jusqu’à la salle à manger, où se tenait le petit déjeuner. Je trouvais cela agréable d’être aidée ainsi, agréable et réconfortant.
Je fus donc assise sur une table, où m’accueillirent plusieurs personnes, parmi elles les parents de Makoto ainsi que sa petite sœur, dont la voix me rappelait étrangement celle de ma jeune sœur. Cette dernière s’appelait Mikoto, le père Hito et la mère Misao. Je ne pus m’empêcher de lâcher un petit rire face à la consonance en O qui revenait à chaque fois, et ils ne furent même pas vexés. Des gens vraiment sympathiques, un peu comme les Uzumaki, sauf que dans mon cas c’est moi qui ai tout gâché.

- Au fait Himitsu, tu nous excuseras mais par prudence on a regardé dans tes affaires, tu as un paquet de parchemins dis-moi ! Tu es une shinobi ?
- …en effet, je suis une shinobi, mais ne craignez rien, j’ai été bannie par mon clan, et je ne porte plus ce titre désormais, on peut dire qu’aujourd’hui je suis une vagabonde.
- Ce n’est pas grave, nous aussi nous avons abandonné notre clan, nous en avions assez de la guerre. D’ailleurs, Mikoto aime beaucoup ton masque, c’est toi qui l’as fabriqué ?
- Un masque ? Quel masque ?
- Eh bien, on a trouvé ce masque à coté de toi sur la plage, la mer allait l’emporter, d’ailleurs tu devrais le remercier car, tout mouillé, il reflétait les derniers rayons du Soleil et on a pu te trouver. En tout cas il est très joli.


Je récupérai donc ce masque, il devait traîner sur la plage quand je fus attaqué par la Bête. Aveugle, je pris la décision donc de le garder quand même.

Les jours passèrent, Makoto s’occupait principalement de moi et je pus apprendre que l’on avait le même âge. Il s’occupa principalement de ma rééducation, même si je ne voyais plus rien, petit à petit je pus apprendre à être de plus en plus indépendante. Et au bout de 6 mois, j’avais repris entièrement mes fonctions motrices et je décidai donc de reprendre mon entrainement du début. Heureusement que j’avais encore tous mes parchemins, mais étant aveugle je faisais confiance à Makoto pour m’épauler lors de mon entrainement. Il en profita pour s’entraîner donc avec moi. Ce qui nous rapprocha grandement, surtout sur cette petite ile où il ne se passait rien. Mikoto qui grandissait à vue d’œil suivait aussi notre entraînement, Misao cultivait sur la terre fertile de l’ile, quelques pas après la courte plage. Et Hito pêchait et lisait.

Ne comptant plus sur ma vue, j’eus un nouvel meilleur ami, le vent. Le vent m’apportait toutes les réponses dont j’avais besoin, je pouvais savoir quand quelqu’un approchait et même quel genre de mouvement il allait faire, ou encore si il y avait quelque chose ou non devant moi. Quand on ne voit plus rien on développe beaucoup plus vite ses autres sens. Ma grande surprise fut quand je pus ressentir le chakra malaxé par Makoto, en m’entraînant, je pouvais me fier au chakra d’autrui pour anticiper ce qui se passait.
Mon art du Fuinjutsu restait quant à lui impeccable, même sans rien voir, je me devais de continuer à créer des sceaux, aussi complexes qu’ils soient. Une chose sûre n’avait pas changée, je détestais toujours le combat rapproché. J’étais une experte de la fuite et de la stratégie, ma technique de la danse de l’air marchait toujours aussi bien, j’étais simplement ravie de pouvoir à nouveau courir dans les cieux, j’adorais ces nouvelles sensations, grâce à ma cécité je pus découvrir plein de choses.
Hito nous enseignait parfois l’Iroujutsu, l’art médical, il disait toujours qu’en cas d’absence on devait savoir quoi faire, du moins les bases. Cet entraînement s’avéra difficile, mais avec le temps, je pus me débrouiller, surtout qu’en ne voyant rien, je devais encore plus me concentrer pour ne pas faire d’erreur de manipulation.

Je vécus cette vie heureuse sans ne me soucier de rien, petit à petit Hito et Misao se transformèrent même en Père et Mère, j’avais véritablement une nouvelle famille. Même si Mikoto était devenue ma sœur, Makoto était un petit peu plus qu’un frère pour moi…et je devenais différente moi aussi avec le temps. J’évoluais.

Dix ans plus tard en l’an -4 du calendrier actuel.

- Tu peux encore faire marche arrière tu sais.
- Non. J’ai déjà pris ma décision.
- Himitsu…
- Ecoute, Père et Mère ne sont plus depuis 4 mois, la maladie les a emportés, dieu merci nous n’avons pas été contaminés. Mikoto est partie sur le continent rejoindre le clan Narusegawa en espérant rencontrer du monde. L’île devient de moins en moins vivable, les tempêtes d’été réduisant le diamètre de l’île et détruisant à chaque fois nos plantations, sur le continent c’est la guerre encore, on ne sait pas quand cela se terminera. Tu es la seule personne qui me reste, et j’en ai assez de ce monde, toi comme moi avons assez soufferts.
Nous avons quitté l’îlot à la mort de nos parents et nous voilà désormais à vivre cachés dans la forêt du Pays du Feu, ça fait beaucoup tu ne crois pas ?
- Mais en quoi se sceller nous aidera, qui te dit qu’a notre réveil nous serons dans un monde meilleur ?
- J’ai foi en l’humanité, je suis sûre qu’un jour cette guerre finira et que nous vivrons en paix, mais je n’ai pas la patience d’attendre ! Essaie de comprendre un peu ! Je veux un enfant, plusieurs même avec toi. Et je n’ai pas envie qu’ils vivent cachés du monde comme nous. Je veux qu’ils vivent en toute simplicité, qu’ils se fassent des amis, qu’ils aient leurs rêves eux aussi. Même les caractéristiques de mon clan veulent que je sois endurante et que je vive longtemps, un jour je serai trop âgée pour porter tes enfants. On ne peut se permettre d’attendre ainsi.
- …et si le sort ne marche pas ?
- Ça marchera ! Cela fait un an que je travaille dessus tu te rappelles, si ça marche avec des animaux je ne vois pas en quoi cela ne marcherait pas avec des humains. Et je n’ai pas l’intention de kidnapper quelqu’un pour faire un test. Et puis d’ailleurs…


Tout d’un coup, je fus alertée par une aura, je ressentais un puissant Chakra, rempli de haine. La dernière fois que j’avais ressenti cette sensation c’était sur la plage. Et c’est toute apeurée que je me blottis contre les bras de mon homme, en tremblant.

- Il…il est là ! Il est tout près !
- Qui ça, il ? J’entends juste pas mal de bruits mais cela ressemble plus à des bruits d’animaux qui se battent. Nous sommes dans une cabane cachée en hauteur, il ne peut rien nous arriver ! Ne t’en fais pas !
- Non. Tu ne comprends pas…la Bête, celle d’il y a dix ans. Celle qui m’a ôté la vue pendant plusieurs années…elle est là !
- QUOI ? C’est impossible !


Makoto s’empressa d’aller regarder discrètement par la fenêtre, comme il faisait toujours quand je ressentais du Chakra aux alentours. Mais là il n’y avait pas besoin de regarder à la fenêtre, on le voyait de loin. Il était en train de tout ravager à nouveau sur son passage…Je pus voir le visage de Makoto sombrer, lui aussi comprenait la gravité de la situation. Se retournant, il me regarda d’un air frustré.

- Partons, allons à notre cachette sous le lac. On sera en sécurité là-bas. N’oublie pas ton masque ! Tiens !


Depuis que j’avais repris la vue, aussi mauvaise soit-elle, j’avais pris l’habitude de porter le masque que l’on avait retrouvé avec mon corps, pour cacher une grande partie de mes cicatrices, qui rendaient ma foi mon visage vraiment horrible, selon moi.
S’en suivit donc une fuite à la va-vite, nous n’avions surtout pas envie que cette Bête nous retrouve, même si on s’était entrainés, jamais nous n’aurions pu la tuer et la fuite en attendant qu’elle parte était une option beaucoup plus envisageable. Mais trop tard, elle nous avait déjà vus remarqués. Il fallait dire que notre précipitation et panique ne nous rendait pas vraiment discrets.
Sa présence entraîna donc l’arrivée d’autres Shinobis, et en ces temps de guerre un combat aurait forcément lieu juste après une rencontre aussi fortuite soit-elle. On ne pouvait se fier à personne.
Dans ces cas de force majeure, nous avions une cachette à quelques centaines de mètres à peine, qui se trouvait dans une grotte. Dans cette grotte se trouvait une petite étendue d’eau, mais une galerie à l’intérieur du lac menait à une autre salle, pas plus grande, mais la lumière du soleil passait à travers les cavités, la rendant donc habitable avec un repère temporel.
Pendant notre fuite, je pus entendre Makoto soupirer, puis il me prit dans ses bras et m’embrassa, toute surprise, je l’interrogeai sur son comportement :

- Et pourquoi ce baiser ? On n’a pas le temps je te signale.
- Ecoute, on ne peut se permettre de perdre notre cachette, pas après avoir bataillé autant pour se trouver une place convenable. C’est chez nous là-bas. Pars devant et assure-toi que personne ne te suive.  Avec tous ces autres shinobis on est sûrs de rien. Et si ce Renard s’approche il pourrait tout aussi bien la détruire sans aucun problème. Je vais te gagner du temps, pour que tu atteignes la grotte, et ensuite tu te figeras.
- Mais…
- Même sans être toi, je peux faire des prouesses, et je m’en sortirai tout seul pour me figer à mon tour ne t’en fais pas. Et puis j’ai le parchemin sur moi, je peux toujours m’en servir pour me figer à mon tour. Je te promets que je te rejoindrai.
- Mais c’est si soudain ! Pourquoi tu fais tout ça !
- Je ne peux simplement pas me permettre de prendre de risques avec toi ! Tu es la femme que j’aime ! C’est tout ce qui compte ! Je te retrouverai ! Peu importe ce qui peut m’arriver.
- Tu vas y rester Makoto ! Tu penses vraiment que je serai heureuse dans un monde où tu ne seras pas là ?
- Je te l’ai dit ! Je ne mourrai pas ! Ce n’est pas un renard ni des shinobis qui vont me tuer ! Je compte bien mourir de vieillesse à tes cotés ! On se l’est promis quand on s’est mariés non ? Alors, juste pour cette fois, pars devant. Je te promets de te rejoindre.

Ce Renard m’avait encore une fois gâché la vie, certes grâce à lui j’avais pu rencontrer mon mari, mais on dirait qu’il était venu exprès pour me le reprendre. Je voulais tellement empoigner Makoto et l’emmener avec moi, mais il avait pris sa décision lui aussi. Je le sentais, il voulait que je vive, mais sans lui je me demandais ce que j’allais advenir. Je lui fis donc confiance et, j’enlevai mon masque, et je l’embrassai langoureusement et je finis par le fixer droit dans les yeux :

- Je t’aime, Makoto Narusegawa.


Le cœur brisé, je m’échappai aussi vite que je le pouvais, tout en cachant mon chakra, et. Tant bien que mal je pus parvenir à notre cachette. Je détestais toujours avoir à nager même pendant dix secondes au fond de ce coin d’eau. Mais en récompense la cachette était quand a elle impeccable. Une certaine nostalgie m’empara quand je retrouvais nos anciennes affaires. Dire que l’on a vécu dedans durant deux ans avant de se cacher en haut d’un arbre car on en avait juste assez. J’ai eu une vie assez amusante à vouloir éviter les combats. Le comble, c’est qu’on s’entrainait sur les ninjutsus non offensifs du coup. Du moins pour ma part. C’est pour ça que j’évite la confrontation directe généralement.

Après ce moment nostalgique, je commençai directement la préparation de mon long sommeil. J’enlevai tous mes vêtements et je commençais à placer les sceaux sur ma personne, et je préparais la salle en traçant les symboles autour de mon « cercueil ». Je n’avais jamais testé ça sur moi avant donc j’étais un peu anxieuse. Mais ce sort est le fruit de tout mon travail, c’est donc sans regrets que je commençai le rituel. Tout en prenant soin de laisser une note sur ma table pour Makoto. « N’oublie pas ta promesse. » je plaça toutes mes affaires dans un sceau que je plaçais un peu plus loin, pour être sûr de les retrouver à mon réveil.
Une heure après, j’étais fin prête, cela s’apparentait un peu à un voyage dans le temps mais, c’est l’aventure ! Je me préparais mentalement puis, je m’allongeai dans ma boîte.  
Je regardais une dernière fois l’environnement autour de moi, j’avais choisi un endroit sûr pour mon long sommeil, et c’était la dernière fois que je l’observais, et je plaçai le couvercle de ma boîte au-dessus de moi, il faisait noir.
Et enfin,  je composai les derniers signes restants pour me figer, et envoya tout ce qui me restait de chakra dans le seau, le sort activé, mon corps entra comme en résonnance puis mes yeux se fermèrent par réflexe.

Je rouvris mes yeux aussitôt, et je sortis de la boîte, peut être que mon sort n’avait pas marché ? C’est ce que je croyais au début, mais quand je vis l’état de la grotte avec tout le mobilier de fortune totalement décomposé, je commençais à me poser des questions. Je pris donc mes affaires enfermées dans le sceau et je sortis de la grotte. Le soleil était exactement au même endroit qu’à mon départ. La forêt était toujours la quant à elle. Je masquai donc l’entrée de la grotte à nouveau avec des buissons et quelques feuillages avant de reprendre ma route. Tout le monde semblait avoir disparu, je ne pouvais sentir aucune présence humaine autour de moi. Makoto...je n'avais aucune idée de ce qu'il était advenu. Mais je suis sûre qu'il me retrouvera où que j'aille. Et aussi...je jure de retrouver ce Renard de malheur et je lui ferai payer ! Pourquoi me faisait-t-il ça, je ne lui avait rien fait !
Toute déboussolée, je m’empressai alors de m’aventurer dans une direction au hasard.

- En route ! Vers l’Ouest !

Je ne marchai pas pendant longtemps, en effet, après un ou deux kilomètres je fis la rencontre d’un groupe de shinobis qui allaient dans une direction similaire à la mienne. Au début sur le point de fuir, me défendre, où de les attaquer, je me suis rappelée que je n’étais peut-être plus à la même époque. Ce qui me motiva à aller leur parler c’était le symbole des Uzumaki qui était affiché dans le dos de ce qui semblait être le maître des trois autres enfants, je ne perdis pas une seconde avant d’aller leur parler. Et il s’avéra que c’était des « génins » accompagnés de leur « juunin » qui rentraient d’une mission, et qu’ils allaient à « Konoha ». Quand je leur ai demandé qu’est-ce que c’était « Konoha », ils me regardèrent d’un air vraiment désemparé, comme si TOUT LE MONDE était censé être au courant de ce que c’était. J’appris donc que c’était le plus grand village shinobi du monde…mon voyage dans le temps semblait aussi avoir fonctionné puisqu’ils disaient que l’on était en l’an 96 nouveau calendrier…

J’avais réussi à voyager dans le temps…