[Mission C] Mordre a l'hameçon

J'étais arrivée à Konoha depuis plus d'une semaine, et à mon plus grand étonnement, la plupart des civils ainsi que les Shinobis m'acceptèrent sans ronchonner. Ils semblait même heureux de m'avoir. Mon premier objectif pour me faire accepter était simple. Protéger les villageois contre une nouvelle attaque. D'après les rumeurs, le village caché de la feuille a subi une destruction monumentale. Malheureusement pour moi, je n'ai pas eu l'autorisation d'obtenir plus d'informations à ce sujet. C'est pourquoi, depuis ces quelques jours je me promène, tous les jours, dans les rues de ce magnifique village. J'essaye de calmer du mieux possible les ardeurs de certaines personnes encore traumatisées par les événements et en rassurant les autres. Comme à mon habitude, mes mains sont cachées sous mon long manteau en fourrure. Certains pensant que je prépare quelque chose, mais c'est ma façon d'être.

Au détour d'une ruelle, deux Shinobis apparurent. Le village avait besoin de mes compétences, le plus vite possible. D'après leurs paroles, deux Genin parties en mission pour arrêter des mafieux avaient disparues. Cela faisait une semaine. Pourquoi attendre si longtemps pour envoyer des unités les secourir ? Même si je n'ose pas le dire, je suis presque certaine qu'elles sont déjà vendues, peut-être même mortes. Envoyer des filles,aussi jeunes dans la gueule du loup et ne pas parvenir à les protéger. C'est du grand n'importe quoi. Ne perdant pas de temps, je leur posais quelques questions. Toutes les autres survivantes ainsi que les Junin étaient déjà rentrés. Abandonner ses camarades. Au sud ?

- Si elles ne sont pas déjà mortes, je les sauverai. Je n'ai pas besoin de coéquipiers incompétents qui abandonnent leurs camarades. Je serai de retour dans quelques jours.

Durant mon rapide dialogue, j'en avais profité pour matérialiser l'une de mes créations de glace. Un simple phénix, qui se posa à mes côtés. Lançant un dernier regard aux deux Shinobis qui hochèrent la tête pour confirmer mes dires, je m'envolais en direction du Sud. Tout le trajet, des dizaines de questions se bousculèrent dans ma tête. Appâter des mafieux pervers de la sorte. Réussir à perdre deux Genins. Revenir et prévenir seulement une semaine plus tard. Avec ma taille, je pourrai sûrement me faire passer pour une adolescente, perdue. Pour cela, il fallait que je cache mon visage avec la capuche de mon manteau à fourrure. Ce que je fis. Le plus dur restait à faire maintenant.

Quelques heures de voyage plus tard, je posais pieds à terre. Il faisait presque nuit et les rues étaient désertes. M'engouffrant dans des ruelles sombres, j'imitais des tremblements. De piètres tremblements, mais... Un mauvais poisson affamé s'attrape si facilement. Une prison aqueuse se forma tout autour de moi. Kiri ? Je n'aime pas, Kiri ! Après quelques fausses minutes de lutte acharnées, à me débattre dans tous les sens comme une enfant, je me laissais tomber, face la première sur le sol pour jouer le jeu de l'inconscience. Avec un peu de chance, il me mettrait sur ses épaules sans regarder mon visage. Sincèrement, j'en doutais fortement. Au fond de moi, j'espérais qu'il n'était pas si bête que ça.

Dommage. Comme je l'avais prédit, il me fit basculer sur le dos pour voir mon visage qui lui lançait un regard des plus noirs. Un regard empli de haine et d'amertume. Les hommes comme lui, je ne pouvais les laisser en liberté. L'une de mes mains attrapa son visage, tandis que l'autre se plongea à l'intérieur de sa bouche pour congeler sa langue. Je ne voulais pas qu'il se suicide en l'avalant. Même s'il ne pouvait plus parler, j'allais le torturer s'il ne me disait pas l'endroit où il retient les deux jeunes adolescentes.

- Bon. Tu as le choix. M'indiquer le lieu où se trouve les détenues sans subir de dégâts occasionnels OU m'indiquer le lieu, en perdant quelques ongles, quelques doigts, voir même, quelques membres ? Comme tu peux le voir, je maîtrise assez bien la glace. Cicatriser tes blessures et te garder en vie pour te faire souffrir encore plus, ne sera pas bien difficile.

Hochement négatif. Il ne veut pas ? Matérialisant une tenaille de glace, je levais doucement sa main tout en le regardant dans les yeux. Son regard en disait long sur son état mental. Il était effrayé. Effrayé à l'idée de souffrir. Dans un petit craquement, l'ongle de son pouce droit quitta sa main. Il voulait hurler, mais la glace l'en empêchait. Personne ne pouvait l'entendre. Son bras gauche, tremblant, se leva en pointant une forêt.

- Si jamais tu me mens, sache que je t'arracherai le bras. Allez, avance. Au moindre geste brusque, je t'arrêterai. Tu peux en être sûr.

Les mains, entrecroisées tel un moine, dissimulées sous mon manteau n'attendaient qu'un petit pas de travers pour lui briser une jambe. Heureusement pour lui, nous nous engouffrâmes dans la forêt. Je faisais attention à la moindre brindille. A la moindre branche. Le moindre arbre. Il n'était pas tout seul. Il y avait de fortes chances pour que des complices soient avec lui. Après dix minutes, une gigantesque cabane, très bien dissimulée, apparut.

- Toi, tu restes ici.

De la glace vient l'emprisonner pour l'empêcher de bouger ou de faire le moindre geste. Des cris alertèrent mes sens. Je devais faire vite. Ils allaient sûrement les exécuter. Ouvrant la porte, un Senbon se planta dans ma cuisse. Bravo. Cependant, pour que cela ait un effet, il faut toucher les points sensibles. Il y avait deux pièces, ainsi qu'une porte fermée. Derrière elle devait se trouver les deux Genins. Maintenant que j'avais analysée la cabane, je pouvais... Oh ? Quelqu'un vient de m'attraper par derrière et me tient fermement les deux bras. Sûrement pour m'empêcher de les rejoindre pour réaliser des Jutsus. Je suis une Yuki, je peux réaliser des Jutsus avec une seule main. Et puis, même si je ne le pouvais pas, tout était déjà prêt. Un gigantesque dragon de glace, détruisit la première partie de la cabane avec précision. Quant à moi, je matérialisais un Senbon dans l'une de mes mains pour le planter dans les côtes de l'individu qui me tenait. Paralysé, tous ses muscles se détendirent. Un deuxième Senbon vint trouver place dans cou, le faisant perdre connaissance. Je fis de même avec celui dont il manque un ongle.

- Bon, je n'ai plus qu'à espérer qu'elles soient toutes les deux en vie.

Usant de mon ingéniosité pour déverrouiller la porte, un spectacle des plus horribles s'offrit à mes yeux. L'une d'entre elle était attachée. Nue. Dans un état déplorable. Une salle de torture. Je la détache doucement avant de poser mon manteau en fourrure sur elle. Je pose ma main sur son front avant de m'adresser à celle encore consciente d'une petite voix tout en lui montrant mon bandeau de Konoha pour la rassurer.

- Je suis là pour vous aider. Où sont les autres malfaiteurs et où se trouve ton amie ? Je suis Ikiria Kunichawa, tu as dû entendre parler de moi. Je suis arrivée il y a un peu plus d'une semaine dans ton village. Tu peux marcher ? Parler ? M'indiquer avec un signe l'endroit ?

Mon dragon surveille mes arrières, mais cette salle dans laquelle je me trouve semble vide.

Elle était effrayée. Rien d'étonnant après tout ce qu'elle avait dû subir. Shihone. Bon, une bonne nouvelle. Les deux Genins étaient là. Une en vie, l'autre, je ne sais toujours pas son état. Des Shinobis ? Une mission de Rang C d'après les rumeurs. Normalement, il ne devait pas y avoir de problèmes, mais les choses se sont corsées. Elle tremblait de peur la pauvre. Stoppant mon faux sourire, je me relevais doucement avant de voir deux abrutis finis me foncer dessus. Sans même leur prêter une quelconque attention, je la rassurais. Enfin, autant que je le pouvais. Je ne suis pas du genre à donner de faux espoirs. Je suis plutôt crue dans mes paroles et directe...

- Il ne reste plus que ses deux là et j'en aurai finie. Tu n'as plus qu'à prier pour ton amie. Je doute qu'elle soit encore en vie.

Ceux qu'ils ne savent pas, ce que je n'aime pas utiliser mes membres ou mon corps pour me battre. Mon dragon céleste de glace, qui était toujours là, attrapa les deux petites choses insignifiantes avec sa patte, avant de leur arracher la tête d'un coup de crocs. Bon, sur le passage, il avait détruit une partie du mur. Je ne ressentais plus qu'une seule présence. Faible. Très faible. Sûrement la deuxième Genin. Une fois cette dernière porte ouverte, l'état de cette dernière était... Je restais sans mots. Son souffle était irrégulier. Une marre de sang gisait au sol. Elle devait être déjà passée par la salle de torture. Je devais l'amener le plus rapidement possible chez un médecin. La détachant à son tour, je la gardais dans mes bras avant de me diriger vers la pièce dans laquelle se trouvait Shihone.

- Dépêche-toi. Ton amie est entre la vie et la mort. Grimpe sur le dos du dragon. Ne t'en fait pas, tu seras attachée par des chaînes de glace. Vu ta force, tu ne pourras pas le faire toi-même.

Une fois qu'elle fut installée, je pris place à mon tour et d'un puissant battement d'ailes, le dragon s'envola. Lui fournissant le maximum de Chakra disponible pour le faire avancer le plus rapidement possible. Les deux mafieux encore en vie et endormis grâce à mes Senbons, se trouvaient dans la queue du dragon. Une dizaine de minutes plus tard, arrivées à un village assez grand, j'ordonnais à ma création de glace de garder un œil sur les malfrats. De toute façon, ils ne pouvaient pas se réveiller tant que les Senbons dans leurs nuques ne seront pas retirés.

- Suis-moi Shihone. Je dois soigner tes blessures, mais avant, je dois emmener ton amie chez un médecin. Elle ne se réveillera pas avant quelques jours si elle survit. Je préfère être franche. Je pense qu'elle doit avoir trente pourcents de chance de s'en sortir. Voir moins. Si c'est une battante, elle vivra, sinon..

La confiant à un médecin en lui indiquant que je reviendrai la chercher demain, à l'aube, j'emmenais Shihone dans une auberge. Une fois dans la chambre, je repris mon manteau.

- Va prendre un bain pour que je puisse soigner tes blessures. Je vais préparer tout le matériel nécessaire.

Je fis tomber ma capuche, dévoilant mon visage, l'observant de mon regard doré.

- Shihone, c'est ça ? Je préfère te rappeler mon prénom, Ikiria. Tu peux rester autant de temps que tu veux dans la baignoire pour essayer de te calmer, mais ne t'endors pas. Il faut panser tes blessures pour éviter l'infection. Allez, dépêche-toi.

Oui, un ordre. Il fallait qu'elle se repose. Plus vite nous serons parties d'ici, plus vite nous serons arrivées à Konoha.