Recherche d'herbe au village de la feuille [RP Ouvert]

Rien à faire depuis cette mission, je commençais à trouver le temps long, alors je flânais entre mes entrainements chez les tanuki. Qilin était resté là-bas après qu’il ait réussi à se faire transporter avec moi. Wudao et lui avaient une relation plutôt forte et était né de cet union une petite fille à cheval entre deux monde, du moins c’est ce que m’avait expliqué mon nouveau mentor.

La petite Naoju était condamnée à être une sorte de métamorphe humaine et Tanuki, alternant entre ses deux formes, ne grandirait jamais. C’est pourquoi, au vues de ce que Qilin et Wudao devaient faire, il y aurait des moments ou la petite serait toute seule avec ses cousins et.. Etant donné que c’était ma faute si en tant qu’invocation Wudao avait dû rester avec Qilin jusqu’à qu’elle en brise les règles de son clan, il fallait que je prenne mes responsabilités. Tout ça m’avait chamboulé moi et ma vie.. Je n’ai pas eu de parent à proprement parler, je n’avais pas de parent dans mes connaissances, donc aucun model auquel me référer pour éduquer la petite Naoju.

Je me promenais donc en ville avec elle aujourd’hui, et l’on regardait les étals un à un, passant d’un confiseur à l’autre, d’un comptoir à une source thermale sans vraiment nous arrêter. Puis nous arrivions à un stock de pilules shinobi, ce qui m’intriguait un peu, enfin moins que Naoju qui avait stoppé tout simplement de respirer pour ouvrir sa bouche en un ‘‘o’’ d’ébahissement. Les petites billes lisses et brillantes l’attiraient, ce qui ne m’étonnait pas. J’avais cru comprendre que son sang Tanuki, un peu comme celui des pies, la poussait naturellement à essayer de rassembler toutes les choses brillantes dans sa tanière à la manière d’un dragon mythique.

La voyant venir à des kilomètres, j’essayais d’attraper une de ses mains pour l’empêcher de voler le marchand, mais en vain.. Elle c’était tournée vers un autre point d’intérêt pour son penchant vers les choses brillantes, les cheveux dorés d’une femme adulte dont les proportions auraient pu attirer mon ami si il était encore célibataire. La petite tendais ses mains vers elle comme attendant qu’elle la prenne dans ses bras, mais la femme avait l’air occupée à converser avec le vendeur qui lui signalait qu’elle pouvait essayer tout comme nous. J’attrapais deux billes, affection et passion, puis je me baissais derrière Naoju et lui posait une main sur l’épaule avant de lui montrer juste devant son joli visage la bille que je lui destinais.

-Fais aaahhh. Lui indiquai-je.

Je devinais que la petite ouvrait tout de suite la bouche en fermant les yeux sans se retourner, je ne pourrais pas voir l’expression de son visage, mais la femme c’était tournée vers nous après avoir commandé un peu de tout au vendeur. Son visage allait me dire le visage que la petite ferait. Je lâchais la bille et la blonde se mit immédiatement à sourire pendant que je sentais Naoju se crisper.

Un sourire merveilleux, la femme savait comment arranger ses expressions pour se rendre jolie en toute circonstance, je voyais pourquoi Naoju voulait être dans ses bras, j’étais presque en train de me dire que je voulais la même chose quand l’Iwajin que j’avais rencontré avec Qilin arriva en coupant mon observation. Par une phrase elle m’indiqua que j’étais responsable de son entrée dans la ville et je me demandais si c’était vraiment important.. Puis elle me questionna ensuite sur l’enfant et malheureusement je n’avais pas d’échappatoire autre que celle qu’on m’avait fournis.

J’étais responsable de la petite, car l’enfant était né à cause de moi. Comme il s’agissait d’une Tanuki, enfin en partie, une fois née elle avait pris son âge limite, à savoir une petite de quatre ou six ans. Elle resterait comme ça très longtemps. Qilin avait dit qu’il ne pouvait la garder car même si il n'avait plus de mission son clan ne permettait pas qu’ils s’unissent avec d'autres familles, ce qui ferait de Naoju une cible si cela se savait. Quant à Wudao, son clan ne voudrait pas la laisser l’élever quand bien même c’était elle la chef maintenant. Alors elle avait décidé, en se concertant avec son mari et son clan, que ce serait à moi de l’élever et qu’il fallait que je sois..

-Sa mère.. Je suis sa mère.. Annonçai-je les joues rouges, le visage honteux dans l’ombre de mes cheveux qui pendaient devant mon visage baissé. Je l’ai eu très jeune, et.. Et..

Ma voix se bloquait, j’arrivais à bout. J’avais l’habitude de mentir, mais ce mensonge la s’imprimait tellement en moi que bien que cela ne fasse que quelques jours, je sentais que la petite m’étais aussi liée que si je l’avais moi-même véritablement eue, enfin.. C’était mon impression.

-Maman ? lâcha Naoju d’une petite voix, comme si elle était inquiète.

Elle m’appelait maman pour la première fois, et mes larmes coulaient, une main se posa sur mon épaule me confortant puis m’attira à sa propriétaire, Nebari-sensei, qui me laissait épancher ma joie dans un de ses bras en lançant des petits "Chhhh, Chhh, tout va bien..". Elle regardait sans doute Kiriha en lui faisant un sourire pour lui dire d’être patiente.

Son odeur de plantes et de baumes me réchauffait le cœur, tout comme sa propre chaleur corporelle que je trouvais étrangement haute. Kiriha s’excusait en expliquant que son voyage n’avait pas pour but de me blesser. Je me doutais de ça et je n’étais pas vraiment blessée, c’était… C’était juste la première fois que j’annonçais ma parenté tout en sachant que je devrais le refaire de temps à autre. Je récupérais dans les bras de la grande blonde aux formes avantageuses qui me posait un objet dans une de mes poches proche de ma peau avant de la tapoter pour que je m’en rende compte et que je ne m’alarme pas. Puis elle eut un mouvement de recul qui m’enleva mon abri temporaire. Je me sentais vulnérable, mais malgré tout je levais les yeux vers la femme qui me tendit un bout de tissus en me montrant Kiriha pour m’indiquer qu’il venait d’elle. J’acceptais la faveur et elle relâchait Naoju qui venait se blottir tout contre moi. Je la gratouillais en posant ma main dans ses cheveux et la voyais me faire un grand sourire, satisfaite tout comme celui que me donnait Nebari-sensei depuis que je l’avais rencontré.

Kiriha se désintéressa soudain de l’étal après avoir essayé un produit et nous proposa de manger, ce à quoi la femme médecin répondit négativement car elle avait déjà pourvu à ce besoin-là chez elle et parce que le stock d’épices risquait d’en prendre un coup. L’idée qu’elle proposa à la place me parut surprenante mais pas dénué d’intérêt. Les sources chaudes, que Wudao avait décrites comme un des trésors du village et dont elle avait recommandé les eaux. Je regardais la petite de cette dernière et lui disais :

-Tu veux aller prendre un bain chaud ?

La petite me faisait un petit sourire espiègle avant de l’agrandir en un beaucoup plus grand. Elle commença à bondir en poussant des petits cris de joie et je regardais les deux femmes en pensant fort que Nebari avait déclenché le petit monstre et qu’elle n’allait plus vouloir que se baigner là-bas désormais. J’acquiesçais vivement d’un :

-Il semblerait qu’elle soit d’accord, Kiriha ?

Je me posais des questions sur la jeune femme. Peut-être que les Iwajin ont des sources chaudes aussi, ou peut-être qu’ils sont plus pudiques. En tout cas leur peau impeccable à elle comme à Nebari contrastait avec les résilles qui assombrissait la mienne sûrement aussi pâle voir plus que la leur. Quant à Naoju, sa forme humaine et tanuki avaient le même motif. Uniformément pâle ou presque, j’avais pu voir que le chevron brun qu’elle avait sur la nuque et les deux petits derrière ses oreilles se répercutaient tous les trois comme des taches de naissances stylisées, un peu comme des tatouages sur sa peau blanche comme la lune.