Le soleil était déjà haut dans le ciel de Konoha, et inondait tout le village d'une lumière chaleureuse. Kyûji enfila ses gants, serra le poing pour assouplir le tissu, ajusta son bandeau, inspira un bon coup comme il avait toujours pour habitude de le faire avant de partir en mission, puis avança d'un pas rapide en direction de la maison de ses amis. Il y avait longtemps qu'ils n'étaient pas partis ensembles, et le jeune Hyûga se sentait un peu nerveux. L'objectif y était sûrement pour beaucoup, après tout qui aurait eu envie de partir à la recherche de ceux qui voulaient votre mort ? Mais Kyûji n'avait jamais refusé la moindre mission, et encore moins lorsqu'elles étaient dangereuses. Et puis avec Nibi à ses côtés, le jeune homme ne craignait pratiquement plus aucune menace... Le petit chaton bleu se tenait sur son épaule, lové au creux de son cou, s'agrippant solidement au cuir de sa veste, et ne le ralentissait pas le moins du monde. Ils arrivèrent au quartier Nara en quelques minutes à peine.
A peine s'étaient-ils arrêtés que les jumeaux firent irruption, bardés de leur attirail respectif. Une vraie paire de lame. L'un était affublé comme d'habitude de sa capuche et de son jean, le fixant d'un air nonchalant, tandis que sa soeur, elle, se tenait sur l'encolure de Kohaku, comme elle l'aurait fait d'un cheval. Kyûji n'eut pas le temps d'ouvrir la boucher que son ami l'avait déjà devancé :
– Nous sommes prêts à partir dès que tu le souhaiteras. Lorsque nous serons dehors, ne rompons pas la formation inutilement. Tu as quelque chose à ajouter ? Toujours aussi direct. Kyûji sourit, mais ne fixa pas Saya pour autant. Heureusement que Shinsaku était là, sans quoi il aurait été tout, sauf à l'aise...
– J'avais peur que la maladie qui accable le village ne vous ait terrassés et cloués au lit, mais je constate avec plaisir que ce n'est pas le cas. Vous me semblez tous en forme, même Kohaku. Le temps est clément lui aussi, tout devrait bien se passer. Matatabi ronronna en signe d'approbation. Il devait être heureux de pouvoir prendre l'air, partir à l'aventure loin de ce village dans lequel tout être de la trempe d'un Bijuu se serait senti à l'étroit. Kyûji lui caressa le dessus de la tête, après quoi le chaton s'étira, et bondit à ses pieds.
Saya ne desserrait pas les dents, renfermée sur elle-même. Shinsaku sembla lui glisser à l'oreille quelque chose que le Hyûga ne put entendre. Elle prononça ce qui devait s'apparenter à des insultes virulentes, puis met pied à terre. Là, elle fixa Kyûji dans les yeux, comme attendant des excuses... Ils restèrent ainsi un moment, sans rien dire. Shinsaku haussait les épaules d'un air fatigué, Saya restait de marbre, les yeux glacés. Kyûji, lui, était de plus en plus mal à l'aise. Il songea un instant à l'ignorer et emmener le groupe en direction de la forêt, mais il jugea cette attitude bien trop lâche (et beaucoup trop dangereuse !). C'est ce moment que choisit Kohaku pour avancer en direction du jeune homme. le Hyûga crut un instant qu'il se dirigeait vers lui, mais rapidement, tous se rendirent compte que c'était la petite boule de poils bleus qui attirait l'attention du prédateur. Kyûji réagit trop tard, et le bête féroce se jeta sur le pauvre chaton dans un rugissement terrifiant en une fraction de seconde, mû par une haine instinctive pour le félin qui se tenait devant lui ! Le petit chat, encore occupé à faire sa toilette, se tourna alors vers lui, le fixant dans les yeux. Leurs regards se croisèrent juste avant que le loup ne le lacère de ses griffes. Il perdit le contrôle, et s'effondra au sol ! Puis, terrifié, il se rua vers sa maîtresse, la queue entre les pattes ! Le chaton se remit à lécher sa patte. Un filet de sueur froide coula dans le dos de Kyûji.