Premier témoin, un ancien Kazekage ?

En arrivant a Kumo, Uzumi ne pouvait s’empêcher de remarquer à quel point ce monde était différent de celui de Kiri. Si le pays de l’eau avait du caractère, il en restait plutôt monotone et triste de part sa pluie et son humidité omniprésente. Il n’y avait que des côtes sauvages et des falaises rocheuse en guise de rivage, parfois même des plages de galets. Il n’y avait que des champs de rizières a perte de vue, et des ruisseaux qui irriguaient le pays tel des vaisseaux sanguins d’un corps humain. Kiminari no kuni avait tant de paysage différent.

La mer de glace qui séparait Kiri de Kumo, et son accueil glacial dans un désert de neige. Mais au coeur du pays, des montagnes se dessinaient, et le soleil dominait le ciel qui s’éclaircissait. Peu à peu les glaces fondaient et donnaient naissance a des rivières qui creusaient le sol. Des gouffres ressemblant à des canyons à l’apparence hostile mais si majestueux. Des rivières qui s’écrasaient sur des plaines verdoyantes nommées vallée des nuages et de la foudre au caractère tempétueux, puisque les orages semblaient gronder continuellement.

L’ex-esclave n’avait jamais vu un pays autre que Mizu no kuni ayant autant de tempérament. Elle avait toujours connu son pays, en tant que future aubergiste, esclave, militaire, renégate et enfin, ce qu’elle était aujourd’hui : le bras armé de Kiri, de Samidare Aizen. Un bras qui était néanmoins libre de ses actes.

L’assassine avait, dès son arrivée, emménagée dans les ailes de Kiri. Elle se doutait qu’elle ne trouverait pas sa cible le premier jour. Malgré son intelligence peu développée, sa malice et son intérêt rattrapait amplement ce défaut. Telle une professionnelle, elle s’était fixée un plan d’action. Elle interrogerait quiconque susceptible de posséder des informations. Elle surveillerait chaque zone possédant un avantage dans ses recherches, comme les tribunes, ou encore l’aile de Iwa.

En sortant de l’aile de Kiri, Uzumi faisait la rencontre de son premier potentiel témoin. Un grand homme, tant en taille, en prestige, qu’en âge qui environnait la quarantaine. Ce dernier était habillé comme un samouraï, et aucune autre appartenance distinctive ne pouvait être distinguée. Le genre de personne à noter tous les détails. Uzumi s’approchait de lui intimement et naïvement convaincue que s’il avait croisé sa cible, cet épéiste d’une autre époque parlerait.

Oy, toi. T’as pas vu un homme du genre pressé, rapide, brun, et qui a un bâton avec lui ?

L’homme qui se tenait à elle était si soucieux des détails qu’il précisait qu’il avait déjà vu nombre d’homme appartenant à cette appartenance. Cela n’arrangeait pas Uzumi, qui se voyait fortement ennuyée par la réponse évasive du samouraï, qui ne répondait en rien à ses attentes. L’ex-esclave fit la moue, son plan comportait visiblement d’énorme faille. Soufuku attirait toutefois son attention. Le regard foudroyant et perçant de la guerrière traversait celui de l’homme mûre, qui dégageait le savoir, comme s’il détenait l’information tant désirée. Maligne, elle ressentait le ton utilisé par le grand homme, cela serait désormais du donnant-donnant.

Hmm.. Il est assez grand, a les cheveux court, les yeux bleus. Il est habillé.. Pas comme un ninja mais pas comme toi non plus.

Une description encore une fois des plus sommaire. Mais le portrait du jeune Soramaro Haiiro commençait à se dessiner plus précisément. Qui plus est, l’ancien Kazekage n’était sûrement pas habitué à autant de familiarité. Autant d’élément qui constituait un réel poids face à l’objectif de traque et d’assassinat de la jeune femme.

Alors ?

Suite à ce surplus d’informations - du moins aux yeux de l’ex-esclave - Uzumi tâtait de nouveau le terrain de ses recherches, mais également si elle avait vu juste quant à l’échange de procédés et d’informations.

La fière guerrière semblait mettre beaucoup d’espoir en l’ancien Kazekage. Ce dernier prit une posture incitant a penser qu’il fouillait toute sa mémoire. Dans l’espoir d’aider et de trouver sa cible, Uzumi ajoutait précipitamment et impulsivement l’information suivante :

Ah oui ! Il est aussi d’Iwa !

Finalement l’homme soucieux des détails fit le constat brusque qu’il n’avait jamais croisé Soramaro Haiiro de sa vie, ni même une personne lui ressemblant. Quant à la Kirijienne au caractère fort, elle en avait aussi déduit qu’elle ne faisait que perdre du temps. C’est alors que le samouraï commençait une longue tirade ennuyeuse. L’ex-esclave ne souhaitait qu’une chose, quitter cette conversation qui ne menait à rien. Inconsciemment, elle fit rouler ses yeux vers les cieux. Uzumi n’en avait rien a faire de la météo et du paysage de la Foudre. Du moins son intérêt pour cela était passé.

Ses compliments sur sa beauté ne l’atteignait pas plus que cela, pire encore, elle laissait échapper un long souffle chaud faisant chuter ses épaules, son cou et sa poitrine, dans ce bruit si caractéristique du soupir. Néanmoins, le Kazekage la comparait à un Empereur. L’image de Samidare Aizen lui vint immédiatement en tête, le Mizukage était au sommet de tous les Kirijins, ses souhaits étaient des ordres et ses rêves des réalités. Cela plaisait à Uzumi que le samourai reconnaisse qu’elle était parmi de ceux qui dominait. La jambe de l’assassine s’arrêtait de sautiller sur place, le Nitobe ayant réussi à détendre l'atmosphère. Mieux, sans le vécu de la jeune femme à la peau tannée, il aurait sûrement réussit à la faire éclater de rire. Le samourai réclamait des informations sur le Raikage en prenant la femme des eaux pour une Kumojins.

Bhé nan, j’suis de Kiri !  

Une évidence pour la Kunoichi. Uzumi réalisa que leurs échanges d’informations étaient sûrement terminés, suite aux échecs cuisant des deux parties. C’est sans demander son reste, qu’elle commençait à faire son premier pas dans la direction opposée de celui réputé être l’homme le plus puissant.

Une main forte et brusque attrapait Uzumi. Les doigts du samouraï s’enfonçait dans la chaire tendre et chaleureuse dont les femmes avaient le secret. Cet sensation glaçait le sang de la guerrière et un effroi figeait ses muscles dans la tension. Un mistral glacial venait saisir son dos. Ses yeux ressortaient, globuleux, terrorisés. D’une vitesse machinale, instinctive, une aura de chakra léchait le corps de l’ex-esclave, tel un mécanisme de protection. La jeune femme restait immobilisée ainsi, le regard perdu dans le décors tandis que la moindre parcelle de son être était devenue une arme capable de tout trancher. Ses jambes se dérobaient du sol, laissant la dangereuse femme choir, se retrouvant à genoux. Sans s’en rendre compte, sa main venait recouvrir le triceps dont l’intimité venait d’être dérobée.

Sa paume et ses doigts se resserraient, comme pour affirmer que la sécurité avait désormais été retrouvée. Un orteil bougeait pour signaler qu’elle pouvait enfin se relever, ce qu’elle fit. Se retournant vers son agresseurs, son regard auparavant perdu et misérable comptait également un torrent de haine. Son poing se refermait avant d’être rapidement projeté, déclenchant une réaction explosive d’air. Uzumi restait à nouveau figée ainsi, quelques secondes. D’une soudaine inspiration, bruyante et rude, ses yeux semblaient à nouveau être animés par la vie, son éclat revenant. Petit à petit, sa respiration rapide redevenait calme. Relevant la tête, elle y trouvait un mûr explosé, ravagé par un trou béant. Un nuage de poussière entourait une ombre aux allures d'épéiste.  

P’tin j’suis où.

La guerrière de Kiri ne savait plus vraiment où elle était. Ses souvenirs étaient brouillés, mélangés mais ils n'avaient guère disparus, ils étaient toujours là. Seulement à la place d’une eau calme, claire et stagnante, l’intérieur du crâne de la Hibiki était remplie d’une eau bouillonnante avec une écume blanche.

Soufuku s’approchait, un homme qu’elle ne reconnaissait pas encore à qui elle venait pourtant de parler. Ce dernier lui apportait une précieuse aide. Kumo. Le Pays de la Foudre. Le domaine Futae. Cet homme était comme le feux qui chauffait cette eau, et il venait de l’abaisser. L’eau cessait petit à petit de s’agiter.

Ce Kazekage, il avait osé la toucher. Uzumi portait à nouveau sa main sur le triceps concerné. Elle levait son regard vers le grand homme, les yeux pleins de défi et d’assurance :

Oy, tu m’touches t’es morts, t’as compris ?

Personne ne survivait lorsque l’interdit de la Hibiki était franchi. En presque une décennie, tous ceux qui l’avaient bravés finissaient par rejoindre la mort. Les seuls survivants portent le nom de Lilith et Soufuku Nitobe, mais une seule question taquinait les pensées de l’ex-esclave : pour combien de temps ? Étrangement, ces deux personnes avaient une grande chance qui étaient leurs points communs : Aizen Samidare.

Une entrave qu’elle s’était inconsciemment imposée, en remerciement envers l’Empereur. Envers cet homme qui était sûrement le seul respecté. Le Hachidaime de Suna souhaitait le voir. Uzumi sentait qu’il était bon de reprendre la parole pour l’éclairer à ce sujet :

J’sais pas où il est Aizen moi. J’l’ai pas vu d’puis un moment. Du coup c’toi l’gars qu’a couvert nos derches ? Y’avait pas b’soin c’était facile. T’es frère d’arme avec Aizen ? S’t’as un truc à lui dire j’peux lui dire la prochaine fois que j’le r’vois s’tu veux.  

La démonstration de l’ancien Kazekage n’avait guère impressionnée l’ex-esclave. Elle le savait plus fort qu’elle, mais Uzumi avait cette soif de sang, une dextérité ainsi qu’une ingéniosité innée au combat qui comblait cette différence. Nombre de fois elle avait fini par terrasser des êtres plus puissants. La jeune femme ne frémissait donc même pas face à l’aura de ce samourai accompli et marqué de son expérience du haut de sa quarantaine. L’assassine n’aspirait pas à de grands buts et n’avait pas une grande ambition, ses actions étaient grandement menées pour sa propre personne. Elle ne comprit donc pas ce quoi Nitobe Soufuku parlait quant à son avenir.

Pour dire vrai, elle réalisait qu’elle ne pensait jamais au futur et laisser aller la situation en vivant exclusivement le présent et n’agissant que sur ce dernier. La guerrière avait rarement ce genre de réflexion. Rapidement elle assimilait cet avenir à différents noms : ses cibles. L’homme de lumière, Hairo Soramano. L’anbu Lilith. Et l’ancien Kazekage Nitobe Soufuku. Ce dernier semblait néanmoins proche d’Aizen et l’ex-esclave sentait son animosité pour lui descendre d’un niveau. Une relation amicale était apparemment de mise entre l’Empereur de Mizu et le Hachidaime. Uzumi n’ayant aucune idée des bienséances entre les têtes de puissance, et étant une kunoichi sincère dans ses relations, cela renforçait cette pensée.

OK. Moi c’est Uzumi Hibiki ! Tchao frère d’Aizen.